Je ne t'abandonnerai plus ! {LeviXreader}

Dire au revoir

Quand je poussais la porte de ma chambre, ou du moins de ce qui le fut et qui fut aussi la chambre de mon frère à une époque, j'avais une énorme boule au ventre. Je redoutai de le voir en vie, de le voir respirer pour la dernière fois.

Il était allongé sur le lit, il semblait paisible. Le lieu de nos premiers ébats semblait soudain bien ternes et mélancolique. Il avait les yeux fermés, son torse était nu mais couvert de bandages. Dans son bras était planté une petite aiguille reliée à une poche de sang. Il faisait peine à voir et j'avais du mal à poser les yeux sur lui plus de quelques secondes sans sentir des larmes me monter.

Si on me l'avait demandé j'aurai échangé ma place avec lui un millier de fois si ça pouvait lui épargner ces souffrances. Pour un homme comme lui, l'impuissance et l'immobilité étaient les deux pires fardeaux.

Je ramenai la chaise du bureau à coté du lit sans retourner les yeux de son visage. Ce visage qui même à ce moment là restai impassible. Ça pouvait peut être sembler grotesque mais ça me rassurait un peu. Même dans cet état il restait fidèle à lui même.

Les médecins avaient été clairs. Si il se réveillait l'existence des miracles serait alors prouvée aux yeux de tous. Cette idée me donnait envie de vomir.

Je m'installai donc sur la chaise et attrapai sa main. Elle était chaude. Il ne le paraissait pas mais il était vivant. Sa poitrine se soulevait irrégulièrement et provoquait parfois des sons étranges.

J'étais assise depuis au moins 10 minutes, et je n'avais pas prononcé un mots. La nuit était là et le QG était aussi calme que Levi. Une ambiance morbide régnait et je n'aimais pas ça du tout.

J'allais bientôt prendre la route pour un voyage potentiellement sans retour, il fallait que je lui dise au revoir. Je n'avais jamais été très douée pour ça mais dans de telles circonstances j'allais faire un effort.

(t/p): Je sais pas si tu m'entends et d'ailleurs si tu m'entends pas c'est peut être mieux parce que je risque de sortir des absurdités plus grosses les unes que les autres. C'est l'effet qu'à la peur sur moi. Je pensai être de ceux que la peur rends plus fort, un peu comme toi. Je commence à te connaitre, la peur est une de tes grandes amies, tu la côtoies tous les jours sans en parler à personne parce que tu n'a pas peur de la peur, comme tu n'as pas peur de la mort. J'aimerai être comme toi parfois. Me fouttre de toutes les conséquences et par conséquent vivre pleinement. Je me fixe toujours des barrières pour des raisons ou d'autres mais toi, les seules barrières que tu installes empêchent les gens de voir que tu es un être formidable, un être digne d'amour et de bien plus encore. Je pensais pas pouvoir revivre pleinement un jour après avoir vu toutes ces personnes que j'aimais mourrir devant mes yeux mais, je t'ai rencontré et c'est là que ma vie à réellement commencé. Tu me fais me sentir vivante. Tu m'as fait ressentir des choses extraordinaires comme l'amour, le désir et bien d'autre choses. J'aimerai tant que nos vies soient différentes. J'aimerai que les titans n'existent pas ou plus pour pouvoir vivre une vie tranquille à tes cotés, une vie remplie de libertés en tous genre. Une vie ou tu n'aurai plus à te cacher ou a te préserver de la douleur qui t'accompagne depuis toujours. J'aurai aimé savoir si je t'ai réellement apporté quelque chose, j'espère qu'à mon retour tu pourra me dire que tu m'a entendu et que oui, grâce à moi tu as changé, que grâce à moi tu as recommencé à vivre. Tout ce que je peux te dire maintenant c'est que j'ai peur. J'ai terriblement peur. Je suis là à te tenir la main, c'est toi qui est au bord de la mort mais c'est moi qui ai peur . Va comprendre. Si tu pouvais parler, si tu était là tu me dirai surement que j'ai tort de m'inquiéter, qu'on ne se débarrasse pas du soldat le plus fort de l'humanité aussi facilement. Pour une fois j'espère que tu as raison, parce que n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. J'ai peur que tu disparaisse pour toujours, j'ai peur de devoir dire adieu à mon rêve. Tu es mon rêve Levi. Un putain de cauchemar déguisé en rêve éveillé mais Je t'aime si fort que j'en ai mal. J'aurai aimé être là quand cet enfoiré t'as fait ça. Tu m'aurai tué mais j'aurai marché sur les pas de mon frère. J'aurai pris ta place et si je le pouvais maintenant, je prendrais sans hésiter ta place dans ce maudit lit. Te voir souffrir est la plus grande douleur qu'il m'est jamais été infligée. Alors, pour ma santé mentale, pour le bien être de mon petit coeur, attends moi. Et...par pitié, reviens moi.

Des larmes dévalaient mes jouent et tombaient sur nos mains entremêlées.

Je me levai, replaçai la chaise à sa place avant de m'avancer vers lui. Je me penchai et déposai un baiser sur son front.

(t/p): Je t'aime.

On toqua à la porte.

(t/p): Entrez !

Armin: On est prêts !

(t/p): Alors on y va.

Je lançai un dernier regard à Levi. Je tachai d'imprimer les traits de son visage au plus profond de ma mémoire. Peut être était-ce la dernière fois que j'avais l'opportunité de lui dire au revoir.