Chapitre 27

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Des loups, du sang. Du sang partout. La forêt est si sombre mais la neige m'entoure. Maman est morte. Papa est mort. Ils sont tous mort. Les uns après les autres. Et moi, moi, je suis en vie. Toute seule, personne d'autre. Rien que du sang. Du sang partout. Partout. Plus de bruit. Mon prénom, plus personne ne le crie. Le silence. Rien que du silence. Du silence et du sang. Du sang partout.

— N'aie pas peur petite... On va t'aider.

— Kayla, tout va bien...tu es en sécurité...

Sa voix se mélange à l'ancienne. La voix du grand garçon qui me prend dans ses bras et qui m'emmène loin du carnage et la voix de l'alpha qui me réveille. J'ouvre les yeux en grand, le corps saisi de soubresaut.

— Aiden !

— Je suis là, rassure-t-il en me berçant dans ses bras, sa main fait des allers-retours dans mon dos. C'est fini, ce n'était qu'un cauchemar.

Je mets plus de temps à me ressaisir. Cette semaine sans Aiden a fait ressurgir mes cauchemars plus fortement que jamais. De nouvelles images se sont glissées dans mes mauvais songes. Des choses dont mon subconscient refusait de se souvenir. Aiden. Il était là. Plus jeune, mais toujours aussi protecteur.

— Tu es là, soupiré-je d'aise en le sentant contre moi.

J'avais cru ne plus jamais ressentir ce bonheur près de lui.

— Je suis là, approuve-t-il, je ne pars pas.

On se trouve dans ma chambre, dans mon lit. Je respire l'odeur enivrante de la forêt, celle qu'il fait venir à moi pour m'apaiser. Mais plus que tout, c'est sa présence qui m'aide à accepter.

— Tu m'as sauvé, tu m'as emmené plus loin, tu m'as sauvé...

Il ne comprend pas très bien ce que je dis et j'ai du mal à rassembler mes pensées. Je lui donne l'accès à tout, mes yeux, mes pensées, j'ouvre en grand les portes de mon esprit. Je lui montre le nouveau détail de mon rêve, celui où il apparait.

— Ça s'est passé comme ça ? demandé-je finalement en me serrant contre lui.

— Plus ou moins, oui, tu t'étais un peu éloignée et tu étais cachée dans un tronc d'arbre. Il y avait trop de sang pour qu'on sente ta présence. Mais... j'ai comme été attiré par toi et tu étais là. Maintenant, je comprends pourquoi j'ai été le seul à te trouver.

— Je ne veux plus jamais que tu t'en ailles, rétorqué-je en le serrant contre mon corps manquant d'éclater en sanglot, ou alors tu m'emmènes avec toi et si c'est vraiment une urgence, tu fais en sorte que je puisse te rejoindre après ! Ne me laisse plus jamais !

— Pardon, pardon, s'excuse-t-il mille fois en m'embrassant.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi es-tu parti ?

Il s'arrête et hésite.

— Il y a des problèmes dans ma meute... l'un de nos anciens membres cherche à prendre possession de mes territoires et tente constamment de m'affaiblir...

— Il était à Naya ? Tu as dû te battre ? m'alarmé-je en regardant si je n'ai pas loupé une blessure.

Il me rassure d'un sourire même s'il a très bien pu guérir depuis.

— Je ne pense pas qu'il se soit trouvé là-bas en personne, me rassure-t-il, il aime tirer les ficelles à distances. Il avait envoyé un groupe de ces bêtas, ceux qui n'ont pas été tués ce sont enfuis, nous n'avons pu interroger personne.

— Tu le connais ? C'est quelqu'un qui était proche de toi ?

— J'avais confiance en lui, confirme-t-il peiné.

Le Loup de KaylaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant