39.Juste ensemble

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POV SAINT

Tous deux allongés sur le côté dans une position identique, nos nez se frôlant avec malice, partageant le même oreiller, témoin de nos précédents ébats passionnés, je contemple mon homme et me perds dans ses orbes sombres qui me fixent sans ciller. La moiteur de la chambre nous a poussé à laisser trainer le drap à nos pieds mais n'a pas eu raison de notre besoin de sentir nos deux corps nus l'un contre l'autre. L'envie de se repaitre de l'autre avait été si forte que nous n'avons pas encore échangé un mot, hormis des paroles d'amour ou des suppliques lascives entrecoupées de gémissements indécents.

A nouveau et sans même penser à me retenir, je caresse tendrement sa joue, descends jusqu'à sa mâchoire pour finir par entortiller amoureusement quelques mèches de ses cheveux rendus humides par notre précédente communion. Ses yeux se ferment sous mes caresses et un ronronnement sensuel franchit ses magnifiques lèvres charnues. Une fois encore je ne peux résister à la vision de cette bouche rendue écarlate par nos nombreux baisers, et me penche lentement sur lui pour l'embrasser fiévreusement, happant ses lèvres avec appétit, caressant sa langue de la mienne, la tête penchée sur le côté pour l'approfondir au maximum.

- Je ne me lasserai jamais de tes baisers, gémit-il essoufflé après ce baiser emprunt de passion.

Je souris à cet aveu qui n'en est plus vraiment un et m'écarte légèrement pour mieux l'observer, m'abreuvant de cette vision qui me réchauffe à chaque fois le ventre avec délice. Ses joues sont encore rouges d'excitation, une fine couche de sueur fait briller sa peau et ses abdos contractés sont un appel au vice. Il est sublime dans toute cette nudité décomplexée.

- Est-ce que tu m'as détesté ? j'ose enfin lui demander, ma main caressant tendrement ses magnifiques cheveux. D'être parti sans prévenir ? D'avoir fui ?
- Je me suis détesté de t'avoir poussé à t'en aller sans rien me dire, répond-il dans un souffle, se collant davantage à moi, sa main dans le creux de mes reins. Tu n'as pas idée de la haine que j'ai ressenti envers moi-même quand j'ai lu ton mot. Tu avais parfaitement raison de m'en vouloir, j'ai merdé sur toute la ligne.

Son timbre grave teinté de douleur me pousse à raffermir la pression sur sa cheveulure tout en posant mon front contre le sien.

- C'est vrai que tu n'aurais pas du me cacher ça mais j'ai eu tort de te balancer au visage que tu avais fait trop d'erreurs, parce que c'est entièrement faux.
- Saint je...
- Non ! Laisse moi finir ! je le coupe vivement mais en frottant affectueusement mon nez au sien pour lui faire comprendre que je ne suis pas en colère. Te voir avec Ai'Ming et surtout savoir que tu le rencontrais depuis six semaines m'a tellement fait mal que je voulais absolument te blesser à mon tour, même si ce n'étaient que des mensonges.

Je dépose un baiser aérien sur ses lèvres légèrement entrouvertes avant de poursuivre.

- Ta mère, P'Janis et même ton souhait de t'éloigner de moi après l'altercation avec Ai'Ming... Je suis parfaitement conscient que tu as toujours fait au mieux pour moi, pour me préserver et ne jamais me faire souffrir.
- Pourtant tu as souffert, rétorque-t-il la voix légèrement tremblante.
- P'Zee... C'est notre première relation amoureuse et il est...
- Et ce sera la dernière ! m'interrompt-il en plongeant son regard fébrile dans le mien, me retournant l'estomac aussitôt.
- Oui... La dernière..., je murmure avant de titiller sa lèvre inférieure du bout de la langue auquel il répond par un grognement satisfait.

Je ne peux pas m'empêcher, je veux l'embrasser, tout le temps et de manière totalement déraisonnée.

- Je disais donc que c'est notre première vraie histoire d'amour et il est normal que nous fassions des erreurs. La mienne a été celle de fuir alors même que je t'avais promis que je ne le ferais jamais.
- Je t'avais poussé à bout.
- Seulement parce que je suis éperdument amoureux de toi.

The Moon and the SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant