Chapitre 40 : réprimandes

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Il s'est réveillé ?!

-C'est impossible! Le contre poison ne devrait commencer à faire pleinement effet que dans une heure.

- Bah que ce soit possible ou pas, il a les yeux ouverts et parle avec Garasu.

Je cours pour aller le voir. Une fois à son chevet je vois qu'il parle joyeusement avec Garasu tout en se tenant les côtes pour maintenir le bandage. Alors ça y est c'est enfin terminé. Ce cauchemar est enfin fini. Je trébuche pour la énième fois et je ne remarque même pas les gouttes de sang que je laisse derrière moi.

Une fois devant lui, mon sourire est éclatant. Je suis si heureuse qu'il soit enfin réveillé. Et c'est pareil pour tout le monde.

Il discute avec Garasu qui lui raconte tout ce qu'il s'est passé depuis qu'il s'est évanoui lors de la bataille, autant dire qu'il a manqué une guerre.

Savoir qu'il n'est plus entre la vie et la mort, c'est un grand soulagement mais je n'en profite pas longtemps.

Ma vue se brouille et je tombe en arrière, dans l'obscurité.

Je me réveille en sursaut, j'ai fais un mauvais rêve, je pleure. J'ai alors six ou peut être sept ans et Shokan arrive en courant pour me réconforter.

- ce n'est rien ma puce, c'est juste un mauvais rêve me dit-il

Il reste jusqu'à ce que je m'endorme. Il me chuchote alors :

- je reviendrais ma puce, bientôt. Je te le promets.

- Papa, ne me laisse pas s'il te plaît. L'implorerai-je, reste avec moi, je serai une gentille fille. Alors ne pars pas. Ne me laisse pas seule s'il te plaît. Ne pars pas.

Il parti en une nuée de cendre qui s'envola entre mes doigts

- PAPA !

Je me réveille en sursaut, je suis dans mon lit.

Cela fait longtemps que je n'avais pas eu ce cauchemars.

Une perfusion incolore est reliée à mon bras. Je regarde autour de moi et je remarque que je suis dans ma chambre. Quelqu'un a dû me transporter ici.

J'arrache la perfusion et me lève. J'ouvre la porte et vois les garçons devant la porte. Ils entrèrent tous.

- Comment va Hagane ?

- Occupe toi d'abord de toi avant de penser aux autres assena Ayamari.

- De quoi vous parlez les gars. Bon d'accord j'étais fatigué mais j'ai assez dormi et maintenant je suis en pleine forme.

- Tu penses encore nous mentir combien de temps.

- Comment on a fait pour ne pas le voir ? Comment peut-on être aussi aveugle ?

- C'est rien je vous dis.

- RIEN ? TU VEUX DIRE QUE RESTER DANS LE COMA 3 JOURS C'EST RIEN ? tu est tomber à la renverse et ça fait trois jours que tu dors. Alors ne me dis pas que tu vas bien parce que ce n'est pas vrai. Maintenant dis nous tout.

- Trois jours ?! Je suis resté endormi trois jours ! C'est impossible.

- Tu crois que c'est pour quoi que tu était sous perfusion ? Franchement arrête tes bêtises. Tu n'as pas à te crever la santé pour nous. Si quelqu'un nous avait attaqués on aurait fait quoi ? Hein ? Avec deux blessés et un vieillard à bord. Tu ne nous fais pas assez confiance pour nous laisser manœuvrer le bateau tout seuls ?

Je me fais réprimander comme une gamine.

- ET TU VOULAIS QUE JE TE DISE QUOI ? m'en portais-je tu voulais que je te dise que j'avais mal à la tête toutes les minutes, tu voulais que je me plaigne d'avoir l'impression qu'un manteau me défonçait le crâne ? C'est ça que tu voulais entendre ? Tu voulais que je te dise que j'avais sacrifié une année et demie de ma vie pour nous sortir du merdier dans lequel on était ?

Alors voilà je te l'ai dit !

-Tu ne peux pas me blâmer pour avoir fait ce qui me semblait juste !

- Pas au détriment de ta santé !

- J'AURAI DU FAIRE QUOI ? explosait-je LAISSER HAGANE MOURIR ALORS QUE JE POUVAIS LE SAUVER C'EST ÇA ?

- Je n'ai jamais dit ça.

- SI JE N' AVAIS PAS UTILISER MON POUVOIR ON AURAIT MIS TROP DE TEMPS ! IL N'AURAI PAS SURVÉCU.

Cette information lui fait un électrochoc.

- Et puis je n'ai pas à me justifier. Ce qui est fait est fait. Alors tu peux bien me dire ce que tu veux si c'était à refaire je le referai.

Je claque la porte derrière moi. Ils me prenne pour une gamine incapable de gérer ses émotions. Ils pensent que je ne leur fais pas confiance ? Je pourrai leur confier ma vie.

Ryu s'assoit alors à côté de moi.

- Si c'est pour me réprimander, je ne veux pas t'entendre lui assenais-je.

- Ayamari y est allé un peu fort mais il n'a pas tord, tu aurais dû nous dire que tu ne te sentais pas bien.

- Merci de votre inquiétude mais je suis une grande fille je sais me gérer toute seule. Ma voix sonne amèrement. Je me relève.

- Ce n'est pas parce que je n'ai que 17 ans que je ne sais pas ce que je fais. Ce n'est pas parce que je suis jeune que je n'ai pas le droit de vivre. Ce sont mes décisions pas les vôtres, c'est mon corps donc mon problème !

- Mais si ça te met en danger...

- Non, même pas. Je fais ce que je veux de mon corps. Et ce n'est pas parce que vous êtes plus vieux que vous avez tous les droits, tous les pouvoirs et tous les savoir et au pire si je me plante c'est mon problème. Je comprends que vous ayez eu peur mais je n'ai pas de compte à vous rendre. Moi aussi j'ai eu peur. J' ai eu peur quand Hagane s'est fait toucher et pourtant il est encore là. Grâce à des choix. Si vous me reprochez d'en avoir trop fait, vous me reprochez d'avoir sauvé Hagane ! Et je suis votre capitaine bon sang, ayez confiance en moi !

- Ce n'est pas ça Ann et tu le sais très bien.

Son ton est plus dur. Je l'ai mise en colère mais ce n'est pas grave. Il ne prend jamais cette voix là.

- Quand tu t'es évanoui c'est comme si on revivait sa mort.

Ann la voleuse de tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant