Chapitre 26 : Froid implacable

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Mon pouvoir s'enflamma en moi.

Je serrai mon poing de rage, la main de Kaz serrant toujours la mienne. J'oubliai un instant la fatigue, les blessures et la douleur. Tout ceci était insignifiant face aux émotions qui grondaient en mon fort intérieur. L'air autour de moi se mit à crépiter et les ampoules commencèrent à clignoter. La lumière au dessus de moi explosa bruyamment libérant de minuscules éclairs bleus. Le personnel sursauta de peur avant de reculer prudemment de nous. Tout mon corps tremblait de rage à m'en faire pulser les veines. Mon esprit était en ébullition mais mes idées étaient limpides. Je n'avais qu'un seul objectif, le détruire sans exploser le stade. Ça ne serait pas une mince affaire.

« - Sophia pourras-tu demander au personnel de sécurité de renforcer leurs barrières, ordonnai je d'un ton dénué de sentiment,tout en enlevant les bandages qui gênait mes mouvements, cela risque d'être insuffisant.

- Qu'est-ce que tu comptes encore faire, me demanda l'archange inquiète, et ne touche pas à tes pansements, tu vas rouvrir tes blessures.

- Laisse tomber, intervint Gabriel en la saisissant par le bras, Raven à raison et puis je vais avoir besoin de toi. »

Je les regardai partir tout en retirant l'énorme pansement autour de mon épaule. Je ne sais pas quel était son plan mais si Sophia en ressortait avec une seule égratignure il avait intérêt à disparaître de la surface de l'univers. Une malle ouverte était posée à côté de mon lit, je saisis plusieurs pièces d'armure légère pour compléter ma tenue de combat. Si je devais tout donner autant y aller un minima protéger.

Tout en assemblant les morceaux de mon armure, je repensai aux dires de l'enchanteur. Celui-ci m'avait demandé de garder une métamorphose mais se battre sous la force d'une créature mythique dans une arène remplie de spectateurs risquait d'être un chouïa dangereux. Vu l'énergie magique qui me restait et ma capacité à recharger mes batteries rapidement, je devrais être capable de sortir le grand jeu. C'est à dire utiliser la dernière carte que Kaz m'a apprise. J'aurais juste aimé qu'il soit là pour voir ça. Rien qu'à cette pensée mon cœur se serra. Par honneur il avait préféré se battre même en sachant qu'il allait perdre pour nous trouver une chance de victoire. Il avait beaucoup changé depuis l'incident du temple.

Je finis de boucler mon plastron quand le cor retentit. C'était l'heure du dernier combat. À qui de l'elfe mystérieux ou de la métamorphe audacieuse s'en sortira vainqueur. Seul Gabriel le sais courant en ce moment même dans les sous-sols de l'amphithéâtre en quête de ma victoire. J'ouvris violemment la porte de l'infirmerie sous le regard outré des médecins environnants. Les couloirs étaient presque déserts, les élèves ayant tous rejoints les gradins pour cet ultime spectacle.

Autour de moi l'air crépitait, souvent illuminé de quelques éclairs bleus. Les rares personnes qui me rencontrèrent se tassèrent contre le mur pour me laisser passer devant mon regard furieux. Mon aura aux couleurs changeantes avait prit une teinte bordeaux presque noire, dissuadant les plus téméraires de me soutenir le regard. J'avançai dans un silence tendu, le bruit de mes pas résonnant dans l'air chaud. Puis je me stoppai.

Devant moi des portes. Ces portes que j'avais déjà franchis à de nombreuses reprises aujourd'hui avec le sourire aux lèvres ou à moitié assommée. Ouvertes avec fracas puis refermées de forces par le souffles des explosions. Une fois passées, je devrais me battre. Sois je gagnerais, sois je perdrais. Il n'y aura pas de marche arrière. Je pris une longue inspiration. Une fois passées, ma rage pourrait exploser.

Je tirai les lourds battants pour la dernière fois de la journée. Cette fois si pas de soleil brûlant ou de bourrasque de vent. Le ciel était couvert d'un gris sans ombres et l'air stagnait lourdement. Tout était calme. Du coin de l'œil je voyais la foule hurler et gesticuler, mais aucuns sons ne me parvenaient. Tout mon corps n'était focalisé que sur l'être vivant qui se trouvait au centre du lieu. Il me dévisageait d'un sourire mauvais, une main traînante sur son épée gravée encore couverte de sang.

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant