Chapitre 29 : Vérité voilée

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J'ouvris difficilement les yeux.

Je referma prestement mes paupières suite à une brusque agression lumineuse. La lampe juste au dessus de ma tête était beaucoup trop vive à mon goût. Je papillonnai des yeux un instant pour chasser les point noirs qui embrumaient ma vue. Le monde semblait flou et je restai complètement immobile le temps de me stabiliser. Autour de moi des voix plus que familières me parvenaient entrecoupés de quelques tintements de verres. Vue le blanc immaculé du plafond je devais à coup sûr me trouver dans l'infirmerie. Ce qui était tout à fait normal en y repensant.

À ce moment là je me rendis compte du poids qui reposait sur mon ventre. Tout doucement et sans un bruit je me redressai légèrement et vient caresser les doux cheveux blonds de Sophia. Elle était complètement assoupie sur moi et les cernes qui assombrissaient le dessous de ses yeux marquaient le temps qu'elle avait du passer à mon chevet. Devant sa mine si adorable je ne pus m'empêcher de sourire, mais le simple fait de penser au sermon que j'allais me prendre quant elle ouvrirait les yeux suffit à le faire disparaître. En parlant de disparaître, il vaudrait mieux enlever tout ce que l'archange pourrait m'envoyer à la figure. Au contact de mes doigts, celle-ci tressaillit légèrement mais ne se réveilla pas.

Profitant de ma position assise, je pris le temps de regarder autour de moi. J'étais bandée de la tête aux pieds et sous perfusions aux couleurs un peu particulières. L'affreux rideau blanc avait été tiré et laissait entrer la lumière du soleil couchant. De nombreuses boîtes ainsi que des récipients bizarres traînaient un peu partout autour de mon lit et sur une table à côté. Mais quand je dis nombreuses c'est qu'on ne pouvait pas mettre un pied devant l'autre sur un périmètre de 5 mètres minimum.

Mes amis était complètement avachis sur un lit plus loin mais je ne saurait dire qui en était le propriétaire. Ils étaient tous blancs de bandages mais entiers. De ma place, je ne distinguais que Gabriel et Tara qui rigolaient en faisant de grands gestes. Deux jambes apparaissaient à la limite de mon champs de vision et devait sans doute appartenir à Fabien. Donc Gabriel était en train de gesticuler sur le lit de Kaz, fort bien.

N'étant pas sûr de la fiabilité de mes cordes vocales, je regardai autour de moi en quête d'un objet que ferait du bruit. Avec un éclair de génie, je saisis une bouteille d'apparence solide avant d'ajuster mon bras gauche à ma visée. Dans un mouvement fluide et sans hésitation, l'objet décrivit un arc de cercle parfait avant de finir sa course sur la tête de l'enchanteur. La bouteille le percuta dans un tintement sonore et vint s'écraser au sol alors que Gabriel bascula en avant et tomba du lit. Tout le monde suivit sa chute du regard avant de lentement lever les yeux dans ma direction. Leurs têtes effarées me firent éclater de rire se qui réveilla Sophia dans un gémissement fatiguée.

Alors que cette dernière bâillait en s'étirant, Tara accourue et bondis sur mon lit d'une saut prodigieusement joyeux. Je la réceptionnai dans mes bras en souriant alors que les garçons accoururent fous de joie. Le temps de dégager une zone traversable de mon lit jusqu'à eux, Sophia s'était complètement réveillée et la lycanthrope avait finit de m'étrangler. Nous étions tous dans un état pitoyable. L'état de Kaz n'avait pas empiré heureusement pour nous mais il restait quand même bien amoché. Tara et Fabien étaient couverts d'entailles et de coups des storos, Gabriel avait un bras cassé en plus des nombreux coups et Sophia avait les doigts striés de brûlures du aux flèches lumineuses qu'elle avait tiré.

« - Tu t'es enfin réveillée ! me dit Tara en me secouant littéralement dans tous les sens.

- Et je ne vais pas tarder à m'évanouir si tu continues à me malmener, souriai je, je suis restais inconsciente longtemps ?

- Deux jours entiers, lâcha Fabien.

- Le tournoi c'est finit ce matin, ajouta Kaz.

- On à tous cru que tu allais y rester, finit Sophia les yeux humides. »

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant