The Moon and the Sun

5.Désir et jalousie

POV SAINT

Je rentre exténué d'une journée plus qu'épuisante. Cela a commencé avec un examen surprise dès le matin, Dieu merci j'avais révisé ce cours avant d'y aller. Puis des gâteaux à préparer en énorme quantité pour le club de natation qui doit accueillir de nouveaux membres demain. Tout le club de cuisine était aux fourneaux et nous n'avons finis que tard dans la journée. Puis j'ai dû me rendre directement au café où comme par hasard, la salle était noire de monde.

Alors même que je sors de la douche, je sens toujours que mes muscles sont endoloris et mes pieds en compote à force d'être resté debout quasiment toute la journée. Fatigué rien qu'à l'idée de me préparer un repas, je fouille dans mon frigo et décide de manger les restes de la veille, que je m'étais gardé de côté mais que je n'avais pas utilisé car j'étais finalement allé prendre mon repas dehors avec P'Zee et ses amis.

A ce souvenir, je ne peux m'empêcher de sourire. Le repas avait été plaisant bien que je tombais de fatigue et avais dû me maitriser pour le cacher, mais le silence de P'Zee m'avait dérouté. Je ne savais pas s'il était en colère à cause de moi ou juste mal à l'aise que je fréquente ses amis. J'ai essayé d'en faire abstraction, tout comme j'ai tenté d'oublier son comportement étrange de l'après-midi quand il m'avait vu maquillé pour le concours.

Peut-être qu'il avait passé une mauvaise journée. Mais finalement, quand nous nous sommes retrouvés seuls dans sa voiture, j'ai retrouvé le P'Zee que je côtoie tous les jours, ce qui est drôle quelque part car il était tout aussi silencieux que pendant le diner, mais ce n'était pas le même silence. Je l'ai senti se décontracter, son aura un peu effrayante avait disparu et le silence était devenu plaisant. D'ailleurs j'avais été à deux doigts de m'endormir quand il m'a sorti de la voiture et m'a pris par la main.

Ce simple contact m'a électrisé, une sensation que je n'avais jamais ressenti, mais ce n'était pas désagréable, bien au contraire. Pendant que nous montions les marches, je ne pouvais m'arrêter de le regarder alors que lui avançait un peu devant moi la tête haute, le regard perçant. Son profil sérieux était splendide, ses sourcils légèrement froncés captivants et nouveau détail que je n'avais pas encore remarqué, sa pomme d'Adam ne cessait de s'abaisser et de remonter, m'hypnotisant complètement. Tout en lui fait viril, chaque petite parcelle de sa personne le rend fort, masculin et protecteur.

Ce sentiment de protection n'a fait que s'accroitre quand on a rejoint notre étage plongé dans la pénombre et que la lumière de l'étage du dessous s'estompait de plus en plus avant de disparaitre complètement. Sa main puissante avait alors serré la mienne plus fort, ce qui a fait battre mon cœur anormalement vite, et m'a poussé à faire de même. Et une fois arrivés devant la porte de ma chambre, j'ai senti comme un poids dans l'estomac à l'idée de devoir me séparer de lui, de ce contact chaleureux, de son parfum qui m'enrobe complètement.

Mais je savais que c'était bizarre de rester accroché à lui alors je lui ai dit que nous devrions aller nous coucher et j'ai dû abandonner cette sensation de réconfort qu'il venait de m'offrir. Adossé à la porte, j'ai réfléchi à ce que je venais de vivre et de ressentir, et je devais admettre que ce n'était pas normal d'avoir à ce point envie d'être toujours avec lui, de penser à son visage, à son corps et à sa voix toute la journée sans même m'en rendre compte, que mon cœur ne devrait pas s'affoler de la sorte juste parce qu'il me touche ou me prend la main.

J'ai toujours voulu d'un ami avec qui je pourrais tout partager et être aussi proche, mais pas comme ça, pas à ce point. A force de réagir ainsi, j'ai peur de tout gâcher et de perdre cette amitié qui compte tellement à mes yeux.

- Bon allez Saint, mange rapidement et bosse un peu tes cours ! je me sermonne dans l'espoir d'arrêter de penser à la soirée de la veille et à mon ainé.