Chapitre 36 : ...coûte que coûte

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Pourquoi la Marine nous attaque-t-elle ? Irène à pourtant été claire. Et ils ne risqueraient pas de perdre un allié aussi important que l'île nuage.

Il y a quelque chose qui ne va pas. Comme d'habitude soupirais-je silencieusement. Décidément tout nous tombe dessus en même temps.

Je monte jusqu'à la vigie pour en avoir le cœur net. Les pavillons que je vois à travers les jumelles appartiennent tous à la Marine mais je ne vois pas le vice Amiral Yurui. Ce n'est donc pas sa flotte.

C'est alors que je le vois. Ce symbole maudit. Sur un pavillon de la Marine. Ce même symbole qui nous a gâché l'existence.

C'est donc pour cela qu'il nous attaquent, ils font partie de la Marine mais dépendent d'un dragon céleste. Comme des petits toutous qui dépendent d'un maître.

Le bateau avec le pavillon maudit s'approche de nous et plus il avance, plus j'arrive à voir qui est perché sur la poupe. C'est lui. Celui que nous haïssons le plus car c'est lui et seulement lui qui nous a marqués. C'est lui qui nous a enlevées toute liberté et c'est lui qui nous a trahis.

Une fois que le bateau est à côté de nous, il se positionne sur la proue du navire. Son sourire me fait toujours aussi froid dans le dos.

- Comme on se retrouve, mes chers petits camarades. Déclara-t-il. Vous avez bien profité de cette liberté factice ? Maintenant il est l'heure de rentrer à la maison. Notre maître vous attend avec impatience. Surtout toi, Ann.

Entendre mon nom dans sa bouche me fait frissonner. Trop de mauvais souvenirs me reviennent en mémoire. Mais je prends mon courage à deux mains et lui répond fièrement.

- Nous ne reviendrons jamais !

- Ah bon ? En es-tu sûre ? J'ai entendu dire que notre cher rouquin était dans un piteux état. Et il se pourrait fortement que nous ayons l'antidote à bord. Tu connais l'étendu de la médecine de notre maître et de ses médecins. Et tu la connais mieux que quiconque. Donc tu sais que nous avons le pouvoir de le sauver. Son sourire s'élargit encore. Mais pour accéder à ses précieux soins il faut que vous montiez à bord.

Sa voix mielleuse et chantante me dégoûte. Il nous parle comme si nous étions des enfants. Mais au moins nous avons toutes les clés de cette affaire. C'est lui qui a poignardé Hagane pour s'en servir comme monnaie d'échange. Il avait tout prévu. Sauf une chose. Il sous-estimé deux choses : notre soif de liberté et d'aventure.

Revenir la bas c'est comme si nous signons l'arrêt définitif de toutes choses. Étant des évadés nous serions sous haute surveillance et il serait quasiment impossible de sortir à nouveau. Et je connais Hagane mieux que personne et je sais ce qu'il me dirait, je sais aussi ce que tous veulent et de leurs peurs les plus profondes comme eux connaissent les miennes.

J'affirme alors la tête haute :- Dans tes rêves ! Nous ne reviendrons jamais ! Nous préférons mourir libre plutôt que de vivre enchaîner !

Son sourire s'évanouit et il s'énerve. Autrefois cela me terrorisait car cela était synonyme de punitions et douleur mais aujourd'hui il ne peut plus rien me faire.

Mais maintenant il est en colère et il va sûrement nous attaquer sans répit jusqu'à ce que notre bateau coule.

Je réfléchis alors à tous nos problèmes. Et à toutes les solutions potentielles.

La première chose à faire c'est sortir Mathilde du bateau. Elle risque de finir en dommage collatéral et il faut absolument l'éviter.

Et il faut aussi garder un œil sur Hagane, ses points pourraient sauter et il pourrait refaire une hémorragie. On a eu assez de mal à la stopper, il ne faudrait pas que cela recommence.

Je retourne à situation dans tous les sens. Il nous faut une solution.

Nous ne pouvons pas dévier de notre trajectoire sinon nous n'arriverons pas à temps pour le geyser.

Nous n'aurions pas le temps... Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. Mais bien sûr ! Si nous n'avons pas assez de temps, il faut le rallonger.

Il faut simplement que je crée une sphère qui englobe tous les facteurs qui posent problème et que j'arrête le temps !

Je descendis en trombe sur le pont du bateau.

- Quoi qu'il ce passe vous ne changerez pas votre cap sous aucun prétexte. Criais-je. Garasu je veux que tu crées une passerelle de verre solide jusqu'à la terre ferme. Ryu tu t'occupes d'Hagane, tu ne le lâche pas des yeux. Lobo tu te charge de la direction du bateau et Ayamari et Ame vous allez dans la salle de la barre et vous aidez Lobo. Et vous ne vous approchez pas de moi tant que tout n'est pas fini. Suis-je clair ?

- Oui capitaine ! Répondirent-ils en chœur même s'ils sont tous perplexe ils me font confiance .

Je me tourne alors vers Mathilde.

- Toi, tu vas avoir une minute pour rejoindre la rive.

- Quoi ? Mais comment ?

- Tu vas sauter du bateau quand le ciel deviendra violet alors les vagues seront solides et tu pourras courir dessus.

- Comment ?

- Pas le temps pour les questions, fais ce que je te dis. Et donne moi ton numéros d'escargotphone pour que je puisse te joindre une fois sur l'île.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle ne posa pas plus de questions et marqua sur un bout de papier une suite de chiffres et me le tendus. Nous nous enlaçons une dernière fois.

Très bien tout est en place. Maintenant à moi de jouer.

Je m'assoie en tailleur et rassemble toute mon énergie. Cela va être éprouvant pour mon endurance mais je peux le faire, je dois le faire.

Tous les facteurs réunis doivent occuper une grande surface. Et je dois créer deux sphères pour que tout fonctionne.

J'inspire et libère ma sphère améthyste. Tout se fige sauf le bateau que j'ai isolé. L'entraînement avec les garçons a porté ses fruits. Maintenant il faut que je tienne le plus longtemps possible. Où du moins assez longtemps pour que l'on s'échappe de cette situation catastrophique.

Ann la voleuse de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant