11.Confrontation

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POV SAINT

Debout devant sa porte, je sens la panique m'envahir mais je ne me dérobe pas, la colère est toujours présente et me donne de la force. Je frappe, j'attends, je frappe à nouveau, et ainsi de suite jusqu'à ce que je perçoive le son de ses pas trainants se rapprocher. Cette fois-ci je ne lâcherai pas l'affaire, peu importe le comportement qu'il aura envers moi. Enfin, la porte s'ouvre et laisse apparaitre un P'Zee à l'expression neutre et au regard morose, ça me fait mal mais je ne me démonte pas. Prenant mon courage à deux mains, j'affiche un air déterminé et je parle d'une voix ferme.

- Il faut qu'on parle.
- De quoi tu veux me parler ?

Son ton est plat, comme détaché, ça me tue littéralement de le voir agir ainsi avec moi, c'est comme si une petite aiguille était en train de piquer mon cœur en continu, me torturant lentement.

- Je veux savoir pourquoi tu ne m'adresses plus la parole.
- Là je suis occupé alors je...
- Soit tu me laisses entrer dans ta chambre soit on en parle ici où tout le monde peut nous entendre ! C'est comme tu veux ! je le coupe d'une voix forte, l'empêchant ainsi de m'envoyer bouler.

Je constate qu'il n'est pas content, on dirait vraiment qu'il me déteste là, mais je tiens bon je ne laisse rien transparaitre de la souffrance que je ressens en ce moment. Finalement, après un temps horriblement long, il s'écarte et me laisse pénétrer dans sa chambre sans un mot. Alors que je fais quelques pas, de plus en plus gêné, je le vois s'adosser contre le comptoir de la cuisine, les bras et les jambes croisés, me toisant avec mépris.

Je me souviens qu'il n'a pas arrêté par le passé de me répéter qu'il avait un côté froid et méprisant qui effrayait les gens mais je n'avais jamais voulu le croire, car même lorsque nous ne faisions que nous saluer dans le couloir, je l'avais toujours trouvé poli bien que peu bavard. Mais aujourd'hui, je me rends compte qu'il ne m'avait pas menti, ce côté là de sa personnalité existe vraiment, il ne me l'avait juste jamais montré.

- Alors ? Tu veux me parler, alors parle, lâche-t-il avec dédain.

Je me sens tout petit face à son regard noir alors même qu'il ne mesure que quelques centimètres de plus que moi. Peut-être que si je ne l'aimais pas autant, je ne serais pas à ce point accablé par la façon dont il me traite maintenant.

- Je veux savoir pourquoi tu m'évites, pourquoi du jour au lendemain tu as arrêté de me parler en me traitant comme un pestiféré.

Je suis fier de moi, ma voix n'a pas tremblé et je me tiens fermement sur mes deux pieds, la tête haute. Comme il ne me répond pas, se contentant d'afficher ce même air dédaigneux, je décide de poursuivre sur ma lancée.

- Je me doute bien que j'ai fait quelque chose de mal alors que j'étais bourré la fois dernière, et je m'excuserais avec grand plaisir si je savais quoi, mais tu ne m'as rien dit, préférant m'ignorer.

Toujours muet et stoïque, il ne bouge pas d'un millimètre, et cette attitude nonchalante commence vraiment à me taper sur le système, de plus en plus.

- Je ne comprends pas, si tu as quelque chose à me reprocher dis le moi directement au lieu de me traiter avec mépris comme tu le fais. C'est complètement puéril comme réaction.

Est-ce qu'il fait exprès de ne rien dire ou quoi ? Je sens mes mains se crisper et ma tête bourdonner, ma colère grimpe tellement que j'ai envie de le secouer violemment pour le réveiller.

- Est-ce que tu as quelque chose à répondre ou tu vas rester planté là comme un connard ?! j'explose pour de bon, la mâchoire serrée, les yeux lançant des éclairs.

The Moon and the SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant