Bonus #1 - Gabin

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Ambre rit en face de moi. Je fais la moue. Oui, j'ai encore perdu. C'est la troisième fois que je propose à ma sœur de jouer avec moi au Uno de la soirée pour tenter de lui prouver que même si je suis de trois ans son cadet, j'ai de bien meilleures capacités qu'elle.

« Oh, allez, Gab, commence pas à bouder !

- Je boude pas, fais-je en serrant les dents.

- Tu as treize ans, je te rappelle, tu n'es plus un gamin maintenant !

- Je boude pas, je te dis ! »

Je tente un sourire feint pour essayer de me donner une contenance mais elle est loin d'être dupe. Ma mère rentre dans la pièce avec une pile de linge.

« Qui veut m'aider, les enfants ?

- Attends, deux minutes, maman. On va refaire une partie avec Gaby ! lance Ambre avec un clin d'oeil appuyé à mon égard.

- Non ! Enfin, non, ça ira, je vais aider maman. »

Ma sœur et ma mère se marre dans mon dos. OK, je suis peut-être un peu mauvais perdant. Mais si je ne veux pas continuer à jouer, c'est surtout pour rendre service, mettons-nous d'accord.

L'horloge sonne dix coups et papa s'installe dans le canapé avant d'allumer la télé. Ambre range les cartes pendant que je rassemble des chaussettes entre elles. Une fois ma corvée finie je cours rejoindre mon père devant le match de basket qui se déroule à la télévision.

« Indécrottables ces hommes, soupire maman.

- M'en parle pas, rit ma sœur.

- Chut ! répondons papa et moi d'une seule voix. »

Je suis fan de basket. Ce n'est pas un secret, j'adore ce sport de tout mon coeur. Mon père, plus encore. C'est lui qui m'y a initié. Depuis tout petit, il m'emmène aux matchs auxquels il assiste, il joue avec moi, il me montre sa passion et de savoir qu'elle est partagée lui fait toujours autant plaisir. Maman et Ambre ont elles aussi été touchées par ce syndrome caractéristique de notre famille. Moins, c'est certain, mais quand elles se placent de part et d'autre de l'écran et râlent contre l'arbitre, je souris.

Depuis quelques temps, j'essaie de convaincre mon meilleur pote de me suivre dans mon délire. Camille s'est vite laissé prendre et je crois que ce serait mentir de dire qu'il l'aime moins que moi. Je ris seul en me rappelant de notre dernier jeu ensemble. Pas plus tard qu'hier, une fois les cours finis, nous avons foncé vers le terrain municipal. Pendant une heure, plus rien n'existait. On a rit, transpiré et joué comme des fous. Juste pour ces moments-là où nous ne sommes que tous les deux, je pourrais tout donner.

Camille, en plus d'être le meilleur adversaire que j'ai au basket, est mon meilleur ami depuis le début du collège. On a cette alchimie que je n'ai jamais ressenti avec personne d'autre. On s'entend si bien, et tout est tellement naturel qu'il m'arrive parfois de penser que je n'ai jamais vécu sans le connaître. Ma famille l'a aussi bien adopté que moi : nos parents s'entendent à merveille et nous sommes toujours fourrés chez l'un ou l'autre sans que ça ne pose un quelconque souci.

D'ailleurs, nous devions passer cette soirée ensemble avant que sa tante ne propose de les ramener chez eux, lui et sa sœur, Hazel, et de passer la soirée en famille. J'aurais presque voulu lui en vouloir, mais je sais à quel point Camille était heureux de passer du temps avec la sœur de son père et la sienne, et par procuration, je le suis aussi. J'attrape mon téléphone et lui écris un message rapidement.

De Gabin :

Tout se passe bien ?

Je ne serais même pas étonné que notre équipe perde sans un de leurs deux plus grands supporters ! On se refait ça vite, c'est moins drôle sans toi.

Le jour où on rejoindra les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant