Chapitre 16 - Gabin

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I struggled on the ground, oh
So lost, the line had been crossed
Had a voice, had a voice but I could not talk
[...]But there's a scream inside that we all try to hide

Sia - Bird Set Free

*

Les hurlements de joie n'en finissent pas. Depuis que Camille a marqué le point décisif qui nous assure la place pour les régionales, c'est l'effervescence dans le gymnase. L'équipe ne forme plus qu'un amas de corps unis. Enfin, l'équipe sauf Darek, qui court de long en large du terrain en brandissant fièrement son maillot.

Je suis vraiment heureux. Atteindre les régionales signifie peut-être avoir une chance aux nationales, et ce serait une vraie fierté, autant personnelle qu'au nom du lycée. Je veux faire de cette dernière année, quelque chose de mémorable, et je dois avouer que c'est bien parti.

« On l'a fait ! me chuchote joyeusement mon copain.

- Oui, bravo, tu es le meilleur. »

Il sourit et part en direction de sa famille recomposée qui l'attend fièrement. Cette vision me rend heureux. C'est alors que j'entends mon prénom, je me retourne et découvre ma famille à moi, en train d'agiter les bras. Je les rejoins fièrement.

« Bravo, Gab, tu as assuré !

- Merci, maman.

- Tu peux être fier de toi, annonce mon père en me prenant dans ses bras.

- Papa ! Tu m'étouffes !

- Oh, pardon ! »

Nous discutons un peu avant que je ne me retrouve entraîné par tous mes coéquipiers qui rejoignent les vestiaires. Je cours vers eux après un bref salut à mes parents. Sur le chemin, je rattrape Camille, et ralentis sa marche pour que nous nous retrouvions derniers. Il comprend mon message et tente de traîner légèrement des pieds.

Je n'ai jamais vu un si piètre acteur. J'étouffe un rire et une fois que tous les gars sont rentrés dans les vestiaires, je dépose mes lèvres sur les siennes le temps de quelques secondes, avant de me détacher et de rentrer dans la salle comme si rien ne s'était passé.

Son arrivée un peu tardive entraîne des remarques :

« Même quand il s'agit de faire dix mètres, tu arrives à être à la bourre, c'est incroyable ça !

- Oh, je me suis perdu, plaisante-t-il.

- Venez, on se cotise pour offrir les cailloux du Petit Poucet à Camille, propose Jules dans un rire général. »

Pendant que nous nous changeons, je fais en sorte de frôler le plus possible mon petit ami. Et, que je te touche accidentellement la main, et, que je me sers contre toi parce qu'il n'y a soi-disant pas assez de place. « Ce soir, tu restes à la maison pour la nuit » dis-je dans un souffle lors d'une de mes nombreuses tentatives de rapprochements. Il acquiesce silencieusement, tout sourire et je suis presque prêt à parier que j'arbore la même mine réjouie. On repassera pour la discrétion.

« Bon, ce soir, on sort et c'est moi qui invite ! annonce Jackson, coupant court à tous mes fabuleux projets.

- Ce soir ? demande Camille, partageant la même frustration que moi.

- Oui ! On a gagné, on fête ça, c'est la tradition, n'est-ce pas, capitaine ?

- Après, rien ne nous oblige à le faire le soir-même, hein, tente-je de le calmer.

Le jour où on rejoindra les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant