Chapitre 46 : Seuls

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Il y avait des soldats partout.

Presque une heure après l'arrivée de Tirek, des centaines de soldats avaient surgis de la forêt. Le village avait rapidement était encerclé et nous avec. On nous avait pointé des épées dessus jusqu'à l'arrivée de la directrice qui arriva à convaincre les différents colonels présents sur place que nous ne représentions pas une menace. Sous les yeux suspicieux des soldats, nous nous sommes traînés en dehors de la zone ravagée, blessés, et seuls. Tirek nous portait Fabien et moi pendant que Tara, qui avait réussi à se faufiler entre les gardes, soutenait Sophia. Le garçon était dans les bars de Kaz qui essayait de marcher droit tout comme Gabriel. Bien que Sophia nous ai donné les premiers soins, nous nous écroulâmes tous dans l'herbe, sous l'ombre du premier arbre que nous vîmes.

Les soldats courraient dans tous les sens, balisaient le moindre bâtiment de leur corde lumineuse. Les premiers mages scientifiques ne tardèrent pas arriver, accompagné d'un grand nombre de fourgons blindés contenant tous leur matériels aussi magique que technologiques. La moindre trace magique fut prélevée, analysée, traitée. On préleva du sang, de l'ADN, à même nos blessures sous le regard outré de notre professeur. Les soldats nous traitaient sans ménagement, se contentant de vérifier qu'aucun de nous n'allait claquer dans les vingt prochaines minutes. C'était évident qu'ils pensaient que nous étions la cause de ce désastre. Ils avaient en parti raison mais s'y nous étions pas intervenu le désastre aurait sûrement était pire. Mais ça, ils n'en avaient rien à faire.

La main de Sophia effleura ma blessure. Je frémis au contact de ses doigts froids sur mon épiderme à vif. Si on ne faisait rien, les os allaient se ressouder de travers et mes muscles avec. Je pris une profonde inspiration. Sophia me brisa les deux côtes qui s'étaient recoller dans mon poumon, m'arrachant un grognement de douleur et une giclée de sang. Elle récupéra ensuite un bout de côte qui avait transpercé l'estomac et entreprit de refermer les différents couches de tissus. Je mordais profondément dans la sangle de cuir que j'avais dans bouche, c'est affreusement douloureux. Elle finit de découper la peau calcinée pour permettre à mon corps d'en produire une nouvelle parfaitement lisse. Je poussais un soupir de soulagement, je pouvais enfin respirer librement.
« - C'est bon c'est finit, me dit-elle en me tapotant la cuisse, viens m'aider il faut qu'on pose une attelle sur la jambe cassé de Fabien.

- Parce qu'on a de quoi poser une attelle, soupirai je en essayant de me redresser, je croyais que les gardes nous considéraient comme trop dangereux pour nous filer des soins.

- C'est toujours le cas mais Gabriel a toujours du matériel d'urgence dans ses poches pour ce genre de situation. »

Six gamins livrés à eux même. Sophia ne pouvait soigner que nos blessures les plus graves et c'était déjà exceptionnel. Je m'occuper d'essayer de garder la jambe du nécromancien la plus droite possible pendant que ma meilleure amie posait les supports. Il avait une triple fracture. De même pour Kaz qui avait l'épaule démise. Avec l'énergie qu'il nous restait on ne pouvait pas se permettre de réparer tous les dégâts maintenant. On était tous dans un piteux état. Autour de nous des gardes se relayaient pour nous surveiller. Nous avions en permanence des lances pointe sur nous. Tirek n'avait pas réussi à obtenir le droit de rester près de nous. Il nous surveillait en retrait, veillant à ce que aucun de nous lâche prise.

Nous restâmes assis plusieurs heures. Des heures pendant lesquelles les mages retournèrent la zone. Ils mirent en évidence les traces de luttes, les mains osseuses qui étaient sorties du sol, les zébrures que la foudre avait laissé sur le sol, les sillons de l'ouragan. Je n'avais pas besoin de ma télépathie pour les entendre nous traiter de monstres. Les cadavres carbonisés des habitants furent extraits de sous les décombres. Chaque mort était un poids de plus qu'ils mirent sur notre peine. Personne ne semblait se soucier du garçon qui était avec nous, seule bonne nouvelle de la journée. Il ne semblait n'avoir rien d'extraordinaire. Entre 8 et 10 ans, des cheveux bruns, des yeux bruns, un peu maigre pour son âge, complètement déboussolé. Sophia s'assît à côté de lui. Si quelqu'un devait parler à un enfant elle était là mieux placé d'entre nous.

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant