Chapitre 27 - Gabin

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I know I'll be alright, but I'm not tonight
I'll be lying awake counting all the mistakes I've made
Replaying fights
I know I'll be alright, but I'm not tonight

I lost a friend - Finneas

*

De Gabin :

Je crois en toi.

De Camomille ♥ :

Merci.

Alors que je quitte notre conversation, un nouveau message apparaît.

De Camomille ♥ :

Moi, je crois en nous.

Et ce sont certainement les seuls mots que j'attendais pour reprendre contenance et finir la journée, plus apaisé.

*

L'après-midi se passe plutôt normalement si je ne compte pas la froideur d'Éric. Mon meilleur pote ne m'adresse pas une fois la parole, tirant la gueule toute la journée. Et l'égoïste que je suis n'arrive même pas à prendre son courage en main pour le réconforter.

En sortant du lycée, je m'assieds sur un banc en attendant de savoir si je peux passer chez mon copain.

De Camomille ♥ :

Demain, ça ne te dérange pas ? Désolé, je suis encore un peu fatigué...

De Gabin :

Ne t'en fais pas, à demain.

Alors que je me lève, je sens quelqu'un me percuter et je retombe sur le banc. Je relève la tête et vois le visage d'Éric. Je lui souris.

« Hey, Éri-

- Arrête, c'est bon, j'ai compris, me coupe-t-il.

- De... ? Quoi ?

- Je pensais que tu me faisais confiance, Gabin !

- Mais de quoi tu parles ?

- De quoi je parle ? Tu te moques de moi ? De quoi je pourrais te parler ? s'énerve-t-il.

- Tu m'excuseras mais tu débloques totalement, mon pauvre. Qu'est-ce qu'il se passe, à la fin ?

- Il se passe que mon pote ici présent ne me confie même plus ce qu'il se passe dans sa vie. Tu me prends vraiment pour un con ! Juste de la fatigue, fait-il en mimant les guillemets avec ses mains, J'espérais au moins que tu me le dirais de toi-même. «

Je ne dis rien.

« Ça fait des semaines, que dis-je, des mois ! que tu es en couple et jamais tu ne t'es dit que ce serait peut-être bien d'en parler avec ton meilleur pote. À moins que je ne me fasse des idées et que jamais tu n'avais prévu m'en parler, déblatère-t-il dans un souffle. »

Il sait.

Je vois dans ses yeux qu'il est blessé. Et triste, même. Alors c'est pour ça qu'il m'ignore depuis midi ? Je n'avais jamais encore vu Éric accablé par un de mes comportements. Merde, je n'avais pas prévu ça.

« Comment ?

- C'est bien ce que je dis. Tu me prends vraiment pour un con. Non, mais Gab, tu le couves tout le temps du regard, et ne cherchez pas, même un aveugle remarquerait vos rapprochements. On s'est mis d'accord avec les gars pour vous laissez nous l'annoncer, mais merde, je pensais au moins que tu te déciderais à te confier à moi... Ce midi, c'était juste... La goutte de trop ! Sérieusement, Gabin.

- Je suis désolé, Éric.

- Je m'en contrefous de tes excuses, je veux des réponses, moi. Pourquoi tu as tant attendu ? Pourquoi même Jules le savait ?

- Camille...

- Je m'en doutais.

- Et puis j'avais un peu peur de ta réaction...

- Peur ? De moi ? rit-il. C'est une blague, dis-moi ? Pourquoi ? Je veux dire, Camille est adorable, je ne peux pas désapprouver ! Et même si c'était le cas, c'est ton copain, pas le mien.

- Justement, ce n'était pas Camille le problème.

- Oh. Tu parles du fait que tu es gay ? »

Je hoche la tête.

« Mais qu'est-ce que ça me change ?

- Je ne sais pas.

- Et bien, moi non plus. Certes, au début, quand j'ai découvert ça, ça m'a fait un choc. Mais que veux-tu que je te dise ? Oui, que mon pote embrasse un gars m'a surpris. Oui, je ne m'y attendais pas. Et oui, je t'en veux. Mais pas par rapport à ça. Tu ne m'as rien dit. Tu faisais comme si de rien n'était. J'étais blessé, comprends-le. Tu n'as pas le droit de me cacher un truc pareil.

- Désolé. »

Il s'avance et interrompt notre discussion d'une accolade.

« Finies les excuses, promets moi une chose.

- Dis-moi tout...

- Tu ne gardes pas ça pour toi, la prochaine fois. J'suis là, moi.

- Leçon retenue, m'sieur, dis-je en retrouvant mon sourire. »

Le jour où on rejoindra les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant