When the lights go out and leave you standing in the dark
No one ever told you this would be so hard
I know you think your fire is burning out
But I still see you shining through
You got it in youGot it in you - Banners
*
Je sors de la voiture de ma mère en passant une main sur mon blazer noir pour tenter de le défroisser. Vraiment pas faits pour moi ces costumes. Maman insiste pour m'accompagner saluer Agnès et Jean. Ces derniers discutent devant le cimetière avec des personnes sur lesquelles je n'arrive pas à mettre de noms. Le sourire d'Agnès est faux et crispé, n'importe qui s'en rendrait compte, pourtant, son interlocuteur continue de parler avec entrain. Elle paraît vraiment oppressée et je me sens mal à l'aise pour elle.
Je jette un œil autour de moi et ne distingue pas de visages familiers sous les vêtements noirs. Je déteste cette sensation de deuil qui recouvre les gens. Comme si un voile s'était déposé sur tous. Je ne suis pas à l'aise, pas dans mon élément, dans ce cimetière. Comme si j'étais de trop, ou pas assez.
« Je vous laisse un moment, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, lance Agnès à la personne en face d'elle et, sans attendre sa réponse, s'empresse de nous rejoindre.
- Agnès, je suis heureuse de te revoir ! commence maman.
- Julie ! Gabin ! Et moi de vous voir ici.
- Ben est désolé, il n'a pas pu se libérer, tu sais comment est son boulot...
- Il n'y a aucun problème, vous devriez passer manger à la maison un de ces jours, s'enchante Agnès en m'adressant un clin d'oeil, bien que je puisse deviner sa tristesse dans ses traits.
- Jean, enchanté, se présente-t-il soudain.
- Julie, de même. »
Je les laisse à leur discussion lorsque j'aperçois mon copain, assis sur un banc avec Charlie à côté. Je n'ai pas revu Camille depuis sa crise d'angoisse en cours, lundi. Je me dirige vers eux et Camille se lève en m'apercevant. Sa chemise blanche lui va à la perfection, il a remonté les manches et tient un haut de costume noir pareil au mien sur son bras. Une fois à sa hauteur, je pose mes lèvres sur les siennes et en profite pour humer son parfum boisé qui dénoue lentement les nœuds de mon estomac.
Charlie tire sur ma manche pour me saluer. Je ne décroise pas mes doigts de ceux de Camille et décoiffe son petit frère de mon autre main en souriant.
« Ça va, bonhomme ?
Charlie hoche la tête et je plante mon regard dans celui de Camille :
- Et toi ? Tu tiens le coup ?
- Oui. J'ai honte de dire ça mais c'est de moins en moins dur avec les années, me répond-il.
- Pourquoi tu as honte ?
- C'est comme si je l'oubliais petit à petit puisque la douleur est moins présente...
- Non ! Tu ne peux pas dire ça, Cam. Elle serait heureuse que tu arrives à vivre malgré... Tout ça. Je suis sûr qu'elle se sent en paix quand tu l'es toi aussi. »
Il me sourit tendrement, et je ne me retiens pas d'ajouter en me penchant vers lui :
« Tu es tellement plus beau quand tu souris, en plus... »
Phrase qui ne manque pas de faire redoubler son sourire, et de réchauffer mon coeur par la même occasion. Sa mère lui fait un signe de loin et il s'excuse pour aller la retrouver. Charlie me fixe intensément.
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Le jour où on rejoindra les étoiles
RomanceJe crois que je n'avais jamais ressenti ça. Un vide immense qui vous entoure. Une seule idée qui vous obsède. Une envie de rien, de tout, de lui. Je crois que je ne pourrais pas trouver les mots pour qualifier ce sentiment qui m'est tombé dessus. D'...