Chapitre 32 : Pétales de givre

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Gabriel, Fabien et Léo nous attendaient devant la salle de réception.

Ils étaient tous trois vêtus d'un costard formel et Gabriel avait, pour la première fois de l'année, les cheveux coiffés. Le hall était totalement vide et la musique n'allait pas tarder à commencer. À notre vue, ils ne purent retenir un sifflement d'admiration. Gabriel se courba en une longue révérence devant moi avant de me baiser délicatement la main.

« - Jeune demoiselle que vous êtes ravissante, me dit-il.

- Je vous retourne le compliment jeune damoiseau, pouffai je.

- Arrêtez donc un peu tous les deux, nous reprit Sophia, Fabien sommes-nous en retard ?.

- Et bien presque, répondit le nécromancien, la valse d'entrée va débuter d'une minute à l'autre.

- Et bien allons-y alors, s'exclama Tara en saisissant vivement la main de Léo, j'ai hâte de danser.

- Mais... mais... ce n'est pas à nous de commencer, bredouilla le vampire.

- Attendez, les interrompus je, où est Kaz ?

- Il est déjà à l'intérieur avec sa cavalière, me répondit Gabriel, je n'aurais jamais parié qu'il inviterait Araliela. »

Il avait donc inviter cette sirène. Je ne pus pas m'empêcher d'être un peu déçu. Me ressaisissant vivement, je saisit la main de Gabriel et suivi mes amis en direction du bal. Nous poussâmes la grande porte et entrâmes dans la salle bondée. Une foule d'étudiants bavassaient et buvaient tranquillement en attendant le début de la musique. C'était une multitude de couleurs parfois parsemées de quelques vestes noires. Alors que les garçons avaient opté pour une tendance plutôt discrète, avec les filles se n'était pas la même chose. Il y avait de toutes les couleurs ou presque chacune plus vive que l'autre. Les robes étaient lourdes, immenses, recouvertes de dentelle et de bijou. Les coiffures étaient sophistiquées, compliquées presque échafaudées. Je savais bien que ce bal était le bal de l'année mais de là à sortir le grand jeu.

Bon dans cette histoire il y avait deux problèmes majeurs. Le premier étant qu'il y avait beaucoup trop de monde pour moi et que je n'étais même pas encore entré dans la pièce que je voulais déjà en sortir. Le second était un petit peu plus compliqué. J'étais la seule fille à porter une robe sombre. Mais vraiment absolument la seule. En tant normal ça ne me dérangeais pas trop d'avoir un style à part mais déjà les premiers murmures montaient à mes oreilles très développées.

D'abord émerveillement, compliments, fascination. On soufflait la délicatesse des coutures et le choix des parures. Je ne devais ça qu'au merveilleux travail de Tara qui était une couturière de génie. Puis les sarcasmes commencèrent à tomber. Certaines personnes pensaient tellement fort que ma télépathie inconsciente arrivait à captait quelques bribes d'hypocrisie. Apparemment je n'avais pas respecté le thème du printemps. Ou alors qu'une robe aussi sublime soit-elle ne pouvait aller à une excentrique qui avait failli commettre un meurtre. Désolé de me protéger et de vous protéger au passage. La prochaine fois j'irais me boire un petit thé et je vous laisserai tranquillement mourir.

Malgré la différence de monde, entre la Terre et ici la société restait la même. On juge, on critique, pour faire du mal et pour ce faire du bien. Sans respecter les choix et les envies des autres. Par jalousie, hypocrisie ou rancoeur. N'était-il pas plus facile d'admettre une différence que de la rejeter ? Pourquoi s'obstine-t-on a détruire ce qui sort de notre façon de pensée au lieu d'élargir la notre ? Je balayai l'assemblée, qui maintenant nous fixait des yeux, d'un regard triste. Un jour peut-être ils comprendront.

Les flûtes entamèrent les premières notes et Gabriel m'entraîna sur la piste de danse. J'appréhendais un peu la valse d'entrée mais la robe de Tara était si légère que je la sentais à peine dans les mouvements. Deux autres couples nous rejoignirent et nous nous miment à virevolter sur un morceau elfique. Alors que les autres danseurs étaient gracieux et élégants, je me retenais comme je pouvais d'écraser le pied de mon partenaire. Lors d'un porté, Gabriel positionna mal sa main sur ma taille et je dus invoquer mon élément céleste pour éviter de m'écraser au sol. À un moment donné, mon talon, maudit soit-t-il, glissa et je me rattrapai sur l'enchanteur. Je me retrouvai collée au torse de Gabriel sous les rires discrets de nos amis qui pariaient sur la réussite de cette danse.

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant