Cela faisait plusieurs mois que l'on naviguait à la recherche de Punk Hazard. Depuis que nous sommes partis d'île, nous ne nous sommes arrêtés qu'une seule fois. Tant mieux ; nous n'avons pas une minute à perdre. Ann s'est bien acclimatée au reste de l'équipage et commence à s'ouvrir un peu. Il nous arrive même de discuter médecine ensemble. Cela fait maintenant plusieurs jours que le temps n'est pas avec nous, une violente tempête à éclaté, ce qui a eu pour conséquence de nous faire dévier de notre route. Les courants nous emmènent vers le fond et nous font risquer de heurter un rocher.
Le log pose s'agite, les aiguilles, devenue folles à cause des champs magnétiques, indiquent trois directions différentes et ne cessent de changer de cap. Il faut prendre une décision. Doit-on continuer à braver la tempête ou devons-nous accoster sur l'île que l'on voit au loin ?
- À mon avis, elle n'est pas prête de se calmer. Il faudrait mieux accoster si on ne veut pas subir d'autres dommages. S'écria Sachi.
- Je suis d'accord, si on continue, le sous-marin va être endommagé. Ajouta Pinguin.
- OK on met le cap sur l'île alors ! M'écriais-je.
Nous nous dirigeons alors vers la petite île qui se trouve à quelques dizaines de mètres de nous. Nous jetons l'ancre et débarquons en vitesse, la tempête s'intensifie. Si ça continue nous ne pourrons pas partir avant un bon bout de temps.
Nous cherchons un endroit pour nous abriter. Enfin... même si cela ne sert plus à rien. Je suis déjà trempé. Nous entendons des cris, des acclamations, des huées, des encouragements. Mais qu'est ce qu'il ce passe ici ?
Je vois Ann resserrer les poing et se diriger vers le bruit d'un pas déterminé.
Ce que je vois me désarçonne. Une arène avec des esclaves s'entretuent sans aucune pitié.
Ann, quant à elle, reste stoïque. Elle enfonce ses ongles dans sa paume si profondément qu'elle les entre dans sa chair.
Ses derniers mois nous nous sommes rapprochés, je la vois comme une amie précieuse. Et je la connais suffisamment pour savoir que ça la touche, mais je ne sais pas à quel point. Malgré notre rapprochement nous n'avons pas encore parlé de nos passé respectif. Encore trop sensible pour elle et surtout pour moi.
Nous entrons dans l'auberge la plus proche, ou du moins, la seule auberge qui se trouve dans cette ville. Les prix y sont exorbitant mais nous ne restons que pour une seule nuit.
L'auberge n'ayant plus de chambre double, nous nous mettons un par chambre.
La réaction d'Ann tout à l'heure m'inquiète un peu. Je décide d'aller la voir.
Je frappe à la porte de sa chambre. Pas de réponse. Où pouvait-elle avoir disparu. Un endroit qu'elle apprécie...
La forêt !
Elle adore les espaces ouverts où elle peut être libre.
Je retrouve Ann a l'orée de la forêt comme je le pensais. Elle traverse l'épaisse forêt, ecarte des buissons touffus, ramasse quelques fleurs, saute au-dessus de ronces. Je la suis jusqu'à trouver un lac où se reflète la pleine lune qui s'habille doucement de nuage..
Elle se déshabille d'un geste sûr. Je vais pour détourner la tête mais à ce moment précis, la lune laisse passer un rayon qui l'illumine. Ce qui me dévoile l'entièreté de son dos, je vois alors une immense cicatrice lui barrait complètement le dos. Elle part de son épaule gauche et finit sa course sur sa hanche droite.
Normalement, sa colonne vertébrale aurait dû être réduite en miette ce qui implique que les nerfs auraient été entièrement sectionnés. Elle ne devrait même pas être en vie. J'ai envie de m'approcher plus pour l'examiner.
Comment j'ai pu rater ça quand je l'ai opéré ? Je sais que je devais m'occuper de ses côtes mais de là à ne pas voir ça.
Çe n'est pas sa seule cicatrice... je vois que son dos en est recouvert.
À bien y réfléchir, les autres parties de son corps n'ont pas de telles marques. Si l'on met de côté sa marque d'esclave.
Qu'a-t-elle bien pu vivre pour récolter autant de cicatrices. Est ce que cela a un lien avec sa réaction de tout à l'heure ?
- Tu aimes vraiment t'accouder aux arbres pour regarder les gens à leur insu, Law.
Je suis surpris qu'elle m'ait remarqué aussi rapidement.
- C'est vrai, c'est l'une de mes mauvaises habitudes. Je suis aussi affreusement curieux. Et j'ai beaucoup questions a te poser.
- Vas-y, souffla-t-elle, de toute façon il vaut mieux que je te raconte moi même mon histoire.
- Tout d'abord qu'est ce qu'il s'est passé tout à l'heure ?
Elle semblait étonnée que j'aie remarqué sa réaction. Son visage se radoucit.
- Que sais-tu des esclaves ?
Elle répond à ma question par une autre, ce qui a le don de m'agacer. Je ronge mon frein et répond.
- Ce sont des personnes qui ont été enlevées par des dragons célestes et qui sont à leur service. En général ils s'occupent des basses besognes et sont traités comme du bétail.
- Exact, en un sens, répondit-elle avec un élan de mélancolie passagère. Il arrive qu'ils soient choisis pour devenir des combattants. Ils sont alors envoyés dans une arène où seule la loi du plus fort règne. On les fait combattre comme des animaux pour gagner l'opportunité d'espérer pouvoir sortir un jour. C'est à cela que nous avons assisté en débarquant ici. Ces "jeux" sont faits pour divertir les nobles. Seulement, ce n'est pas si simple pour les esclaves qui doivent combattre. Si tu gagnes, tu continues. Si tu perds tu es envoyé sur une île particulière : l'île de la rédemption .
- L'île de la Rédemption ?
- C'est comme cela qu'ils ont appelé l'île où sont envoyés les plus faibles pour se repentir d'être faibles. Nous excuser d'avoir arrêté le spectacle, crache-t-elle, amère. Nous sommes donnés en pâture à un scientifique pour nous rafistoler après nos combats et devenir plus fort. En général, quand on perd un combat, c'est parce que l'on est proche de la mort ou que l'on mange les pissenlits par la racine.
- C'est de la que tu tiens tes cicatrices. Pensais-je à voix haute. Mais cette cicatrice dans ton dos est impossible à soigner, même pour le plus chevronnés des médecins. Sans fruit, il est impossible que tu aies pû être soignée. Alors comment as-tu survécu à une telle blessure ?
VOUS LISEZ
Ann la voleuse de temps
FanficDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...