Chapitre 43 : Appel à l'aide

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Un immense jet de flamme détruisit les quelques bâtisses encore debout.

Seule au centre de ce chaos ardent, se dressait la cathédrale, unique rescapée de cet incendie destructeur. D'imposants nuages de cendres tourbillonnaient sur la place centrale, obstruant ma vison depuis les cieux. Je planai quelques secondes avant d'atterrir sur une des tours encore intactes de l'édifice. Ma main en visière, je cherchai mes compagnons du regard, sans succès. La place centrale n'était plus qu'un amas de débris, complètement déserte et enfumée. Le boucan était abominable, de partout on entendait les flammes crépiter, le bois craquer, la chair bruler.

Soudain quelque chose perça l'épaisse fumée et vint percuter brutalement un des balcons de la cathédrale. Le choc fut tellement importent que la tour où j'était perchée trembla sous la secousse. Un épais nuage de poussière sortit du trou béant alors qu'un nouveau rugissement gronda parmi les volutes de cendres. Lorsque les particules se dissipèrent, je me précipitai vers la zone de l'impact. Deux jambes inertes dépassaient de la cavité, facilement reconnaissables par le fourreau qui pendait juste à coté. L'attrapant par la tunique, je trainai Fabien derrière un pan de mur encore debout.

"- Bordel Fabien tu m'entends ! le secouai je énergiquement, c'est pas le moment de dormir y'a un lézard cracheur de feu dehors !"

Son visage et ses vêtements étaient complètement recouverts de cendres et une large plaie courrait sur tout son flanc gauche. Ne le voyant pas rouvrir les yeux, je cherchai nerveusement son pouls. Il était faible mais il était là. Je passai une main sur son front le faisant frémir. Tout son corps était anormalement bouillant. Il devait être sacrément sonné. Et complètement hors jeu au passage. Mais je ne pouvais pas le laisser là, il risquait de se faire ensevelir si la cathédrale venait à s'effondrer.

Je passai un de ses bras par dessus mes épaules et entrepris de descendre l'escalier en pierre qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment. Le laisser à découvert était un très mauvaise idée je devais trouver un endroit qui ne risquait pas de disparaitre à cause d'une explosion. L'autel attira mon attention, derrière ce trouvait une porte de pierre couvert d'insigne religieux. La crypte devrait faire l'affaire le temps que quelqu'un vienne le chercher. Défonçant la porte d'un bon coup de pied, je trainai mon compagnon jusqu'à une vieille rangée de tombeaux poussiéreux. Sortant un bout de carte de ma veste, je griffonnai un brève message à son intention. Et si jamais il se réveillait avant l'arrivée de quelqu'un, il pourrait toujours faire la causette aux morts. Je suis sur qu'ils auraient plein de chose à se raconter.

Uns fois ma tâche accomplie, je retournai sur la place centrale en quête du dragon. Aucun signe de Kaz dans les environs. J'espérais qu'il ne lui soit pas arrivé la même chose que Fabien au quel cas, nous avions peu de chance de le retrouver entier. La fumée autour de moi était dense et épaisse, m'empêchant de voir le moindre obstacle autour de moi. Je sentais l'immense créature rôder autour de moi, grondant profondément. Je tournai sur moi même cherchant l'origine du son. Il se déplaçait doucement, se rapprochant de plus en plus de moi. Je pouvais maintenant distinguer son imposante silhouette à travers la fumée. Il fallait que je bouge ou j'allais finir acculer. Levant la main droite, je fis souffler le vent du Nord, balayant cendres et flammes. Mon sang se figea instantanément dans mes veines.

Imposant.

Aussi haut qu'une taverne si ce n'est plus. Ses écailles tranchantes, d'un rouge profond striées d'énormes veines sombres, luisaient à chacun des ses mouvement. Ses griffes, surement plus longue sue ma jambes, brisaient les pavés en morceaux. Deux grandes ailes aux membranes sanguinolentes battaient paresseusement dans l'air, séparé entre elles par une imposante crête dorsale. Sa longue queue fouettait l'air, balayait les débris, les envoyant voler au loin. Sa tête était braqué sur moi me tétanisant sur place. Il avait une mâchoire immense, composé de rangé de dents aussi aiguisés que les épées, dont crépitait une fournaise ardente. Deux grandes cornes jaillissaient de l'arrière de sa tête pendant que ses naseaux expulsaient des nuages de fumée. Un cristal noir était planté dans son front d'où s'écoulait du sang coagulé. Ses yeux était fixé dans les miens. Le brasier de ses prunelles suffisait à me faire bouillir la tête. Il leva un des ses pattes dans ma direction. Je voulais bouger mais la stupéfaction et la peur m'en empêchait. Je restai juste là, à attendre, voyant le coup arrivé.

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant