Ann la voleuse de temps

Chapitre 19 : pour que tu soit plus fort

C'est la deuxième île que nous allons visiter. Je me demande comment sont les gens là-bas.

L'île à l'air immense, c'est une île hivernale. On peut voir d'ici les imposantes montagnes enneigées qui dominent l'île de par leur hauteur.

Plus nous nous rapprochons, plus le froid se fait sentir. J'ai tellement froid que je suis obligé d'aller chercher un gros manteau dans ma cabine avant de finir congelé. Tous m'imitent, eux aussi ne voulaient pas se transformer en glaçons .

Mais à mon retour sur le pont du bateau je me rendis compte de quelque chose. le soleil avait disparu.

Je levai la tête pour voir ce qui le cachait. Je ne vit qu'un immense bloc de glace qui nous tombait dessus. Je me précipita vers la barre et vira violemment de bord avant qu'il ne nous percute.

Le bateau faillit se retourner à l'impact de la glace dans l'eau. Les vagues se soulevèrent et nous envoya tout droit sur l'île.

Avec un peu de chance la vague finira sa course juste avant les côtes de l'île. Mais dans le nouveau monde il ne faut pas compter sur la chance cet océan est bien trop imprévisible. Il faut que l'on prenne la situation en main.

- Garasu ! Prends la barre.

Il s'exécute immédiatement.

-Hagane, quand j'aurai créé une bulle autour du bateau fait en sorte qu'il avance vers les côtes de l'île.

- À vos ordres.

Je me concentra du mieux que je pouvais et expirer profondément pour créer une bulle autour du bateau. Je ralenti le temps jusqu'à ce qu'il s'arrête complètement. J'avais fait en sorte que la bulle soit assez petite pour que Garasu puisse créer une passerelle qu'Hagane pourrait utiliser.

Il s'extirpe de la sphère et monte sur la parcelle de verre avec une corde à la taille. Si jamais il tombe dans l'eau, personne ne pourra le récupérer. La corde était assurée par Lobo, Ayamari et Ame. Quand il arriva au bout de la planche de verre, il fit souffler du vent contre la sphère ce qui la fit avancer assez rapidement et nous nous retrouvâmes à quelques mètres de l'île en un rien de temps. La tempête s'était calmée et les vagues étaient revenues à des tailles raisonnables. Tout est bien qui finit bien. Du moins en théorie.

Sur le chemin du retour, Hagane glissa et la corde céda sous son poid. Je fit disparaître la sphère aussitôt et attrapa la corde in extremis. Avant qu'il ne touche l'eau.

On a évité le pire.

Maintenant que le temps est calme et que nous avons jeté l'ancre, nous posons enfin pied à terre.

Nos pieds s'enfoncent dans une poudre épaisse blanche. C'est cette même poudre qui tombe du ciel. C'est donc cela que l'on appelle "neige" ! Il neige ! C'est la première fois que j'en vois.C'est... Froid et pourtant c'est si beau. Dans notre trou nous n'avions aucun contact avec l'extérieur et nous ne sortions que pour les tournois. Étant organisé uniquement sur des îles estivales, il faisait toujours beau. Au pire il pleuvait.

Nous nous enfonçons plus profondément dans la forêt que nous parcourons. Des ombres nous suivent. Je dirai une dizaine de personnes. Je fis signe à mes camarades, ce qui était inutile ayant déjà tous repérer le danger.

Tout à coup, des hommes et des femmes sortirent de l'ombre et nous encerclaient. Rapidement, il n'était plus possible pour nous d'éviter le combat.

Ils sont tous armés de fusils sophistiqués et d'autres armes à feu plus complexes les unes que les autres.

- NE BOUGEZ PLUS, PIRATES !

Je sens que cela ne va pas être simple. Je vais m'avancer vers eux.

- j'ai dit pas un geste ! Cria-t-il encore plus fort.

- Écoutez, on ne veut pas vous faire de mal. On a juste atterri ici à cause d'une tempête. Et on est juste ici le temps que le log pose se recharge après on s'en va c'est promis.

- Tu penses vraiment que l'on va croire des Pirates.

Tout à coup une femme s'approcha d'un pas hésitant vers nous. Elle fixa quelques instants Lobo, puis courut vers lui en larmes.

- Lobo. Tu est de retour !

- Maman ?

Nous avions tous la mâchoire à décrocher de stupeur. Lobo ne nous a jamais parlé de sa famille. nous ne savions donc pas qu'il lui en restait une. Il faut dire que c'est un sujet plutôt complexe à aborder surtout dans notre situation..

- Tu es à la maison maintenant.

Une fois qu'elle lâcha son fils, elle nous regarda et lui demanda

- Ce sont tes amis ?

- oui, répondit-il

C'est alors qu'elle se retourna et fit face aux autres. Baissez vos armes c'est mon fils et ses amis. Ils ne nous feront aucun mal.

Tous baissèrent immédiatement leur armes non sans hésitation. Ils restaient méfiant à notre encontre mais ils obeissaient à la femme. Ce doit être une personne importante dans la ville.

- Bon maintenant que c'est réglé venez avec moi je vais vous amener à la ville. Vous devez être fatigué de votre voyage.

Elle se mit à marcher et nous la suivions aussitôt. Les autres, qui marchaient juste derrière nous, étaient toujours armés. On pouvait sentir leurs regards, méfiants et coléreux dans notre dos. Même s'ils ont abandonné une perspective de combat, il sont près à en découdre.

Les pirates ont toujours eu mauvaise réputation mais aujourd'hui elle prend un sens. Ils ont dû en voir de toutes les couleurs avec les pirates précédents. Je ne peux pas leur en vouloir.

Il fallut deux heures de marche dans la neige pour que nous arrivions devant la ville.

Au milieu du village, se tient un bâtiment assez imposant fait entièrement en différents métaux : fer, cuivre, zinc mais aussi un autre materiaux blanc qui m'était inconnue. Des tuyaux tous encastrés les uns dans les autres s'échappent de son toit pour venir s'encastrer dans les maisons. l'enchevêtrement des différents matériaux et des tuyaux faisait ressembler la structure a une sorte d'araignée. De la fumée noiratre et dense sort de sa cheminée métallique.

- Le grand bâtiment, au milieu de la ville, c'est la chaufferie. C'est elle qui produit et répartit la chaleur. Je vous conseille de ne pas vous en approcher, c'est le cœur de la ville. Si on vous voit rôder, vous pourriez finir en prison.

- il est si important que ça ce tas de ferraille ? Demanda sans détour Hagane.

- C'est l'une des îles hivernales les plus froides du nouveau monde. Sans ce "tas de ferraille" nos maisons geleraient dans l'heure suivante et nous ne pouvons pas vivre dans des maisons à -40 degrés la nuit. D'ailleurs je ne sais pas comment vous faites pour tenir avec vos petits manteaux, il fait -30. Je vais vous en donner des plus chaud.

Nous sommes arrivés devant une petite maison. Elle l'ouvre et nous laisse entrer. C'est vrai que c'est plus agréable, la chaleur. Elle partit dans une autre pièce et nous ramena d'autres manteaux bien plus chauds et confortables que les nôtres.

Elle nous fait signe de nous asseoir et vient nous servir du thé.

Je posai enfin la question qui me brûlait les lèvres.

- Que s'est-il passé pour que vous détestiez les pirates à ce point ?