Le Loup de Kayla

Chapitre 8

Rassembler mes affaires est plus rapide que ce que je pensais. Je n'ai pas accumulé beaucoup de souvenir durant ces dernières années. En revanche, j'ai énormément de dessin que m'a offert Ewen, sauf que je ne peux pas tous les emmener avec moi. J'en choisie deux qui me plaisent particulièrement et je laisse les autres dans le tiroir.

Partir de l'orphelinat n'est pas difficile mais quitter la meute de Riley est une tâche compliquée en particulier avec Ewen qui refuse de me lâcher.

— Ewen, mon ange, il faut que je m'en aille, tenté-je calmement.

— Non ! Je ne veux pas ! cri-t-il.

Il me communique sa peine à travers notre lien et j'ai de plus en plus de mal à lui dire que je dois partir. « Dis-lui que tu reviendras ». Je ne vais pas lui mentir. « Ce n'est pas un mensonge, tu reviendras souvent, vous êtes encore lié, il a besoin de ton énergie, ma maison est proche de leur frontière, en moins d'une heure tu es de retour ! ».

Sa réponse m'emplit de bonheur. J'ai autant besoin d'Ewen que lui de moi, je ne me voyais pas rester loin de lui si longtemps.

— Ecoute-moi, je ne serai pas loin, si tu as besoin de moi je reviens tout de suite et puis tu peux me téléphoner !

— Voilà mon p'tit loup, commente Maria de sa douce voix, Kayla est tout près d'ici, il faut la laisser partir maintenant.

A contre-cœur, mon petit ange rejoint les bras de sa mère adorée en versant des larmes de tristesse qui me fendent l'âme. Dépêche-toi de m'emmener avant que je ne revienne sur ma décision, supplié-je Aiden.

— On y va, annonce Aiden en réponse à ma requête.

Ensemble, nous nous dirigeons vers la voiture où son chauffeur nous attend, je m'y installe en première suivit par mon loup qui ne me lâche pas la main.

Je fais des signes à Riley qui nous observe tandis que la voiture démarre. Puis, il n'y a plus que la forêt qui nous entoure et je ne peux m'empêcher de sourire en me blottissant contre le torse de mon alpha.

— Quand tu lis dans mes pensées, tu vois tout ce que je pense ?

— Mmmh, oui, affirme Aiden, du moins quand je me connecte à tes pensées.

— Et tu t'y connectes souvent ?

— Je n'ai pas cessé une seule fois depuis notre premier baiser, répond-t-il malicieusement et de toute évidence fière de lui.

— Ce n'est pas juste, boudé-je, pourquoi je n'entends pas toutes tes pensées moi ?

— Parce que tu n'es pas louve, explique-t-il en plantant un baiser dans mon cou.

Depuis que j'avais accepté le lien, je me sentais enveloppée dans une bulle d'amour et rien ne me semblait important.

— C'est pareil pour moi, souffle-il dans mon oreille, je n'ai vraiment pas hâte de retourner dans la réalité.

Il m'embrasse et je fais la même chose, ses mains se baladent sur mon corps, les miennes s'accrochent à lui. Seule la présence du chauffeur me parait déroutante. Aussitôt que je formule cette pensée, une vitre teintée vient séparer l'espace du conducteur de l'arrière de la voiture, comme dans une limousine.

— Est-ce qu'il a entendus mes pensées ? m'inquiété-je.

— Non, il a entendu les miennes qui avaient entendus les tiennes, et c'est vrai que c'est mieux comme ça.

— Est-ce que tu pourrais te débrancher de mes pensées, juste une minute ?

Il hoche la tête et cela me permet de prendre conscience de la situation. J'ai accepté d'être son âme sœur et sans m'en rendre compte je suis devenue exactement comme les louves en chaleur de la meute de Riley. Je vois sourire Aiden.