Chapitre 13 : vers d'autres horizons

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Nous voici donc sur Grand Line. L'océan le plus dangereux du monde et en plus nous sommes dans le nouveaux monde, l'endroit le plus imprévisible sur terre.

Mais cela ne nous empêche pas de faire la fête sur le bateau. Les anciens esclaves ont pris toutes les réserves et ont fait un grand banquet en mon honneur. Je n'y vais que pour prendre de quoi manger. Je n'aime pas trop qu'ils me tournent autour.

Malheureusement l'un d'entre eux me voit et avertit les autres. Me voilà coincé entre trois zigotos qui ne font que me reluquer. Ce n'est qu'après une demi heure interminable que j'ai réussi à m'éclipser pour m'installer sur la proue du navire.

Enfin seule je profite pleinement de la douce brise marine. Le ciel dégagé laisse briller ses milliers de diamants. La lune est pleine et éclaire le bateau comme si elle voulait imiter le soleil.

- Alors comme ça on n'aime pas faire la fête ?

Je me tourne pour voir d'où vient la voix. C'est Ayamari. Un des meilleurs combattants de l'arène. J'ai toujours un mal de chien pour le battre.

- Disons qu'ils sont un peu collants. Mais dis moi comment ça ce fait que tu sois là?

En général c'est lui que j'affronte en final. J'étais même étonné de ne pas l'avoir vu aller plus loin dans le classement.

-En te regardant combattre j'ai su qu'il se tramait quelque chose et je voulais absolument en faire partie. Et de ce que je vois, j'ai bien fait.

Il se rapproche de moi et s'accoude sur la rambarde près de la proue.

-Et maintenant ? Tu vas faire quoi ?

- Ce que je vais faire ? C'est évident je vais prendre la mer et je vais vivre libre.

-Tu sais que c'est impossible ? Avec cette marque on te traquera partout où tu iras et si tu deviens une pirate recherchée ce sera pire.

-S'évader était aussi impossible et pourtant nous y sommes arrivés. Rien n'est impossible tant que l'on y croit et je veux croire que je peux être libre, que nous pouvons tous être libres.

Il souri

- Et tu vas faire ça seule ?

- Non, j'ai de très bons camarades qui m'accompagnent.

Il sourit et se rapproche de moi.

- Je peux en faire partie ?

Je lui sourit et acquiesce. Cela ne nous fera pas de mal d'avoir des bras en plus.

La fête continue toute la soirée et toute la nuit. Il ne restait plus que des gens ivres morts qui gisaient sur le pont. Cela fait du bien de voir qu'il s'amusent après tant d'années.

Grand Line est plutôt calme pour le moment mais on sait que cela ne durera pas et ils ne sont pas assez expérimentés pour faire face à une tempête. Il faut absolument que l'on trouve une île avant que ce ne soit trop tard. Il faut que l'on se pose pour que tout le monde digère la nouvelle et que tous puissent s'arranger pour rentrer chez eux.

Heureusement pour nous, une petite île se dessina à l'horizon.

Nous la rejoignons en quelques heures à peine.

C'est une île estivale donc il fait plutôt chaud. On peut voir qu'un petit village est près de la côte. On va pouvoir se ravitailler, acheter des vêtements et tous vont pouvoir retourner chez eux.

Nous accostons et nous nous dirigeons vers le petit village avec l'argent des marines en poche. Tous se dispersent seuls Ryu, Ame, Hagane, Lobo, Garasu et Ayamari sont restés avec moi.

Nous entrons dans le village, tous les yeux se tournent vers nous. Il faut dire que nous ne passons pas inaperçu avec nos vêtements rapiécés et nos marques. Des murmures résonnent dans toutes les rues. Nous faisons comme si de rien était et entrons dans une boutique de vêtements. Les garçons ne veulent pas me laisser seule. C'est un comble pour un capitaine d'être surveillé.

Enfin bref, j'entre dans une cabine et enfile de nouveaux vêtements. Des botte en cuir marron avec des boucles jaune, un short bleu avec une ceinture dorée, une veste marron également et un haut de maillot rouge. Il est assorti à la barrette que m'a offert mon père. La fleur s'est un peu abîmée après tout ce temps mais elle est toujours entière.

Je me regarde dans le miroir, chose que je n'ai pas faite depuis longtemps. La dernière fois, je n'avais que 5 ou 6 ans.

Je me détaille pour voir le moindre changement. Mes joues autrefois rebondies se sont affinées mais elles ont gardé leur éternelle taches de rousseurs, je suis plus grande mais je reste quand même petite par rapport aux autres. Il faut dire que je fais un mètre 55,60 à tout casser et ils font tous dans le mètre 70,80.

Ma taille s'est affinée elle aussi et mes formes se sont développées. Pas trop, heureusement.

Mes cheveux qui m'arrivent aux épaules, m'arrivent maintenant en dessous de mes hanches.

Je remarque qu'avec ce haut de maillot ma marque d'esclavage est visible au yeux de tous. je la touche et sent chaque relief. L'armoire de mon ancien maître est gravée à jamais sur ma peau. Avec ses vêtements, montre au monde entier qui je suis. C'est pas plus mal.

Je sors de la cabine. Les garçons me regardent avec des yeux ronds comme des soucoupes mais tous ont le sourire aux lèvres. Ils firent pareil que moi en troquant leur vieux habits contre des neuf. Et à mon grand étonnement eux aussi ont laissé visible leur marque.

Nous payons la vendeuse avec l'argent que nous avons volé aux gardes et sortons.

Déjà que nous ne passions pas inaperçu. En exhibant notre passé, c'est pire. Tout nous regarde de travers. Certains nous regardent avec pitié.

Nous ne voulons pas de la pitié. Ce passé, c'est ce qui nous a construit, ce qui nous a forgé. Alors leur pitié ils peuvent bien se la garder. Ils nous regardent comme ça aujourd'hui mais ils n'ont rien fait avant.

Nous les ignorons, nous faisons également les ravitaillement et nous achetons un nouveau bateau. Et nous le nommons le Hiiro no Hana (la fleur écarlate) et son jolly roger est un crâne avec une fleur et deux katanas entrecroisées.

C'est maintenant l'heure de lever l'ancre. À seulement six, nous parcourons le monde et nous lui montrerons que tout est possible. Que ce n'est pas la classe sociale qui compte mais bien ce que l'on a au fond du cœur : nos rêves.

- DÉPLIEZ LES VOILES, LEVEZ L'ANCRE ET DÉFAITES LES CORDAGES. NOUS PARTONS !

Chacuns s'exécutent, les voiles se gonflent, entraînant le bateau vers de nouveaux horizons.

Ann la voleuse de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant