19. Mauvaises augures

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Il faisait froid. Aussi froid que le vent pouvait souffler, sans pluies, sans orages, sans nuages et sans neige. Il faisait terriblement froid. Un froid que son corps ne réussissait pas à réchauffer malgré le sortilège qu'elle lui jeta, la potion qu'elle ingurgita et le feu auprès duquel elle s'emmitoufla. Elle bougea ses doigts non capuchonnés dans ses mitaines, remua ses orteils et changea de position sous sa couverture en grosse laine à motif écossais. Le feu s'éteignait, elle agita sa baguette dans sa direction et le regarda. Elle ne savait pas combien d'heures s'étaient écoulés mais elle ne s'était toujours pas réchauffée et n'arrivait toujours pas à dormir. Après avoir essayé plusieurs fois, dans son dortoir, les ronflements d'Eleanor l'avaient gardé réveillé, elle avait alors décidé de se cacher dans sa salle commune. Les fauteuils en cuir n'étaient pas chauds et elle remarqua des petites parcelles de poussière sur le bord de la fenêtre. Les elfes ne faisaient pas bien leur boulot ! Soudain, sa maison lui manqua. Elle voulait revoir les siens. Ces personnes qu'elle avait rejetées... Sur cette pensée, elle prit une profonde inspiration essuya la larme sur sa joue, tritura un bout de parchemin qu'elle mit dans sa poche et prit la sortie.

*****

Quelques étages plus loin, une jeune fille se réveilla en sursaut. Elle venait de rêver à nouveau. La jeune brune au cheveux courts se leva en sueur. A son arrivée à Poudlard, elle partageait son dortoir avec deux jeunes jumelles. Elizabeth et Lisbeth Peadlmer, deux blondes aux traits fragiles. Elle furent transférées derrière une autre porte à l'étage, prétextant leur éviter les frasques nocturne de leur camarade, qui souffrait de "somnambulisme". Cette dernière seule à présent derrière ses rideaux non tirés, se leva et toucha un médaillon à son chevet. Quelques minutes plus tard, une lettre apparut à sa fenêtre.

« Salle commune, une minute. »

- Bonsoir professeur. Dit Dorcas d'une voix tremblante.

- Mme Botrange nous attend.

Dorcas attrapa le bras que lui tendit le professeur Dumbledore et se laissa parcourir par un étrange liquide, qui les cachait aux regards des autres. Ils arrivèrent aux appartements du professeur de divination qui avait préparé des boissons et des couvertures à mettre sur leurs genoux. Ces rendez-vous devenaient de plus en plus fréquents, elle était parée à tout moment.

- C'est le plus court que j'ai jamais fait. C'est dans un sablier vide, un fouet qui parle, il crie parce qu'il ne veut pas être enterré et il demande un ver vert, ou un verre vert ou un ver verre. Je ne sais pas. Quant aux sentiments, c'était la peur et une odeur glaçante comme... comme ce qu'on décrit lors des passages des détraqueurs.

Le directeur de l'école regarda par la fenêtre pendant que Botrange écrivait sur son parchemin.

- Tu te sens bien ? Demanda la vieille dame.

- Euh... Détachée.

- Tu ne connais pas cette personne.

- Forcément, c'est la première fois que c'est représenté en tant qu'objet. Répondit Botrange.

- Mais je sais forcément qui est cette personne, c'est juste que nous ne sommes pas proche. Je dois la connaitre de manière...

- Symbolique.

- Un fouet. Un sablier.

- Le sablier était vide. Donc le temps écoulé ?

- Non. Lança Dumbledore. Je crains que ce sablier vide puisse dire que l'attente est inexistante ce qui me fait penser que nous devons trouver la signification le plus vite possible.

Les adultes continuèrent à émettre toutes les suppositions et théories possible, aussi plausible qu'elles pouvaient être.

*****

Ne jamais dire jamais à un Potter I : Ennemis du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant