7 juin 2018, Montréal CA
Les premiers rayons de soleil traversent les rideaux de ma chambre du grand hôtel.
« Wow. »
Montréal est magnifique. Je n'avais jamais eu la chance d'y aller, malgré mes envies de m'y rendre depuis plusieurs années. C'est incroyable ce que ce job peut m'apporter.
J'ai intégré F1 Only en tant que journaliste en mars. C'était vraiment un rêve que j'avais depuis toujours d'allier mes deux passions : le journalisme et la formule 1.
Petite fille d'Alain Prost, je peux dire que je suis presque née dans le paddock. Mon père, Nicolas Prost m'a initié à la formule 1 et au karting même avant que je sache marcher. Je mentirais si je disais que mon nom de famille ne m'a pas aidé à intégrer l'équipe de F1 Only en tant que journaliste à seulement 20 ans. Peu-importe, je suis passionnée et je mets toute mon énergie et toute mon âme dans mon travail. J'adore ce que je fais.
Aujourd'hui, c'est ma première fois dans le rôle de journaliste sur le terrain. Ce week-end à Montréal se déroule le Canadian Grand Prix de formule 1. Les week-ends de courses de déroulent de la sorte : le jeudi est réservé aux conférences de presse, le vendredi se passent les essais libres, le samedi les essais qualificatifs et le dimanche la course elle-même.
C'est donc les séances de conférences de presse qui m'attendent aujourd'hui. Je suis très stressée, puisque c'est une première pour moi. Pourtant, je suis aussi très excitée d'enfin y être.
Après m'être préparée et avoir échangé quelques messages et quelques mails avec le reste de mon équipe restée en France, je monte dans le taxi pour me rendre près du circuit.
J'entre dans la salle et je m'installe en plein milieu de celle-ci. En face de moi se trouveront Valtteri Bottas, Max Verstappen et Stoffel Vandoorne. L'organisateur nous informe du déroulement de la conférence et de sa durée. Je prends quelques notes sur mon carnet en hochant la tête. Il faut que je fasse du bon travail, il faut que mes supérieurs soient fiers de moi, je dois garder ce job qui me tient à cœur.
Après quelques longues minutes, les pilotes automobiles entrent sur l'estrade et s'assoient à la table, devant leurs microphones, faces à nous.
Les questions commencent, et j'écoute attentivement les échanges dans la salle de conférence. C'était bientôt mon tour. Mon objectif était de faire parler Max Verstappen. Sa troisième saison chez Redbull avait difficilement commencé, et le jeune prodige a eu beaucoup de difficultés et de problèmes techniques durant les Grands Prix antérieurs : une crevaison au Grand Prix de Bahreïn, une pénalité qui le prive du podium en Chine après qu'il a percuté Vettel, un accrochage avec Ricciardo au Grand Prix de l'Azerbaïdjan contraint les deux pilotes Redbull à abandonner, et un problème de la boîte de vitesse de sa monoplace le pousse à abandonner en Grande-Bretagne.
« F1 only. » annonce l'organisateur pour me donner la parole.
J'inspire avant d'approcher le micro de ma bouche.
« Max, pourquoi avez-vous eu autant d'accidents ? »
Le jeune pilote impliqué dans huit crashs et collisions lors des derniers Grand Prix lève les yeux vers moi. Immédiatement, son regard se noircit et je me rends compte que son poing droit se serre de plus en plus.
« Je ne sais pas. » répondit-il sèchement.
Le vide s'installe dans la pièce, et je ne peux entendre que les flashs des photographes. Le pilote continue de me regarder sans cligner des yeux tout en touchant la base de son microphone. Je n'arrive pas à enchainer, aucun mot ne sort de ma bouche. Ces secondes de silences me paraissent des heures.
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Heartbreak - Max Verstappen
Hayran Kurgu« Max, pourquoi avez-vous eu autant d'accidents ? » Le jeune pilote impliqué dans huit crashs et collisions lors des derniers Grand Prix lève les yeux vers moi. Immédiatement, son regard se noircit et je me rends compte que son poing droit se serre...