La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulier

Chapitre 5 : A comme Apocalyptique

Le temps passait toujours trop vite.

Nous avions passé toute l'après-midi à discuter, confortablement installés sur les poufs de la salle commune. Gabriel et Fabien nous avaient fait découvrir Terranova à travers leurs histoires plus ou moins amusantes. De notre côté, nous leur avions racontés notre vie sur Terre, qui paraissait bien ennuyeuse en comparaison à la leur. À travers la même orbe que la dernière fois, ils avaient fait défiler de nombreuses images ou vidéos sur ce monde encore inconnu. 

Devant notre incompréhension, Fabien avait eu la gentillesse d'éclairer notre lumière. L'orbe en question était matérialisée à partir de particules de magie qui se trouvaient dans l'air. Une fois solidifiées et assemblées entre elles, elles permettaient de faire défiler des souvenirs, de transmettre des informations ou de contacter quelqu'un à distance. D'après Gabriel, plus le taux de magie dans l'air était élevé, plus les sorts qui en demandaient pouvaient être puissants. En bref, tous sauf les transformations. Une fois le sujet « orbe » clôt, nous reprîmes le cours de notre discussion sur cette école.

« - Et donc vous vous connaissez depuis combien de temps, demanda Sophia.

- Depuis la rentrée, répondit Gabriel, on est là depuis quelques semaines mais j'ai l'impression que ça fait des mois que l'on est enfermé ici.

- Il dit ça mais il ne fait que s'amuser depuis le début de l'année, il est presque collé tous les soirs, rigola Fabien.

- Est-ce que c'est ma faute si je profite pleinement de ma vie en faisant léviter les craies, rétorqua le rouquin, faussement vexé, de toute façon ce n'est pas comme si j'étais un cas désespéré qui raterait son diplôme de mage.

- Qu'est-ce que l'étiquette ? demanda Sophia.

C'est une matière on l'on apprend les règles de savoir vivre, la politesse et les coutumes actuelles des autres peuples, répondît Fabien, et aussi un peu de politique de temps en temps.

- Sans oublier avec cela quelques révérences, des faux sourires qui détruisent la mâchoire et des pas de danse loufoques, ajouta Gabriel.

- Et moi qui pensais dire adieu aux cours ennuyeux et barbant de chez moi voici une matière qui date du Moyen-Age, ne comptez même pas sur moi pour essayer d'y participer, soupirai je.

- À deux ce sera encore plus drôle, s'exclama Gabriel.

Et qu'est-ce qu'est le Moyen-Age ? demanda Fabien.

En simple, c'est une époque qui s'est déroulée dans notre monde, répondit ma meilleure amie.»

Il fallait dire que nous n'avions aucunes connaissances de ce monde mais que pour eux c'était un peu pareil. Donc à chaque fois que l'un d'entre nous faisait allusion à quelque chose il fallait tout expliquer.

« - Si la rentrée est passée depuis presque 3 mois ( en jours terranoviens ), pourquoi n'êtes vous pas en cours ?

C'est très simple, commença Fabien, les mages qui sont intervenus hier étaient en grande partie  nos professeurs, et vu que tu en a soufflé deux ou trois, on n'a pas cours le temps qu'ils se rétablissent.

Enfin deux ou trois c'est un peu exagéré, ajouta l'enchanteur, aux infos ça ressemblait plus à un vol plané de masse. Et malheureusement, ils sont presque tous rétablis donc on reprend les cours le jour où vous commencez, termina Gabriel, un air désespéré accroché au visage. »

Avec Sophia nous ne pûmes retenir un froncement de sourcil d'incompréhension. Pour ma part je n'avais presque aucun souvenir clair du combat et Sophia avait plutôt cherché à rester en vie que de regarder le spectacle. À notre grand plaisir, Gabriel sortit son orbe pour nous redérouler la scène. C'était un peu comme une scène d'action dans un film mais avec tous les bruits superflus. Soudain la porte s'ouvrît en fracas et une jeune fille entra en trombe manquant de renverser la plupart des meubles qui se trouvaient là.