Heartbreak - Max Verstappen

Chapitre 6

26 juin 2018, Monte-Carlo, MCO

Je plisse des yeux pour arriver à faire la mise au point visuel sur mon interlocuteur.

« Salut Max. » dis-je en abordant un grand sourire.

L'alcool embrouille mon cerveau. Et il me le prouve encore une fois quand j'avance mon visage vers l'oreille du pilote.

« C'est sympa la fête ! » hurlais-je, peut-être un peu trop fort, puisque je le vois grimacer.

« Qu'est-ce que tu fou là, bordel ? » me dit-il de son plus bel accent anglais.

« Charles m'a invité avec Léa. » expliquais-je, avant, sans grande explication rationnelle de mon cerveau, de continuer mon chemin vers les toilettes.

Je les trouve enfin, après un passage au petit coin, je m'arrête devant le miroir des lavabos pour évaluer mon état. Cheveux ok, maquillage ça peut le faire, taux d'alcool ? Incalculable.

Je prends une inspiration avant de pousser la porte des toilettes pour rejoindre la réception. Le DJ enchaîne les tubes, et je retraverse la foule pour retrouver mon amie. Après d'intenses minutes de recherches, impossible de retrouver Léa ni notre groupe d'amis de la soirée. Je commence à être fatiguée, et j'ai juste envie d'être avec Léa.

« Tout va bien ? » me demande un jeune homme à l'oreille.

« Je ne trouve plus Léa, mais oui ça va, merci monsieur. » certifiais-je.

« Kiara t'es sûr que ça va ? »

Je finis par capter que c'est Charles face à moi.

« Oh Charles, je ne t'avais pas reconnu ! Oui oui, super idée cette fête. » dis-je en riant.

Charles n'a pas le temps de me répondre qu'il est déjà entraîné au milieu de la piste. J'ai mal au pied, et je m'appuie contre un mur pour soulager ma douleur aux talons. Je prends mon portable et j'envoie une centaine de messages à Léa. Je dois la retrouver.

Pendant ce temps, trois garçons d'à peu près mon âge se mettent face à moi, et approchent tour à tour leurs visages vers le mien pour me poser des questions étranges.

« Comment tu t'appelles miss ? »

« Tu es toute seule ? »

« Elles sont où tes copines ? »

Ma tête tourne, je n'arrive même pas à répondre correctement à leurs questions, mais le plus blond d'entre eux me tend un verre plein.

« C'est quoi ? » demandais-je en le prenant dans la main.

« La recette du paradis. » me répond le garçon à droite du dernier.

Je fronce les sourcils.

« C'est un cadeau de la maison, goûte, tu vas adorer. »

Je m'apprête à porter le verre à ma bouche, quand je sens une main arracher le verre de mes doigts, et j'entends un éclat de verre sur le sol. J'entends les tons des voix masculines monter de plus en plus, puis quelqu'un me prendre la main et me tirer plus loin. La personne mystère et moi quittons la salle de gala pour longer le couloir.

« Marche pas si vite, j'ai mal aux pieds avec ces fichus talons et... »

La main qui tenait la mienne jusqu'à maintenant me lâche, et je vois la silhouette de la personne s'agenouiller devant moi et arracher mes talons. Puis se relever, en tenant mes talons d'une main, et en reprenant mon bras de l'autre.

« On va où putain ? » criais-je quand nous arrêtons enfin de marcher.

La personne ne me répond pas, et je décide de me calmer et de regarder autour de moi. Nous sommes aux vestiaires, juste avant la sortie du bâtiment. Je regarde plus attentivement mon bourreau.