The Moon and the Sun

16.A bout de patience

POV SAINT

- Saint, dépêche toi, on va être en retard ! s'écrie Tom en cavalant comme un dératé devant moi.
- Pars devant, j'arrive !

Je ralentis mon pas et fouille dans ma poche afin d'y attraper mon téléphone qui ne cesse de vibrer en continu depuis cinq bonnes minutes.

" - Coucou P'Zee, je suis désolé mais je dois al...
- Où tu es ?"

D'accord. Très bien. Okay. Au son de sa voix et surtout au timbre éraillé qu'elle a, je comprends tout de suite que je vais être en retard à mon prochain cours.

" - Euh... Près de la salle de conférence...
- Je te retrouve en bas des grands escaliers alors".

Et là il raccroche sans un mot de plus. Ce n'est pas par manque de politesse, je sais qu'il est ainsi parce qu'il est déjà en train de se précipiter vers l'endroit nommé plus tôt et qu'il ne veut pas perdre de temps. Frémissant d'anticipation, je me dépêche moi aussi et j'arrive un peu avant lui. J'allais lui écrire que j'étais arrivé quand je le vois apparaitre au détour d'un couloir. Sa démarche est virile et son visage est fermé, néanmoins ça ne m'effraie pas, je devine pourquoi il cherche à faire taire toute émotion de son visage, et ça me fait l'effet d'un liquide bouillant qui se déverserait dans chacune de mes veines.

- P'Zee...

J'ai à peine le temps de prononcer son prénom qu'il me plaque contre le mur, agrippe férocement mon crane et se jette avidement sur mes lèvres dans un grognement guttural. Je réponds aussitôt et glisse mes doigts dans ses beaux cheveux avant de coller mon corps en sien dans un mouvement lascif qui le fait soupirer d'aise. J'inspire avec délice son parfum envoutant, je laisse sa langue envahir ma bouche et ses dents mordiller mes lèvres avec appétit.

- Saint... Tu m'as tellement manqué...

Son murmure rauque fait naitre des frissons sur tout mon corps, me poussant à gémir les yeux fermés, alors que ses mains expertes glissent sous ma chemise et commence à palper mon corps frénétiquement. Ses lèvres, d'abord occupées à dévorer ma bouche, caressent à présent mon cou, puis ma nuque et enfin ma jugulaire qu'il mord férocement, me laissant certainement une marque qui ne s'estomperait pas avant des semaines.

- J'ai... J'ai pensé à toi toute la matinée...

Sa respiration est erratique tout comme la mienne, je n'ai même pas le courage d'essayer de prononcer un mot, je sais pertinemment que rien de sensé ne peut sortir de ma bouche. Mon gémissement se fait plus fort quand je sens ses mains puissantes presser mes fesses contre son érection, me poussant, presque inconsciemment, à faire un mouvement de va et vient contre cet organe gorgé de sang.

- J'ai... Tellement... Besoin de te sentir...

Ses mots mêlés à ses caresses et à ses baisers humides m'envoient dans un abime de plaisir voluptueux alors que mes mains s'accrochent à son dos musclé et que mon sexe palpite contre le sien. J'aime savoir que je lui manque, même si ce n'est que quelques heures. J'aime quand il m'appelle et m'écrit toute la journée. J'aime quand il ne tient plus et veut que je le rejoigne dans un endroit discret pour que nous puissions partager ce genre de moment intime. J'aime tout chez lui, à un point qui dépasse l'entendement.

- Saint..., gémit-il à son tour et attrapant mon menton afin de plonger son regard dans le mien. Tu me fais perdre la tête...
- Toi aussi...

Je veux aussi lui transmettre ce que je ressens malgré ma voix cassée, je tiens à ce qu'il sache que je suis dans le même état que lui, que je l'ai dans la peau.

-Tu... Tu n'as pas idée..., grogne-t-il en m'empoignant brutalement les hanches et en me soulevant contre le mur.

D'un même mouvement, j'enroule mes jambes et mes bras autour de lui avant de fondre à nouveau sur ses lèvres dont je me délecte avec passion tandis que nos érections, coincées et pressées dans nos pantalons devenus trop étroits, frottent inlassablement l'une contre l'autre. Nos bouches en totale communion, je fonds littéralement sous la chaleur qu'il provoque en moi, je veux le dévorer et je veux qu'il en fasse de même avec moi, je veux lui appartenir complètement.