Chapitre 38 : tout les moyens sont bon...

1.2K 104 0
                                    

Je remonte difficilement les marches pour arriver jusqu'à la proue du navire. L'air frais fait voler mes cheveux et je respire enfin. Mes problèmes semblent s'évanouir d'un seul coup mais le marteau dans mon crâne me les rappelle douloureusement. Pas de temps pour se reposer, il faut que je garde le cap et j'irai même jusqu'à faire une petite folie.

D'abord il faut que je vérifie que tout le monde dort. Je passe donc dans toutes les chambres.

Elles sont à l'image de leur propriétaire ce qui me fait doucement rire. Le seul qui manque à l'appel c'est Hagane, cloué dans son lit à l'infirmerie.

Si on ne trouve pas l'île avant que les 48h ne soit écoulée alors il mourra et ça il en est hors de question.

Je ressort, plus déterminé que jamais. Je crée une sphère autour du bateau. C'est plus difficile que ce que je croyais. Je peine à la stabiliser et ma tête résonne encore plus fort.

Une fois que j'arrive à plus ou moins la stabiliser j'accélère le temps. Nous parcourons alors beaucoup plus de distance et nous arriverons plus vite à destination.

Si Hagane avait été en état, c'est lui qui aurait gonflé les voiles avec son fruit. Mais la réalité est tout autre.

Je regarde mon poignet, les aiguilles bougent de façon imperceptible. Mais rien que les deux heures d'utilisation et les quelques minutes m'ont fait perdre un demi-année de vie. J'ai appris au fil du temps que cette horloge est là pour me rappeler que tout pouvoir à un prix et plus le pouvoir est grand plus le prix est élevé.

Au fond, perdre lentement années après années au fils des utilisations est une dette insignifiante quand on y pense. Il suffit d'un claquement de doigt pour la reprendre au détriment d'un autre.

Chaque minute accélérée semble durer une éternité. Mes vertiges s'intensifient et je perds l'équilibre. Mon corps heurte violemment le sol. Mes muscles me lancent. Mon nez saigne encore et le sang forme une flaque noire visqueuse.

Il faut que je le nettoie avant leur retour. Sinon ils vont s'inquiéter pour moi et on ne fera que perdre du temps que l'on n'a pas.

J'ai à peine fait un pas que je m'étale sur le sol. Mais je me relève et je continue. J'arrive jusqu'à la remise et reprend ma fidèle serpillière. Le temps que j'arrive le sang avait déjà traversé le vernis et imbibé le bois. Il va falloir gratter la brosse à dents. Décidément, j'y suis abonné.

Une fois la tâche enlevée je me mets à la barre pour maintenir le cap. Le log pose est plutôt stable, l'océan est calme et un silence de mort règne sur le bateau. On est bien loin de l'ambiance joyeuse habituelle. Cela ne doit plus arriver.

Je vogue seule pendant encore quelques heures avant que les autres ne me rejoignent,enfin reposer et prêt à en découdre. Ils ont repris des couleurs et mettent tout en œuvre pour que je puisse me reposer.

Ce qu'il ne savent pas c'est qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant que l'on arrive enfin. Mais ce n'est pas grave, je vais dans ma cabine et m'étale sur mon lit et m'endors dans l'espoir de faire cesser ce maudit mal de crâne.

Seulement quelques heures plus tard, Ryu vient me réveiller. Nous sommes arrivés ! Tout semble perplexe par rapport au temps de voyage mais je les rassura :

- Vous êtes tombé comme des souches sur vos lits et vous avez dormi pendant presque une journée. Heureusement que le temps était idéal pour la navigation.

Tous crurent à mon mensonge.

- Nous ne pouvons pas transporter Hagane sans être sûr de trouver le médecin donc il faut qu'un de vous reste ici pour le surveiller.

- Je vais rester ici, je suis le plus apte à le soigner en cas de problème, se proposa Ryu.

- Très bien, dans ce cas, on va se diviser en plusieurs groupes. Ame, Garasu et moi prenons le côté est de l'île tandis qu'Ayamari et Lobo vous font le côté ouest. Au moindre problème vous nous contactez par escargotphone portable. Pigé ?

- oui cap'tain

Nous nous divisons donc et nous cherchons le docteur. D'après Mathilde, il habite au nord de l'île dans une petite maison en pierre.

Nous avons beau s'enfoncer au cœur de l'île, nous ne voyons aucune maison habitable. Les seules encore debout ont des murs dans un état déplorable ou des toits percés.

- Au vu des ruines qu'il reste il y a dû avoir une attaque ici.

Est-ce que ce sont des marines qui ont attaqué un village pour ses secrets, des Pirates pour piller tous les trésors ou des Révolutionnaires, ça on ne le saura jamais.

Nous cherchons sans relâche ce satané vieillard mais nous ne le trouvons pas. Et pourtant...

Et pourtant nous en avons cruellement besoin. Plus que tout. Ma tête recommence à tourner. Mes maux de tête c'était calmé mais les voilà de retour et plus fort que jamais. Je ne dois pas les laisser prendre le dessus.

Une fois que nous aurons ce que nous cherchons je pourrai enfin allez faire une bonne nuit complète mais pour le moment j'ai d'autres choses à m'occuper.

Cela fait plusieurs mètres que je sens une présence derrière nous. Cela m'agace car pourrait être n'importe quoi et nous n'avons pas de temps à perdre. Je l'ignore donc pendant les prochaines minutes mais elle ne semble pas vouloir s'en aller. Ce qui confirme une chose: c'est un être humain. Je me retourne violemment et demande :

- Qui que vous soyez, sortez de votre cachette !

Voyant que rien ne se passait et que le marteau continuait à s'acharner sur mon crâne, j'insiste encore.

- J'ai très peu de patience aujourd'hui donc je vous conseille de faire vite.

Ann la voleuse de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant