Il leva un sourcil d'incompréhension.
- Qu'est-ce que tu veux dire exactement ?
Son visage s'étira en un rictus que je connais trop bien. Il sait exactement ce que je veux dire mais il veut l'entendre de ma bouche. Ce côté de lui ne changera jamais.
- C'est simple, je vous propose un échange. Je reste avec vous sans rien dire ni rien faire pour m'enfuir si vous les relâchez tous.
- Je dois avouer que c'est tentant. Mais je n'ai aucune garantie que tu ne nous fileras pas entre les doigts. Tu l'a déjà fait par le passé et il serait... fâcheux que tu recommences.
- Mon cœur.
- Quoi ? S'interpellent tout le monde.
- Je peux vous donner mon cœur. Et cela sera également ma garantie que vous teniez parole. Trafalgar Law m'enlèvera le cœur quand il sera sur son navire et vous le remettra. Ainsi j'aurai la certitude que vous les aurez libérés et vous, vous pourrez faire ce que vous voulez de moi. C'est assez équitable comme marché.
Il réfléchit un moment et pesa le pour et le contre. Je sais ce qu'il va dire, en même temps c'est un marché alléchant pour lui. Et moi j'y gagne aussi.
- J'accepte.
Ils tinrent parole et ils nous emmenèrent au Polar Tang.
Nous nous retrouvons seuls dans la salle de soins.
- Dit le.
- Je n'ai rien à te dire Ann.
- Si je le sais, vas-y crache le morceau. Je vois bien que tu brûle d'envie de m'engueuler.
- Oui j'en meurs d'envie car ce que tu fais est irréfléchi et ça ne sert strictement à rien. Tu l'as dit toi-même, on traverse les épreuves ensemble.
- Je sais déjà ce qui va m'arriver alors pas la peine d'y entraîner tout le monde.
- Ce n'est pas une raison ! On se serait échappé. Tu l'as déjà fait une fois on aurait pu recommencer. Mais non, au lieu de ça, tu préfères y aller seule, encore.
- Oui mais dans combien de temps ?
- Quoi ?
- Tu dis que l'on peut s'échapper et je n'en doute pas une seule seconde mais combien de temps cela nous prendra ? J'ai mis 6 ans avant de m'en sortir. Et je peux t'assurer que c'est long. Surtout quand on a goûté à la liberté.
- Et alors ? On aurait été tous ensemble !
-Tu sais pertinemment que c'est faux. On aurait été séparés et envoyés dieu sait où. Et surtout vous auriez dû aller la bas. Je sais ce qu'ils font dans ces laboratoires et ce n'est pas beau à voir. Je ne veux pas que vous deveniez des cobayes alors que je peux vous sauver. Les autres ont été épargnés de ces expériences. Elles sont trop dangereuses pour ceux qui tombent entre ses mains. Trop de personnes sont mortes pour l'avoir subi. En temps que médecin tu l'a vu toi-même.
- Tu n'avais pas à prendre cette décision seule.
- Si j'ai pris cette décision c'est que c'est mon choix et tu n'as pas à le remettre en question. Ne me fais-tu pas confiance au point que tu doute de mes choix ?
- Je te fais confiance ce n'est pas la question. Mais tes actes impulsifs ont des conséquences.
- Law tout ce que je veux c'est que vous ne viviez pas ce que j'ai vécu. C'est trop dur à comprendre ? Vous êtes forts, je le sais mais personne n'a à subir ça. Moi j'en ai l'habitude pas vous.
- De toute façon ta décision est prise.
- Oui elle l'est.
Law me regarda dans les yeux et il put y lire ma détermination. Il posa sa main sur ma poitrine pour me retirer le cœur.
En vérité, j'ai peur, peur de cet homme et de ce qu'il va me faire, peur de retourner dans cette pièce, peur de revivre le même cauchemar qu'il y a 5 ans. J'ai peur comme si je n'étais qu'un petit animal sans défense. Mais ce qui m'effraie le plus c'est qu'ils aient aussi à le subir. Je ne veux pas qu'ils vivent ce que j'ai vécu. Ils en ont assez fait pour moi. Ils m'ont accueilli et accepté parmi eux. Ils sont comme ma famille.
C'est pour cela que je dois y retourner, j'ai passé un marché avec lui. Il doit relâcher Law et les autres en échange de quoi, je resterai dans la base pour servir de bonniche, cobaye, objet ou je ne sais quelle fantaisie.
Je ne montre pas la peur qui me tord les entrailles à Law. Je dois rester la personne forte que je suis et consolider cette carapace qui s'est bien trop fissurée avec le temps.
Au moment où Law exerce une pression je sens que mon cœur se détache de ma poitrine. Ce n'est pas agréable, j'en ai le souffle coupé.
Une fois mon organe entre ses mains, il le regarde comme si c'était un joyau précieux qu'il venait de découvrir.
- Tu as des aspérités sur le ventricule droit.
Mince, je ne pensais pas que le contre coup irait jusque là.
- Ce n'est rien, c'est bénin mentis-je. Je les ai depuis petite.
Il ne croit pas en mon mensonge, je le vois bien.
Je lui vole alors mon cœur pour qu'il le laisse tranquille.
- Je te met en garde, si quelqu'un appuie dessus, tu le ressentiras.
- Et pas qu' un peu je sens absolument toutes les pressions que j'exerce sur lui.
- Ça c'est dû à des nerfs sensitifs qui sont plus développés.
Je m'approche de lui et l'enlace. Il n'a pas l'habitude des câlins, il ne sait pas quoi faire avec ses mains. Il finit par les poser sur mon dos. Je profite de ce moment au maximum, c'est le dernier avant longtemps.
Après ce câlin j'ouvre la porte et sort de la salle mon cœur en main. Le polar tang a déjà démarré et nous sommes au milieu de l'océan. Enfin "démarré" disons que les subordonnés de mon bourreau ont pris les commandes et qu'ils suivent le navire principal.
Je remonte sur le pont du sous-marin puis à l'aide d'une planche je mets les pieds sur le bateau, ce dont j'ai toujours eu horreur.
- Ce n'était pas Mr Trafalgar qui devait donner votre cœur ?
- Si mais j'ai trouvé ça plus simple de vous le donner moi même après les avoir vu partir. Histoire de confiance voyez vous.
- REVENEZ À BORD ET LAISSEZ LES PARTIR ordonna-t-il à ses subordonnés.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je peux voir la masse jaune canari s' enfoncer dans le bleu profond de grand Line.
- Bien, maintenant qu'ils sont partis...
- Il est tout à vous
Je lui tends la main avec mon précieux cœur.
Il le saisit, ça y est, à partir de maintenant je dois le récupérer au plus vite.
VOUS LISEZ
Ann la voleuse de temps
FanfictionDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...