I wish I could say
"Thank you for all the mistakes
Thank you for all of the pain"
I guess somebody else's loss is another's gainOne - Lewis Capaldi
*
La journée n'a fait qu'empirer, avec, finalement, un réel contrôle en maths, Camille qui a rejoint la table de l'équipe pour manger, ce qui signifie que je devrais faire un jour par semaine avec sa présence qui me nargue et me rappelle mes erreurs, ma sœur qui m'annonce que nous ne pourrons pas nous voir ce week-end, et la pluie qui a décidé de s'ajouter à la liste, comme si elle n'était pas déjà assez longue comme ça.
Je suis fatigué, j'ai envie de rentrer chez moi, de me rouler en boule sous ma couette avec un bon film pour toute la fin de semaine à venir. Heureusement que Davis a annulé l'entraînement de ce soir, sinon je serais sans doute mort de fatigue, et cette fois-ci, au sens propre du terme.
Je suis lessivé et, quand Darek propose d'organiser une fête, je ne soulève pas. Le problème avec les gars, c'est que quand ils ont une idée en tête, impossible de la leur retirer, alors, quand j'ai compris que la-dite fête se passerait chez moi, j'ai vraiment cru déprimer.
Depuis la dernière, je suis mal à l'aise recevoir autant de gens dans mon salon. Et si ça dérapait comme l'autre fois ? Je ne suis pas prêt pour ça.
Au vu du regard gêné de Camille, lui aussi se rejoue les événements et je déglutis nerveusement.
C'est reparti...
*
Alors que je suis en train de traiter Darek pour avoir eu l'idée de cette petite soirée, et mes parents d'être partis en week-end, de tous les noms, mon téléphone se met à s'affoler sous les messages du groupe de l'équipe.
De Éric :
@Gabin, tu as besoin d'aide ?
De Jules :
@Gabin on peut passer avec Camille, on est dans le coin, dis nous si tu as besoin de quelque chose.
De Darek :
BON LES GARS, PRETS A FAIRE LA TEUF CE SOIR ?
De Jackson :
Calmez votre pote, là !
De Noah :
Heureusement qu'il fait bon dehors maintenant qu'il a arrêté de pleuvoir, on ne va pas totalement bousiller ton salon, Gab.
De Darek :
Qui a parlé de saccager un salon ? Je pensais plutôt à une chambre si tu vois ce que je veux dire...
De Jules :
@Darek je me disais bien aussi.
De Gabin :
@Darek tu calmes de suite tes ardeurs, et @Jules @Éric merci pour votre proposition, je prendrai bien un peu d'aide, je suis crevé.
De Camille :
@Gabin si tu veux on peut décaler autre part, ou un autre soir...
Je ne réponds pas et coupe mon portable. Ce n'est pas normal qu'un message me fasse tant d'effets. Si je m'écoutais, je dirais de tout annuler et j'appellerais Camille pour qu'il vienne me tenir compagnie.
Euh, on peut effacer ce passage ? La fatigue parle vraiment à ma place.
*
J'entends une voiture se garer dans l'allée et je jette un coup d'oeil par la fenêtre. Jules, Éric et Camille sortent du véhicule et commence à marcher vers la porte. Quelques secondes après, ils sont dans la maison et s'avancent pour me saluer.
« Tu as l'air au bout de ta vie, Gab, sûr que ça va ? questionne Éric d'un regard inquisiteur.
- Ouais, t'inquiètes, je n'ai pas beaucoup dormi et je ne me suis pas vraiment bougé depuis le début de la journée.
- Bon, qu'est-ce qu'on peut faire pour toi ? me demande Jules, toujours souriant.
- Euh, il faudrait aller faire des courses, je réponds.
- Ok, pas de problèmes, prend mes clés, et vas-y avec Camille, sinon on va te retrouver étalé sur le canapé. Ça te réveillera sûrement, se marre Jules en me tendant ses clés.
S'il savait...
- Si ça ne te dérange pas, le coupe Camille à mon intention.
- Non, non, bien sûr que non, allez, on y va, dis-je sans aucune conviction.
- Hep, Gab' ! Tu oublies qu'on n'a pas encore dressé la liste de course, m'interpelle Éric alors que je m'apprête à partir.
- Tu vas vraiment te reposer avant ce soir, toi, ris Jules. »
Je soupire et m'affale sur le canapé, en prenant mon portable pour noter les commissions. Chacun s'installe sur un fauteuil du salon et Camille m'observe, gêné en comprenant que la seule place de libre est encore une fois à mes côtés. Je sens son regard me sonder et je ne trouve pas l'énergie pour le rembarrer. Ras le cul de jouer les méchants pour aujourd'hui, revenez demain.
« Hé, Camille, je ne mange pas, assieds-toi, indique-je amusé.
- Ah... Euh... Oui, bien sûr, me répond-il en se rapprochant, étonné. »
Éric et Jules ne relève pas, trop absorbés sur l'essentiel à acheter. J'en profite pour diminuer la distance entre nous discrètement, jusqu'à ce que nos deux bras se frôlent. J'en ai des frissons. Camille ne dit rien mais je vois son pied battre nerveusement contre le sol alors que ma main effleure sa cuisse.
Merde.
« Bon, commence Éric qui sort la tête de sa liste, Gab', tu fais comme d'habitude pour les boissons ? »
Je me décolle de Camille en prenant conscience de ce que je suis en train de faire et me racle la gorge pour lui répondre :
« C'est-à-dire ?
- Ice tea, jus de fruits, eau gazeuse et Coca pour ceux qui voudront passer une soirée plus clame, et nous, on s'est occupés de l'alcool avec Jules.
- Ouais, ça marche.
- Tu notes ? »
Et c'est comme ça que nous sommes partis dans le supermarché le plus proche avec une liste de quelques kilomètres de long. Bon, j'exagère un peu. Mais juste un tout petit peu, alors.
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Le jour où on rejoindra les étoiles
RomanceJe crois que je n'avais jamais ressenti ça. Un vide immense qui vous entoure. Une seule idée qui vous obsède. Une envie de rien, de tout, de lui. Je crois que je ne pourrais pas trouver les mots pour qualifier ce sentiment qui m'est tombé dessus. D'...