Cela fait maintenant une heure que je maintiens cette double sphère géante. Et c'est très long. Mes muscles sont engourdi et j'ai mal à la tête. Je crois même que je saigne du nez. Mais ce n'est pas grave. Il faut encore que j'arrive à les maintenir. Si je lâche tout est fichu.
Mathilde est enfin retournée chez elle, en sécurité. Nous on se débat encore contre vents et marée. La porte de sortie est encore à trente minutes d'ici. Et si je lâche ils arriveront en masse et nous couleront pour le meilleur des scénarios. Le pire serait que l'on arrive pas jusqu'au geyser à temps et que l'on retourne là-bas. Pour le moment, le temps est arrêté donc nous avons une bonne avance et nous serons à l'heure quoi qu'il ce passe.
Tout ce que j'ai à faire c'est rester concentré encore trente petites minutes. Ensuite, cap vers la prochaine île pour soigner Hagane au plus vite.
Ce qui m'inquiète c'est que tous sont fatigués. Ils n'ont que peu ou pas dormi et les effets se ressentent. Les garçons font tout au ralenti. Heureusement Garasu fait ce qu'il faut pour leur redonner de la motivation mais même lui est à bout. Les combats d'aujourd'hui ont été épuisants pour tout le monde.
Je vacille. J'ai beau être assise, je sens que je penche vers l'avant. Je me maintient éveillé grâce aux cris des garçons. Si je leur interdis de venir me voir c'est pour une bonne raison. Si je perds ma concentration toute la bulle éclatera et les combats reprendront. Or nous sommes tous à bout et rien de bon n'en découle.
La demi-heure semble durer une éternité tant ma tête résonne comme un tambour. Mais j'ai finalement réussi à tenir ! Nous sommes hors de portée des marines et nous arrivons sans le savoir au milieu du geyser : notre porte de sortie. Il se baisse petit à petit et nous voyons l'île disparaître en même temps que nos problèmes. Enfin, pas tous. Hagane est encore dans un sale état
Je me relève mais ma tête tourne et j'ai un mal de crâne monstrueux. J'ai encore le nez qui saigne mais rien de très important. J'ai l'impression de tanguer plus que d'habitude. Mes jambes se dérobent sous moi et je m'étale comme une crêpe au sol. Heureusement personne ne m'a vu. Je me relève et me dirige vers les escaliers qui mènent à l'infirmerie.
Quand j'ouvre la porte, je sens une forte odeur de fer. Je devine tout de suite ce qu'il s'est passé : sa blessure s'est rouverte. Mais qu'est ce que bien être ce fichu poison ?
Comme s'il avait lu dans mes pensées Ryu me répondit :
- Le poison qu'il a reçu vient d'une fleur mortellement toxique de l'île de Mathilde. Il empêche la coagulation et la cicatrisation, il accélère également le rythme cardiaque. Selon moi si on ne le soigne pas dans les 48h à venir... Il mourra.
Il a mis du temps pour finir sa phrase. Personne n'aime dire ses mots pour quelqu'un. Surtout si c'est pour un proche.
- et si j'utilise mon pouvoir sur lui ? En arrêtant le temps, le poison ne se diffuserait pas dans son système sanguin et ça limiterait son action.
- peut être mais pour l'instant c'est toi qui doit aller te reposer. Tu l'a suffisamment utilisé pour aujourd'hui.
- Je vais très bien. C'est pas ça qui va m'abattre.
C'est faux, la seule envie que j'ai c'est de m'affaler dans mon lit et ne plus bouger pour que le marteau que j'ai dans le crâne disparaisse.
Il voit bien que je ne suis pas en pleine forme. il insiste encore pour que je me repose. Sauf qu'il sait également que si nous ne faisons rien cela sera Hagane qui va y passer.
-De toute manière tu n'en fera qu'à ta tête, avec ou sans mon accord souffla-t-il désespérer.
-Exactement lui sourit-je.
Je monte voir les autres pour savoir si cela est vraiment indispensable. Si l'on arrive sur l'île en moins d'une journée alors je n'utiliserai pas mon pouvoir. Dans le cas contraire, je prendrais la relève de Ryu.
- Alors Lobo ? On est encore loin ?
- D'après mes calculs, on devrait être à 1 jour et demi d'ici si tout va bien.
1 jour et demi ? c'est beaucoup trop long. Il ne nous restera pas assez de temps pour le soigner.
- Tu as fait du bon travail Lobo, tu peux me laisser la suite.
- Merci capitaine
Je finis mon tour auprès des garçons. Ayamari et Garasu sont épuisés à force de diriger le navire et Ame n'en parle pas. Je leur ordonne à tous d'aller se reposer.
J'ai soudainement un vertige. Je me rattrape au premier mur à ma portée. Ce n'est vraiment pas le moment. J'ignore donc encore la douleur qui me vrille la tête, et le ventre et j'avance.
Je retourne revoir Ryu pour lui dire la même chose qu'au autre. Il refuse.
- Ryu, tes yeux se ferment tout seuls.
- je refuse de dormir tant que toi tu n'es pas au lit.
On dirait un enfant.
- C'est non négociable, tu en as assez fait pour aujourd'hui.
- Ça vaut pour toi aussi je te signale, tu a utiliser ton pouvoir pendant une heure et demi sans pause soit le double de tes entraînements.
- Et bien à partir d'aujourd'hui ce sera mon entraînement. Je ne peux pas rester aussi faible. Si c'est ça qui doit m'arrêter alors je m'entraîne encore jusqu'à ce que j'y arrive.
- Tête de mule.
- merci du compliments et maintenant au lit avant que je t'y traîne par la peau du cou.
Voyant qu'il ne me ferait pas changer d'avis, il se résigna et quitta la pièce.
Enfin un peu de calme. J'entends alors des petits bruits réguliers comme si des gouttes d'eau tombaient sur le sol.
Pourtant la blessure de Hagane ne s'est pas rouverte et il n'y a pas de robinet d'eau ici.
Je scrute le sol à la recherche de ce petit bruit incessant.
Mince. Mon nez saigne, encore. Super il va falloir que je nettoie ça maintenant. Un seau, de l'eau et une serpillière. Et me voilà en train de frotter le sol avec une énergie qui m' est inconnue. Il faut que ça parte. Mais j'ai beau frotter rien n'y fait. Comme si le sang était devenu aussi collant que de la sève de pin.
Au bout de plusieurs minutes, je réussi enfin à l'enlever.
Une fois le nettoyage terminé, je regarde Hagane et, tout en lui caressant le cheveux, je recrée une sphère autour de lui pour ralentir le temps.
Une colère sourde monte en moi. Ils paieront. Tout autant qu'ils sont !
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Ann la voleuse de temps
FanfictionDeux jumeaux aux vies opposées partageant la même soif de liberté. L'un fait partie de l'équipage de l'homme le plus fort du monde, croque la vie à pleine dents, sans regrets, assoiffé de reconnaissance. L'autre à construit son propre équipage, sur...