Chapitre III-14

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Je progressais lentement en balayant la salle du regard. Jusqu'ici, je ne notais rien d'intéressant. Les murs étaient aussi sombres et humides que je pouvais l'imaginer. Aucune marque ne venait rompre la monotonie esthétique de cette construction purement utilitaire. Pressentant que le seul intérêt de cette pièce se résumait à sa fonction d'ouverture vers un monde souterrain, je me dirigeai vers les marches qui en permettaient l'accès. De la même façon que le reste, l'escalier était fait d'un béton grossier. Je compris en m'approchant qu'il menait à un couloir rectiligne. Cependant, d'en haut, mon champ de vision ne me permettait pas d'en scruter le fond, j'entamai donc la descente.

Mais je n'eus que le temps de faire quelques pas avant que tout ne commence.

D'abord, Max cria avec fierté : « Ah, ah, moi j'ai déjà trouvé quelque chose ! »

Puis j'entendis le bruit caractéristique d'une pièce de métal qui casse. S'en suivit un grand vacarme qui engendra des cris de paniques parmi mes compagnons. J'entendis particulièrement Sylvain quand il hurla : « non !!! »

J'eus l'impression que mon cœur s'arrêta net tellement l'afflux d'adrénaline fut violent. Le temps sembla cesser de s'écouler. Sans savoir encore ce qui se passait, j'avais déjà la certitude qu'une chose terrible venait de se produire. Le cri de mon ami ne me laissa aucun doute sur la gravité de la situation. Il me parut évident que nous avions fait un mauvais choix et que nous allions en payer le prix.

Je fis demi-tour et remontai instantanément. Mon cerveau fonctionnait à toute allure, mais j'étais malgré tout incapable de comprendre ce qu'il venait d'arriver. Une chose certaine m'apparaissait pourtant au premier coup d'œil : désormais, l'entrée par laquelle nous venions de passer était bouchée.

Tous les autres se trouvaient là, devant ce qu'il y a un instant encore était un passage tout ce qu'il y'a de plus simple. J'avais beau être visuellement confronté à cette réalité, je n'arrivais pas à l'assimiler. Le stress produit par la sensation d'enfermement s'était manifesté dès que mon esprit avait saisi l'impossibilité de revenir à l'extérieur. La scène qui se déroulait sous mes yeux me déconcertait au plus haut point. Sylvain et Tom poussaient sur un mur qui ne se trouvait pas là un instant plus tôt. Les filles exprimaient une panique extrême. Leurs pleurs et leurs cris de détresse m'inspiraient une terreur profonde. Max quant à lui semblait être figé dans un mutisme total, fixant la barrière infranchissable qui nous retenait maintenant prisonniers. Je voyais ses lèvres bouger sans interruption, comme s'il répétait inlassablement les mêmes mots. En me concentrant sur le faible son qu'il émettait, je pus entendre cette phrase qui revenait tel un mantra : « c'est pas de ma faute, c'est pas de ma faute ». Le désir irrépressible de comprendre la situation me permit de retrouver l'usage de la parole.

— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé bordel ?! hurlai-je enfin.

Sylvain ne se retourna pas pour me répondre.

— On est enfermés putain !

— Mais comment c'est possible ?

— Max a touché à un truc et ça a actionné un mécanisme, y'a une sorte de porte en béton qui est sortie du sol d'un coup ! continua-t-il avec colère.

— C'est pas de ma faute putain ! rugit Max.

— OK, il faut qu'on se calme deux secondes ! me sentis-je obligé de dire.

— Mais comment tu veux qu'on se calme ? Tu vois pas qu'on est pris au piège ? me cria Léa sur un ton qui me blessa profondément.

— Je ne sais pas comment ! Tout ce que je sais c'est qu'il faut qu'on essaie ! Si on veut trouver une solution, il faut qu'on puisse réfléchir !

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