Le Roi

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Assit sur son trône surélevé par une vingtaine de marches, le roi Calen fixait un point invisible sur le sol de ses yeux aussi blanc que les piliers soutenant le haut plafond, où les onze dieux d'Aolir étaient peint. Les grands vitraux laissant passer le soleil sur le sol de marbre dessinaient de leurs ombres des formes changeantes et illuminaient pleinement l'immense pièce.

Non loin du roi, quelques gardes armées d'un fusil discutaient entre eux, adossées au mur de la salle du trône. Après que les nouvelles qu'une guerre éclaterait bientôt, les visites dans la salle habituellement fréquenté par les différentes familles nobles avaient cessés, ce qui laissaient les gardes souffler le temps avant qu'on ne leur donne des heures supplémentaires pour protéger la famille royale d'assassinat.

Lentement, Calen releva le regard, comme pour regarder une personne devant lui :

- Vous êtes là. Je n'attendais pas votre venue à vrai dire. Disons qu'''il'' essaye de m'éloigner de tout développement à cause de la complexité de mon existence. Mais ''il'' a décidé de vous centrez sur moi, cela veut dire que quelque chose va arriver.

C'est alors que la grande double porte de l'entrée de la salle du trône s'ouvrit brusquement. Plusieurs gardes accoururent en direction du roi, gardant une posture droite et correcte, puis s'agenouillèrent à quelques mètres des marches surélevant le trône de Calen.

Un des gardes, s'avança un peu plus que les autres et annonça à voix haute la venue de l'émissaire qui, en même temps que l'annonce de son arrivée, rentra dans la salle dans une démarche lente et élégante.

Sa taille impressionnante, ses habits éblouissants de milles couleurs, son allure en générale fit décrocher la mâchoire de certains des gardes du roi, qui se remettaient rapidement à leur poste de travail, au garde à vous.

Avec l'émissaire, une grande troupe de héros gardaient ses flancs les plus exposés, y compris Hélianne, la traductrice studieuse qui avait fait tout le voyage pour s'assurer de la sécurité du fils de l'empereur Qalinien.

Les gardes venues annoncer l'arrivée de l'émissaire s'éloignèrent ensuite des escaliers du trône pour se ranger en formant une longue file, créant ainsi un chemin pour le fils de l'empereur jusqu'à Calen. Une fois arrivé devant les escaliers du trône, l'émissaire le salua selon la coutume du son pays puis refit une salutation en s'agenouillant cette fois, comme le voulait la tradition du pays d'Aolir.

De son côté, l'entité se contenta de fixer l'émissaire sans un mot, sans même changer son expression du visage vide, et avec ses yeux froids, absent de toute émotions. Sans y faire attention, l'homme à l'allure gracieuse se mit à parler dans sa langue et Hélianne s'empressa de faire la traduction pour son roi :

- ''C'est une joie de pouvoir enfin vous rencontrer en personne, vénérable Calen Leod. Ce voyage n'a pas été de tout repos mais... je crois que je ne vous apprends rien, n'est-ce pas ?''

Dans un rictus au coin de la bouche, l'émissaire leva ses yeux amusés vers Calen. Ce voyage, aussi dangereux qu'il avait pu être, avait été une source de divertissement des plus grandes pour le fils de l'empereur. Il n'avait pas manqué une seule miette du combat entre Le Juste et le soldat Arda de la section XVII - 17.

En constatant ce soudain changement d'attitude, l'entité se pencha un peu plus vers l'avant pour essayer de percer la personnalité du fils de l'empereur en face d'elle. Même si tout les humains de ce monde n'avaient pas de secret pour elle, cet humain là était un peu plus différent des autres par le don qu'il possédait, tout comme le pouvoir de Arda.

- ''Quand est-ce que rentrera la reine ? J'ai appris par vos nombreux héros que vous n'étiez pas apte à négocier à cause de votre maladie. Il me semble que c'est votre femme qui dirige le royaume toute seule.''

Receivers - Tome 2 - Le Cours du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant