Chapitre 25 : un air de nostalgie

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Il est temps pour nous de lever l'ancre et partir d'ici.

Nous partons pendant que tout le monde dort. À leur réveil, ils verront que le prisonnier n'est plus là et ils sauront que c'était nous. Et honnêtement j'aimerai éviter un énième conflit inutile.

Nous prenons de quoi nous ravitailler pour quelques mois. Il ne faudrait pas que l'on tombe à sec pendant le voyage.

Nous enjambons les villageois qui ont un peu trop bu et évitons les enfants qui sont endormis. Il faut dire que ses bouts de choux sont restés éveillés bien tard. Au moment où nous les contournons, j'entend une petite voix endormie.

- Maman..... Plus tard je veux être pirate.....

Je souri, ce sont les enfants qui ont le pouvoir de faire changer les mentalités. S'ils sont assez ouverts d'esprit, ils pourront changer cette ville. Et devenir ce qu'il veulent être.

Nous voici donc enfin en route vers le Hiiro no Hana. Nous traversons la forêt encore drapé de son manteau blanc. La neige la recouvre entièrement et sur quelques dizaines de centimètres.

Mais ce n'est pas ça qui nous empêche d'arriver sur la côte où nous avons laissé notre navire en quelques minutes.

- Tous à son poste, nous partons. Levez l'ancre, déployez les voiles !

Tout le monde s'affaire sur le bateau, chacun à son travail et tous sont occupés. Quant à moi j'aide les garçons avec les voiles comme toujours.

Elles sont lourdes et encombrantes mais on est bien content de les avoir.

Maintenant qu'elles sont déployées, nous avançons à toute allure.

Du haut du mat le vent encore glacial me fouette le visage. C'est agréable. Je regarde l'île que nous laissons s'éloigner derrière nous. Les choses sont sur le point de changer.

Je me demande sur quelle île on va atterrir. Une île tropicale ? Une île estivale ? Peut- être encore une île hivernale ? J'ai hâte d'y être. J'aime voyager, sentir le bateau qui tangue, les odeurs marines qui s'échappent de l'océan, le chant des oiseaux mêlées au bruit des vagues. Je vois les autres s'affairer. Le seul que je ne vois pas c'est Hagane qui doit être en cuisine.

Je monte jusqu'à la vigie, mon endroit préféré. D'ici j'ai une vue dégagée, je peux tout voir. Pour une fois c'est calme, pas de bataille ni de tornade ou d'iceberg qui menace de nous écraser. C'est paisible. Presque un peu trop.

Les cris de Hagane et Ayamari me ramènent à la réalité. Toujours à crier comme des chiffonniers. Je ne vais pas intervenir, ils se calmeront tout seul, quand ils en auront assez.

Je retourne à mes rêveries. Et m'endors au bout de quelques minutes sous la chaleur réconfortante du soleil.

Je me réveille dans ce qui semble être ma chambre. Comment-ai-je atterri là ? L'un des garçons a dû me porter jusqu'ici. Et apparemment il m'a aussi enlevé ma veste, je ne sens pas la fourrure de mon manteau. Il fait si sombre que je suis obligé d'allumer la lumière pour y voir quelque chose.

Attends. Il fait... Noir ? Mais je me suis endormie dans la matinée. Ce qui veut dire... J'ai dormi toute la journée ? Et j'ai sauté un repas ? Mon ventre émet alors un grondement montrant son mécontentement. Il est grand temps d'aller manger. Je me lève et mets mon coupe vent. Normalement on devrait être assez loin pour que je puisse me passer du gros manteau de fourrure.

Je sors et à mon étonnement il fait plutôt bon. Ni trop chaud ni trop froid. Il fait même assez chaud pour que je retire mon coupe-vent. Me retrouvant ainsi avec mon haut de maillot, ma veste et mon short.

J'entre enfin dans la cafétéria. C'est pas trop tôt mon ventre cris famine depuis déjà un petit moment.

Je m'assois et tout le monde me dévisage.

- Quoi ? Demandais exaspéré

- Tu n'as pas froid ? Me demanda Ayamari

- Non il fait bon dehors. Maintenant à table !

- t'est au courant qu'il fait 10 degrés dehors ? Me signala Hagane

- Et alors il fait bon je vous dis. Et j'ai faim alors ne me cassez pas les pieds.

Il lève les yeux au ciel.

- On t'a gardé ta part de midi et ce soir c'est ce qu'il y a sur la table. Tu devrais te dépêcher avant que ça ne refroidisse.

- Bon appétit !!

Je prends plusieurs bouchées de ce festin. Mon dieu que c'est bon! Hagane à le chic pour préparer de bon plats. Je mange comme si j'en avais été privé depuis une éternité. Les autres me regardent, certains d'un air désespéré, d'autres rient de bon cœur.

J'aime cette ambiance bruyante où tout le monde est heureux. J'ai vraiment un bon équipage et de merveilleux amis.

On rit, on boit, on célèbre notre victoire et on lève nos verre à nos prochaines aventures qui promettent d'être extraordinaires et pleines de surprise.

Après cette fête, tous allaient se coucher. Moi, j'ai suffisamment dormi et je prends donc la place de Garasu qui devait initialement faire le guet.

Je me retrouve encore une fois tout en haut du Hiiro no Hana. J'admire les étoiles qui se reflètent sur l'immensité de l'océan et le croissant de lune. Elle paraît aussi fine que du papier. Comme si le moindre souffle de vent pouvait la faire s'envoler.

Ses pensées vagabondes me ramènent à un souvenir d'enfance. Un souvenir que je partage avec mon père.

Nous étions tous deux assis sur le bord de mer à admirer le ciel étoilé. Il me racontait les légendes des constellations. Les épopées héroïques de valeureux guerriers. Mais mes préférées étaient les siennes à bord de l'Oro Jackson. Les batailles contre Barbe Blanche et son équipage, les nombreuses aventures sur les îles exotiques. Celles qu'il avait vécu avec son ancienne famille, avec deux zigotos qui se détestait, avec Raleigh et Crocus.

Quand je cherchais mon père je n'avais pas fait le rapprochement mais aujourd'hui je sais que le Raleigh que j'ai rencontré est bien le même que celui dont Papa me parlait.

D'ailleurs, la prochaine fois que je le croise, il faudra que je m'excuse pour lui avoir crié dessus.

C'est avec ces bons souvenirs en tête que je commença naturellement à fredonner l'air que l'on avait l'habitude de chanter ensemble

Yo-ho-ho-ho Yo-ho-ho-ho,

Yo-ho-ho-ho Yo-ho-ho-ho,

Yo-ho-ho-ho Yo-ho-ho-ho,

Yo-ho-ho-ho Yo-ho-ho-ho,

Binkusu no sake wo

Todoke ni yuku yo

Umikaze, kimakase

Nami Makase

Shio no mukou de

Yuuhi mo sawagu

Sora nya, wa wo kaku

Tori no uta

Sayonara minato

Tsumugi no sato yo

"Don" to icchou utao

Funade no uta...

Je te promets de te retrouver papa.

Ann la voleuse de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant