Le brouillard est tellement épais que l'on ne voit rien à plus de vingt mètres. On ne peut même plus voir la proue.
Mais au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ce brouillard étrange, l'atmosphère devient de plus en plus lourde. Les regards deviennent électriques et les poings menacent de voler dans tous les sens.
Même mes pensées s'emballent. Mais pas celle de surface, celle bien ancrée profondément dans mon âme. Tous les complexes, toutes les remarques négatives que l'on a pu me faire dernièrement s'agitent et commencent à me submerger. C'est alors que je devient une boule de nerfs. J'en veux au monde entier. Et surtout à mes camarades. Ils ne me font pas confiance quand je prends des décisions ou ils les prennent pour des caprices. J'en ai marre que les gens me prennent pour une enfant.
Mais... Qu'est ce que je suis en train de faire ? Mes pensées s'embrouillent et s'emmêlent. Tous mes ressentiments ressortent et je suis soudainement habité par une rage soudaine, déterminée à en découdre avec quiconque qui me contredira.
L'étincelle qui démarra le feu fut Grincheux.
- Vous n'avez rien dans le caleçon les gars. Vous vous plier au ordre d'une fillette à peine sortit de sa couche culotte. Elle vous marche sur les pieds et vous ne dites rien ? Vous n'êtes même pas à la hauteur de votre réputation. Des pirates sanguinaires ? Je ne vois que des gens gouvernés par un bébé.
Je ne me retiens plus. Je lâche tout ce que j'ai. Je lui envoie une rafale de coups de poing et de pieds jusqu'à avoir son cou entre mes mains.
Je serre si fort que je pourrai lui briser la nuque. Je suis à califourchon sur lui et son T-shirt se relève, je vois alors qu'il a un tatouage mais pas celui de la Marine, celui d'un pirate.
Je m'enlève de son torse et le laisse respirer. Je ne sais plus quoi penser, tout s'embrouille. Je parviens enfin à retrouver la raison. La violence n'a jamais rien réglé quand il faut faire avouer quelqu'un. Il faut que je me ressaisisse.
Et les autres aussi. Pendant que je me battait les autres n'ont rien fait. Il ne m'on ni défendu, ni aidé, ni opposé à quoi que ce soit.
- Les gars ?
- Ce qu'il a dit n'est pas faux Ann. On le pense tous au fond de nous.
- Vous plaisantez ?
Aucune réponse, seulement des regards vides. Il se passe un truc pas net. C'est ce brouillard. Depuis que nous y sommes, tout va de travers. Il faut que nous sortions d'ici tout de suite avant que ça ne dégénère.
C'est alors que le pire arriva. Un autre bateau émerge du brouillard. Un bateau si excentrique que n'importe qui pourrait le reconnaître. Le rose couplé à la plume géante qui le composent et la proue en forme de flamant rose, même pour le plus novice des pirates sait qu'il ne faut pas s'approcher de lui. C'est ce bateau que je voyais depuis le port de Dressrosa lors de mes débarquements pour le grand tournoi.
C'est le bateau de Don Quixote Doflamingo, le grand corsaire. Celui qui a créé le colosseum et ses combats.
C'est alors qu'un homme vêtu d'un manteau de plumes rose atterrit sur le pont du Hiiro no Hana.
C'est à partir de ce moment que tout bascula.
- Bonjour, Ann la voleuse de temp.
- Qu'est ce que tu fais ici ?
- Ce n'est pas comme ça que l'on parle à ses aînés.
- Je n'ai rien qui pourrait t'intéresser alors je répète : que fais-tu ici ?
- Sache que j'ai un marché à te proposer. Tu as quelque chose qui m'intéresse et j'ai quelque chose que tu veux du plus profond de ton être.
- Qu'est ce que c'est ?
- Ton père.
- Je ne te crois pas.
Il tendit son bras vers le ciel et tira d'un coup sec.
Un autre homme arriva alors du ciel. Elle n'eut pas le temps d'atterrir que je savais déjà de qui il s'agissait. Je connais cette silhouette par cœur.
- Papa ?
- Ann !!
Il se jeta dans mes bras. Je l'étreint du plus fort que je puisse. Je sens à nouveau son odeur. Quelques larmes perlent au coin de ses yeux.
- Tu a grandis ma chérie
Je ne peux pas répondre, l'émotion est trop forte. Je suis contente de sourire. Dix ans. Cela fait dix ans que je le cherche.
- Je savais que tu n'était pas mort.
- Je suis là maintenant.
- C'est bon ? La réunion familiale est-elle finie ?
- Que veux tu contre la liberté de mon père ?
- C'est très simple. Toi !
- Moi ?
- Tu possèdes un fruit qui peut donner l'immortalité si tu t'en occupes pour le restant de tes jours.
- Ma liberté contre la sienne. Résumais-je
- Exact
Je regarde mon père dans les yeux. J'y vois le reflet des années douloureuses. Les rides sont incrustées sur son visage.
La réponse devrait être évidente et pourtant si compliquée.
Je chuchote au creux de l'oreille de mon père que je l'aime. Ne connaissant pas le prix d'un refus.
- Je ne veux pas conclure ce marché Doflamingo.
Il rumine et s'énerve.
- Très bien alors regarde tes amis mourir de la main de ton père !
Il leva sa main et la des articula. Comme s'il manipulait une marionnette sans fils. Sauf que je ne les voyais pas. Mon père se mit à bouger sans sa volonté, pris une dague et la planta dans le cœur d'Ame qui tomba au sol.
- J'ai toujours ce que je veux Ann. Malheureusement pour toi tes choix sont limités. Soit tu regardes tes amis mourir de la main de l'être que tu aime le plus, soit tu viens avec moi.
- Je ne viendrais pas avec toi !
Mon second refus le met encore plus en colère. Puis il se détend et affiche encore son sourire.
Il recommença. Mon père, toujours armé, se dirigea vers un autre de mes camarades.
Je ne peux pas rester spectatrice. Je me mets devant lui et le désarme. Il n'en reste pas là. Il récupère son arme et la pointe cette fois vers Ryu qui ne bouge pas.
- Bouge Ryu qu'est ce que tu fais !?
- Je n'ai pas d'ordre de toi à recevoir. C'est ton problème pas le nôtre. Si nous mourrons ce sera ta faute.
J'ai mal au cœur, j'ai l'impression qu'il se brise.
Je me remets en garde contre mon père. Je sais qu'il ne veut pas. Il faut que j'attaque la source mais Grincheux me bloque l'accès.
Je ne sais plus quoi faire.
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Ann la voleuse de temps
FanfictionDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...