Chapitre 44 - Gabin

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I just wanna hold you tight down the avenue
I just wanna dance with you

Happiness is a butterfly - Lana Del Rey

*

Depuis que j'ai posé la dernière lettre chez lui, je ne peux pas m'empêcher de laisser mon esprit imaginer des millions de scénarios différents. Je viens d'avoir 18 ans, la fucking majorité, et toutes ses possibilités qui s'offrent à moi, pourtant, je suis juste stressé.

Stressé de connaître sa réaction -s'il en a seulement une. Ces deux semaines loin de tout m'ont permis de prendre du recul. Pourtant, je sais bien que je serais blessé s'il décidait de mettre un point final à notre histoire.

Il y a un an, jour pour jour, je fêtais mes dix-sept ans avec une des soirées les plus mémorables de ma vie. Il y a un an, jour pour jour, Camille m'embrassait et je prenais peur devant les sensations qui avaient suivies. Il y a un an, jour pour jour, c'était le début de la plus belle, et la seule vraie histoire d'amour que j'ai connue.

« Gaaaab, tu pourras venir m'aider à fermer ma robe ? m'appelle Ambre depuis sa chambre.

- J'arrive ! »

Je passe la tête par la porte et rit à la vision de la tête que fait ma sœur.

« Rigole, rigole, on en reparlera quand tu seras enceinte, toi aussi ! lâche-t-elle dans une moue exagérée.

- Qui est enceinte ? commence ma mère en déboulant dans la chambre.

- Éric est enceinte ? renchérit papa, étonné.

- Mais non ! Gabin !

- Gabin... ? Quoi ? Mais qu'est-ce que vous racontez encore tous les deux ? »

Je pousse ma sœur alors qu'elle s'écroule sur le lit, pliée de rire.

« Eh ! Pas de violence sur femmes enceintes, enfin ! Tu imagines les conséquences sur le bébé ?

- À partir du moment où tu es sa mère, on ne peut plus faire grand-chose pour lui en même temps... »

Elle commence à tendre sa main vers moi puis se ravise en voyant les yeux de maman qui la fusillent, et décide finalement de me tirer la langue. Je passe derrière elle et remonte la fermeture éclaire de sa robe avant de commencer à partir.

« Tu as oublié ça ! me rappelle-t-elle en tenant deux bandes de tissus.

- Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ?

- Un tutu.

- Un... ?

- Un nœud, Gaby. Un nœud. Ce que tu es distrait en ce moment !

- Oh. »

*

Pendant que nous préparons les toasts avec Julien, Marc nous rejoint et en prend un sur le plat furtivement.

« Hep, repose ça, cow-boy, l'interpelle-je.

- En quel honneur ? me défie-t-il.

- Tu veux te livrer à une bataille de fourchettes avec moi ?

- Même pas peur !

- Une fourchette pour ces messieurs et que le duel commence ! annonce Julien en nous tendant les objets de lutte. »

Nous commençons à disputer la bataille en cognant les fourchettes entre elles jusqu'à ce que maman arrive, alertée par le bruit.

« Marc ! Pas de jeux dangereux !

Le jour où on rejoindra les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant