Receivers - Tome 2 - Le Cours du Temps

La Survie

Le soir et la neige régnaient en maître sur la ville de Ghalière, une assez grande commune dont la situation géographique près du Mont Des Précurseurs -une immense chaîne de montagnes- au Nord d'Aolir permettait l'extraction de cristaux C.L, ceux à l'état pur.

On raconte que les cristaux rouges peuvent repousser pendant la journée grâce à la lumière du soleil jusqu'a sept centimètres. Pour la récolte il était donc nécessaire de ne pas les miner à la racine mais de casser le sommet en petit morceau, sinon ils ne pouvaient plus repousser. Cela ressemblait fortement au système des plantes et pourtant, c'était bel et bien des cristaux.

Mais le propriétaire de la mine en question était embêtant pour certaines affaires. Il existe en tout douze mine de cristal dans tout Aolir et beaucoup plus dans le monde, Aolir restant tout de même le royaume en possédant le plus, et ces dernières appartiennent à l'aristocratie, des nobles comme différents Duc ou encore Marquis. L'état et la famille royale récupère tout de même une partie de l'argent du bénéfice et impose des taxes pour compenser la non-propriété des terres.

Malgré la nuit silencieuse, dormir d'une oreille reposante pour le propriétaire tiendrait de l'inhumain quand on sait qu'une certaine personne veut notre mort, à moins que cela ne soit que de l'inconscience. Un blizzard imposant s'était levé sur les environs, ce qui n'était pas très rare près de ces montagnes, mais celui-ci en particulier, semblait plus puissant à cause d'une source non-naturelle.

Là, dans un manoir détaché des autres habitations, deux cadavres de garde gisaient à la porte du bâtiment. Le meurtrier souffla alors une fumée épaisse de sa cigarette bien entamée dont les cendres illuminaient à peine l'obscurité. Malgré cette tempête de neige, le feu qui l'alimentait tenait bon.

Équipé d'une cape à capuche verte foncé l'abritant de la neige et du froid, le reste de ces habits laissaient comprendre que ce n'était pas quelqu'un venu pour négocier. Une armure en cuir légère lui protégeait le torse ainsi que les avant-bras et l'entièreté de ses jambes. Pour finir, une immense épée à deux mains en cristal gris, dont une partie de la garde ronde possédait un cristal gris de la forme d'un disque, tournant lentement sur lui-même, lui surmontait le dos.

Il inspira une dernière grosse bouffée de fumée avant d'éteindre la cigarette sur l'un des cadavres, puis avança dans l'entrée en la recrachant.

- Sérieusement... pourquoi je dois faire l'assassin alors que j'ai même pas le don pour ça. Râla l'homme. - J'sais même pas comment on fait pour être discret.

Le hall d'entrée était composé de deux escaliers face à face et en arc de cercle permettant de monter à l'étage suivant. De grandes vitres au milieu du mur à l'étage supérieur laissaient passer la lumière de la lune dans la salle tandis que "l'assassin" continuait sa route vers sa cible.

L'homme regarda avec curiosité les deux escaliers tout en se grattant le sommet du crâne. Il sortit ensuite d'une des poches de sa veste un paquet de cigarette puis en piqua une.

- Jamais compris le but de ces escaliers. C'est lequel qu'on doit prendre ? Encore un délire de noble. Marmonna t-il dans sa barbe.

Il prit ensuite son petit briquet mais, en voulant l'utiliser, ce dernier n'émit que des étincelles. Voyant que son briquet n'avait plus de carburant, l'homme jura et le jeta sur le sol. Peu importe les indices qu'il laissait dans son lieu de crime, personne n'arriverait à sa hauteur. Ses capacités dominaient largement le receiver moyen et il en avait conscience.

Au même moment, une dizaine de gardes arrivèrent en rang serrés et descendirent les escaliers pour entourer l'individu. Tous dégainèrent leurs épées et laissèrent échapper leur énergie tandis que ce qui semblait être le capitaine s'adressa d'une voix forte :