La porte des domestiques du palais est à taille humaine voir même un peu petite. Nous devons baisser la tête pour pouvoir rentrer.
La seule route menant à cette porte cachée fut un petit chemin boueux et rocailleux en côte qui adjaçais la route principale. Avec tout notre attirail que nous portons, la montée nous a donné du fil à retordre.
Tout est étrangement petit, comparé à tout à l'heure où l'intégralité du château semblait hors de portée, tout est petit et vieux.
Ça me rappelle des souvenirs que j'ai envie d'oublier. Cette division est horrible. Distinguer autant les gens juste par leur classe sociale.
C'est la voix de Ryu qui me ramène à la raison.
-Où allons nous ? Demanda-t-il
- Nous allons passer par les cuisines pour rejoindre le couloir principal. Ensuite nous irons dans ma chambre, histoire que l'on ne soit pas dérangé.
Une fois que nous avons traversé l'immense cuisine bouillonnante d'activités, nous débouchons sur un petit couloir. Nous marchons encore pendant plusieurs minutes avant que nous arrivions à destination.
Je me rends alors compte que plus nous avançons dans le palais, plus les couloirs sont larges et lourdement décorés. Là où ceux qui sont à proximité des cuisines sont assez petits et très sobre, ceux-ci sont si immenses que cela en est absurde, on pourrait y mettre une village entier.
- nous arrivons dans la partie royale du palais. nous explique Mathilde.
Nous marchons dans le château depuis bien une demi heure, tous les domestiques que nous avons croisé nous ont salué avec une révérence qui frôlait le sol. C'est gênant, il y a encore quelques mois on était à leur place. Heureusement que nous sommes presque à notre destination. Je ne pourrai pas tenir plus longtemps sans rien faire. C'est déjà assez compliqué de se retenir.
La porte de la chambre de Mathilde se dessine alors. Elle est à l'image de ce lieu : immense est trop décoré.
Ils ne savent pas faire dans le discret ici. Tout est exubérant et inutile. On pourrait enlever les trois quart du château que cela le serait encore.
Enfin bref. La porte s'ouvre et laisse alors apparaître la chambre de la princesse.
Elle est.... Disons... Sobre. Pas de feuille d'or, de lit démesuré ni de tableau à profusion. Mais un lit en bois qui tient bien un quart de la chambre, tout un attirail d'épée et d'accessoires pour faire de l'équitation est disposé sur les étagères, et une bibliothèque entière sur les chevaliers et leur entraînements.
Moi qui pensait tomber dans une chambre de fillette me voici dans une armurerie.
- Voilà ! déclara-t-elle, c'est ici que vous allez vous cacher jusqu'à ce soir. Mais vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, on a beaucoup de choses à faire.
Tout à coup, un valet entra dans la pièce et annonça
- la princesse Irène.
Princesse Irène ? Est ce que c'est la sœur de Mathilde ? Si elles ont le même caractère on n'est pas sorti.
C'est alors qu'apparu une magnifique jeune femme. Ses cheveux blonds, emmêlés dans une coiffure tressée, d'où quelques boucles s'échappaient, ressemblaient à du blé. Ses yeux bleus reflétaient la profondeur de l'océan et sa peau blanche, comme je n'en avais jamais vu, trahissait sa vie intérieure.
Sa robe rouge carmin, constellée de perles, tranchait avec le décor essentiellement bleu ciel qui l'entourait.
- Que faites- vous là à ma sœur, demanda Mathilde manifestement gêné.
- J'ai entendu dire que tu avais ramené des invités, je suis venu pour les saluer. Messieurs, mademoiselle, bienvenue au palais.
Nous nous inclinons profondément pour montrer notre respect.
Elle hocha la tête.
- Bien maintenant que les formalités sont faites, Mathilde dis moi qui sont ses personnes.
Elle bredouille quelques phrases et s'emmêle dans des explications incompréhensibles, quand je disais qu'elle ne savait pas mentir.
Sa sœur s'exaspère.
- Et si tu me disais la vérité pour une fois Mathilde.
Sa mine se referma, elle prit une grande inspiration.
- Je les ai amenés pour qu'il t'aide à te débarrasser de ton futur mari.
Elle vient de nous lâcher une bombe. Nous étions tous stupéfaits de ce qu'elle venait de nous apprendre.
C'est pour ça qu'elle nous a fait entrer dans ce foutu château ? Pour régler les problèmes amoureux de sa sœur ? Elle se fiche de nous.
- Mathilde ! Je te l'ai déjà dit mainte et mainte fois mais tu recommences toujours. Je vais me marier avec ce prince que tu le veuille ou non.
- Tu n'as pas à te marier si tu n'en a pas envie. Fais comme moi, refuse. Les mariages de convenance ne sont jamais heureux.
- Comment peux-tu le savoir ?Est-tu veuve d'un mari ? Non je ne pense pas, les mariages de convenance ne sont pas tous mauvais. Il suffit juste de trouver quelque chose à apprécier chez son partenaire, ensuite de cette choses va en découler d'autre et l'amour peut naître.
- Mais ne vaut-il mieux pas un mariage d'amour, être avec celui que l'on aime se doit être magique?
- Redescend sur terre. Nous sommes nobles, des princesses même. Le mariage d'amour est la seule chose que l'on ne peut avoir. Surtout que notre peuple a besoin de cette alliance. Nous n'allons pas faire tomber tout un peuple dans la famine juste pour des sentiments. Nous nous aurons toujours de quoi manger, boire, nous réchauffer, eux n'ont pas ce luxe. Et c'est pour cela qu'il travaille. Pour arriver à élever leur famille dans les rangs sociaux pour pouvoir un jour nous ressembler. C'est pour cela que tout ici est excessif. Ne penses-tu pas que nous pourrions nous passer de tout ce luxe ? Si nous pourrions, mais à quoi servirait-il alors d'être un princesse ? Nous incarnons le rêve de centaines de petites filles. Nous devons nous tenir droite et fière.
Ce mariage n'est pas la fin du monde, il sera le. Début d'un nouveau cap que l'on doit passer.
Surtout que notre pays en a besoin. Sans ce mariage, nous n'aurons plus assez de céréales pour survivre.
Tu comprends maintenant ?
- Non je ne comprends toujours pas.
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Ann la voleuse de temps
FanfictionDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...