POV ZEE
- Tu crois que Malee voudrait jouer avec nous ?
Bien sûr, je sais que la balle de basket que je tiens entre les mains ne me répondra pas mais comme je lui ai dessiné des yeux, un nez et une bouche qui sourit en grand, je me dis qu'elle est toujours d'accord avec moi ! Je me précipite vers la chambre de Malee, trébuche sur le tapis dans le couloir, et me mets à cavaler à l'étage, mon ballon bien serré contre moi pour ne pas le faire tomber. Maman n'aime pas le bruit de la balle qui rebondit.
Debout devant la porte qui me parait immense, je frappe doucement et me mets sur la pointe des pieds pour atteindre la poignée et l'ouvrir doucement. Je passe ma tête dans l'entrebâillement et observe ma grande grande sœur assise sur son lit en train de lire quelque chose.
- Pas maintenant Zee, je travaille, soupire-t-elle sans lever les yeux vers moi.
- C'est quoi ton travail ?
- J'ai un exam hyper important demain et si je ne décroche pas la meilleure note, les parents vont me tomber dessus.Je ne comprends pas tout mais je devine qu'elle est occupée alors je n'insiste pas et ferme doucement la porte. Pourquoi pas Chantira alors ? Tout en sifflotant, je trottine jusqu'à sa chambre et refais la même chose. Je frappe, j'attends et j'ouvre lentement. Les rideaux sont tirés, mince, elle doit dormir. En ce moment elle fait beaucoup de siestes, elle doit être très fatiguée. Elle m'a dit une fois que quand elle rêvait elle se sentait mieux, qu'elle pouvait alors être qui elle voulait, mais encore une fois, j'ai pas tout compris. Résigné, je ferme derrière moi avant de m'éloigner sans un bruit pour ne pas la réveiller.
Mon ballon chéri - renommé Magic Johnson parce qu'il est trop cool - toujours bien au chaud contre mon ma poitrine, je déambule dans la maison à la recherche d'une activité sympa. Je jette un nouveau regard vers la fenêtre et soupire une nouvelle fois. La pluie tombe, tombe et tombe encore, ça fait des heures, et du coup je peux même pas sortir m'amuser et faire des paniers.
Je m'ennuie. La maison est calme, y'a pas un bruit, on dirait que je suis seul. C'est comme à l'école, je suis toujours seul, je sais pas pourquoi, on dirait qu'ils ont peur de moi. Ma maitresse m'a dit que ce n'était pas de la peur mais qu'ils étaient intimidés. J'ai pas compris le mot mais j'ai hoché la tête, j'aimais pas la façon dont elle me regardait, ça m'énervait, comme si elle avait pitié de moi. Je le sais parce qu'elle a le même regard quand je lui dis que mes parents ne viendront pas aux réunions de l'école, aux sorties et aux spectacles. Pourtant Tante Ratana vient toujours alors ça compte quand même. Non ?
J'ai envie de faire rebondir mon ballon, quand papa et maman ne sont pas là j'ai le droit en plus, Tante Ratana me dit rien, mais quand ils sont là je dois pas faire de bruit. Mais moi j'aime bien le bruit, alors j'écoute beaucoup de musique, et des chansons aussi, c'est comme si je n'étais plus seul et que ma chambre était pleine à craquer de pleins de personnes différentes.
J'ai envie de le faire rebondir, juste une fois, une toute petite fois, ils ne vont rien entendre de toute façon, la maison est trop grande. Je regarde Magic Johnson, on dirait que son sourire s'est agrandi, lui aussi il veut jouer avec moi, on est toujours que tous les deux, le pauvre doit s'ennuyer autant que moi là. Je tends l'oreille pour être sûr d'être seul, rien, à part le tic tac persistant de l'horloge, rien de rien. Je ne tiens plus et la fait rebondir. Une fois. Puis deux. Puis trois. Et sans que je m'en aperçoive, je commence à dribler et à me déplacer dans le salon, je m'imagine au milieu du terrain de basket avec une foule autour qui crie mon nom. Waouh ! Trop bien !
- Zee !!
Je sursaute et lâche mon ballon qui glisse lentement jusqu'aux pieds de maman. Mince ! J'ai été trop bruyant !
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The Moon and the Sun
FanfictionJe t'aime tellement... Je t'aime au point de vouloir m'insinuer dans ta chair, dans ton sang et me fondre dans tout ton être. Je t'aime au point de vouloir plonger ma main dans ta poitrine pour y sentir ton cœur pulser dans ma paume et savoir que j'...