Trahie T3 [Terminé]

Chapitre 30

"Jamais je ne te déclarerai ma flamme, sois-en sûr !"

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Carter et moi étions rentrés de justesse à l'école, peu avant sept heures, alors on s'était directement rendu au réfectoire afin d'éveiller aucun soupçon. Je n'avais qu'une envie à l'heure actuelle : retourner dans mon lit et hiberner en espérant qu'à mon réveil, tout ce que je venais d'apprendre durant ces dernières vingt-quatre heures n'était qu'un cauchemar.

Lorsqu'Andrew pénétra dans la salle, je ne pus m'empêcher de le dévisager en l'insultant de tous les noms dans mon esprit. Carter devait entendre le déversement de ma haine et il posa sa main sur la mienne dans une tentative pour me calmer, mais cela ne fonctionna pas.

Le directeur dut sentir mon regard meurtrier alors il détourna la tête dans ma direction et je m'empressais de lui faire le sourire le plus hypocrite qu'il m'ait été donné de faire auquel il répondit. Je ne devais éveiller aucun soupçon, je devais agir comme si de rien n'était, ça me tuait de l'intérieur.

- Vous avez des têtes de déterrés ! s'exclama Armande en tirant sa chaise avant de s'assoir en face de moi. Vous avez fait des bêtises toute la nuit, avouez !

Le regard espiègle d'Armande m'arracha un petit rire. Je ne la remercierai jamais assez d'être... elle. Elle avait toujours le mot pour faire rire et nous faire oublier tous nos soucis. Elle était spontannée et insouciante mais n'en était pas moins mature. Cette fille était géniale et j'étais heureuse de l'avoir dans ma vie.

- Arrête de t'imaginer des choses, se défendit Carter. Va créer ta propre histoire d'amour plutôt que de fouiner dans la nôtre !

Carter lança une pique à Armande qui fit semblant d'être blessée par ses propos.

- Je suis célibataire par choix, jeune homme. Je suis une femme incroyable, quel homme ne voudrait pas de moi ?

- Moi, répondit Aymeric dans le dos d'Armande.

L'homme de glace s'assit à côté de la femme de feu. Armande prit un air vexé avant de répondre :

- C'est réciproque, ne t'en fais pas. Jamais je ne te déclarerai ma flamme, sois-en sûr !

La jeune femme rousse se mit alors à rire à gorge déployée, fière de son allusion entre son pouvoir et ce qu'elle venait de dire. Son rire était communicatif et je ne pus m'empêcher de rire à mon tour, tout comme le reste de la table.

- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? demanda Coraline qui s'assit en bout de table. Moi aussi je veux rire.

- C'est Armande qui fait encore des blagues nulles, répondit Carter.

- Ah, dans ce cas je ne veux même pas savoir. À chaque fois qu'elle fait une blague, elle descend dans mon estime.

Je me remis à rire et seule Armande ne rigola pas, étant la personne concernée par les propos.

- Vous dites ça à chaque fois mais c'est grâce à moi que vous avez des abdos !

Je tâchai difficilement de reprendre ma respiration en essuyant les larmes de rire qui perlaient aux coins de mes yeux. J'avais des amis incroyables qui arrivaient à me faire rire, même dans les pires moments de ma vie. Ils avaient toujours été présents pour moi malgré les problèmes que je pouvais leur apporter.

Ils ne me tenaient pas rigueur de leurs blessures, notamment celles que leur avait infligé l'attaque lors du concert de Noël ni d'être en danger par ma faute. Lorsque j'eus fini de rire, je les observai un à un, tous concentrés sur la conversation qui animait la table.