Paul s'était assis près de la cheminée. De là, il voyait la terrasse, la table, apercevait la cuisine. Il vit Jeanne descendre l'escalier. Elle avait mis une blouse de fête à paillettes, et n'avait pas quitté ses bottes. Les poils allaient bien avec les paillettes. Il vit le fil du regard d'Antoine se tendre vers elle. Le fil était doux, tendre, invisible mais incassable. Il était au spectacle, la scène était surréaliste. Il revoyait la bobine des images, le livre, Suzanne et ses gilets, Antoine et ses yeux à l'aguet, Jeanne qui balançait des claques de vie, le bar, le salon de thé, il mélangeait les tapas, la crème brûlée, Marguerite, le voyage, le chalet vide puis un peu vivant avec eux dedans, secouait le tout pour arriver à ce soir, à cette table.