Après ce long monologue nous ne nous dîmes plus rien.
Elle sortit de l'eau et s'enveloppa dans une grande serviette blanche. Elle dénoua son chignon pour lâcher ses cheveux emprisonnés par un épais élastique. Ils descendirent en cascade sur le bas de ses hanches cachant, avec leur masse, ses courbes.
Elle se rhabilla derrière un arbre et nous retournions à l'auberge. Sur le chemin du retour nous parlons un peu de tout et de rien mais notre discussion de tout à l'heure résonne encore dans ma tête. Comme elle l'a dit nous somme pareil.
Nous prenons le chemin du retour mais nous dépassons l'auberge.
- Où m'emmènes-tu ?
- Je vais te montrer ceux pourquoi je me bat.
Nous sommes à l'entrée de l'immense bâtisse. Nous entendons les cris des supporters résonner dans toute l'architecture.
Deux escaliers s'imposent alors à nous.
- On monte ou on descend ? Demandais-je
- On monte, le spectacle se déroule en haut.
Nous aboutissons sur des immense gradins. La foule hurle et s'extasie sur les deux personnages que l'on aperçoit au loin. En regardant mieux, on peut distinguer deux hommes armés qui se battent malgré leur épuisement.
- Voici la partie lumineuse de l'arène. C'est ici que le destin de milliers de personnes est scellé. Seulement une en ressort vainqueur et a l'honneur de partir combattre dans le Colosseum de Dressrosa exposa-t-elle. Bien sûr il existe ce genre de sélection aux quatre coins du globe.
Son amertume se ressent dans la moindre de ses paroles.
- C'est un moyen de divertir les populations mais regarde la bas.
Elle pointa du doigt une partie bien spécifique de l'arène. Celle est recouvert de coussin rouge vermeille. Je n'arrive pas bien a distinguer ceux qui sont de ce côté.
- Les personnes que tu vois la bas, ce sont les maîtres des esclaves que tu vois combattre en bas. Autrement dit, ce sont des dragons célestes. Il y en a environ une dizaine par île de combat. A raison de trois combattants au minimum par tête. Je te laisse deviner combien d'esclaves cela fait.
-Seulement trois ? Je pensais qu'ils en auraient bien plus.
- Non, tu ne m'as pas comprise. Il n'en présente que trois dans chaque évènement. Les trois meilleurs évidemment. Si chacun devait ramener tous leurs candidats cela serait sans fin.
Je prends alors conscience de l'ampleur du phénomène. Si l'on ajoute les esclaves normaux alors les chiffres sont ahurissants.
- Et cela dure depuis des dizaines et des dizaines d'années sans que personne n'agisse, finit Ann. Bon maintenant que nous avons vu la lumière. Nous descendons vers l'envers du décor.
Au fur et a mesure que nous descendons les marché Ann m'explica :
-Nous sommes toujours dans l'ombre, caché dans les boyaux des arènes. Voir de pauvres gens qui essaient de survivre c'est amusant, les voir agoniser ça tue le morale, alors on ne les laisse pas à la vue de tout le monde.
Je continue de la suivre. Nous nous déplaçons fluidement à travers les différentes strates de cette arène comme si elle était déjà venue auparavant.
Des grilles se dessinent au loin.
- Nous y sommes. Je te présente mes confrères. Les esclaves combattants.
Le temps de m'habituer aux ténèbres qui les enveloppe je vois alors essentiellement des hommes mais aussi quelques femmes assis contre les murs. Ils nous regardent avec un mélange de peur, de colère et de joie.
- Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire ici ? Si c'est pour nous reluquer comme des bêtes de foires alors passez votre chemin, le spectacle est au rez de chaussée.
Ann se met sous un rayon de soleil et met en valeur sa poitrine ou trône sa marque d'esclavage.
- Je suis des vôtres.
- Et alors ? Si c'est pour nous narguer tu peux partir, répondit le prisonnier le plus loin de la grille.
- je ne suis pas là pour vous faire languir mais pour vous aider à sortir d'ici.
- Mais bien sûr ! Tu est qui d'abord? Hein la sainte vierge ? Tu as peut-être pitié de nous peut-être ? On n'en a pas besoin. On sortira tout seul. Et qu'est ce qui nous dit que ce n'est pas un test ? On s'est déjà fait avoir une fois, pas deux.
- Je sais, assena-t-elle. La pitié ne sert à rien et ce n'est pas elle qui me guide mais la vengeance. Et je suis sûre qu'elle vous anime aussi. Vous en avez marre d'être des chien de cirque, seulement bon à faire des galipettes pour satisfaire les bons plaisirs de vos maîtres respectifs. Vous sortirez peut-être d'ici mais ce sera soit par le bateau pour aller le voir, soit les deux pieds devant. De toute manière, je vous laisse le choix. J'ouvre la grille a vous de faire votre choix. Restez ou partez.
Un cliquetis sonore résonna dans toute la prison,signe que la grille était déverrouillée.
Personne ne bougea.
- Et lui ? C'est qui ? Qu'est ce qu'il y gagne ?
- Nous sommes des pirates reconnu répondis-je
- Des pirates ? Il éclata de rire. Une esclave ? Pirate ? C'est la meilleure blague que je n'ai jamais entendu. Ne te fout pas de moi. C'est juste une pétasse qui c'est fait tatouer notre marque pour nous entourlouper.
- Je me rappelle de chaque seconde de ce moment. Les moindre détail de cette pièce exiguë, l'odeur de ma chair qui brûle, la tige de métal atteint ma peau,tout. Une minute. C'est la durée qu'il a mis à la retirer. J'avais l'impression que je brûlais de l'intérieur. Je sais ce que ça fait d'être enfermé, d'être privé de sa liberté. Je connais tout ce que vous avez vécu. La seule différence entre vous et moi c'est que moi j'ai réussi à m'enfuir et à me reconstruire. Alors que vous vous n'êtes bon qu'à recommencer le même cycle perpétuellement. Combien d'entre vous avez vous perdu ? Combien sont allés sur l'île de la rédemption ? Et surtout combien de temps allez vous rester là, à vous morfondre ? Vous devez vous enfuir et vivre. vivre pour vous et tous ceux qui sont partis.
Elle tourne les talons et s'en va.
- Elle n'a pas tord. Vous venez du même monde et pourtant vous avez si peur de sortir de cette vie pitoyable ajouterai-je.
Je rattrape Ann. Nous ne nous disons plus rien jusqu'à l'auberge où nous nous séparons dans nos chambres respectives.
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Ann la voleuse de temps
FanficDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...