Heartbreak - Max Verstappen

Chapitre 19

02 septembre 2018, Monza, IT

Lewis Hamilton franchit le drapeau à damier en première position, suivi du duo de Finlandais Räikkönen et Bottas. Vettel loupe le podium de justesse, et Verstappen et Ocon sont arrivés juste derrière lui, se battant pour la cinquième place. Charles a réussi à gagner beaucoup de places et termine la course en P11, à une place des points.

Nous nous rendons rapidement à la pesée pour pouvoir interviewer les gagnants du jour, et quand nous arrivons, nous entendons de l'agitation. Je fronce les sourcils pour essayer de voir ce qu'il se passe. Verstappen et Ocon sont entrain de se hurler dessus, et des mécaniciens sont obligés de les séparer. Puis tout redevient assez calme, et Bottas s'approche de mon micro.

« Il s'est passé quoi entre Esteban et Verstappen ? » demandais-je à Charles pendant qu'il se change dans sa driver room.

« Esteban ne laissait pas doubler Verstappen qui avait plus de rythme que lui. Il faisait des sales têtes à queues et des actions assez risquées. Verstappen a réussi à le doubler à quelques tours de l'arrivé, mais ça n'a pas suffi pour remonter dans le classement. Donc il prend Esteban comme cause de sa « défaite » et c'est pour ça qu'il est allé s'expliquer assez violement avec lui à la pesée. » m'explique-t-il.

Je soupire.

« Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il n'accepte jamais aucune défaite... »

« Je ne sais pas. Il est comme ça depuis tout petit. Déjà en karting c'était compliqué pour lui de gérer son attitude quand il se faisait voler la victoire. »

Charles est rentré ce soir à Monaco, alors que moi je ne pars que demain, j'avais encore quelques petites choses à régler dans mon travail, et je préférais le faire ici.

Il est bientôt minuit, et je finis mon travail sur mon ordinateur tout en regardant la télévision. Le prochain Grand Prix est dans deux semaines, à Singapour. J'ai vraiment hâte d'y être, ça va être une toute nouvelle expérience pour moi.

J'entends toquer deux coups à la porte de ma chambre. Je fronce les sourcils et je pose ma tasse de thé à côté de moi. J'ouvre doucement la porte de ma chambre, assez méfiante.

J'ai à peine le temps de voir le visage de Verstappen et de refermer la porte qu'il a déjà coincé son pied dans l'entrebâillement de la porte.

« Je ne veux pas te parler. » lui dis-je, essayant de fermer la porte.

« S'il te plait. » dit-il calmement.

Je suis assez surprise de son ton de voix calme, et cela me fait ouvrir un peu plus la porte.

« Je peux entrer ? » me demande-t-il.

Non. Enfin oui. Enfin, je ne sais pas.

« Si c'est pour me rabaisser et pourrir mon travail, ce n'est pas la peine, tu sais ce que j'en pense. »

« Ce n'est pas pour ça, non. »

J'hésite, puis je recule d'un pas pour ouvrir la porte en grand et laisser le pilote entrer dans ma chambre en refermant derrière lui.

« Il n'y a pas un Leclerc caché dans ton lit ? »

Il reprend ses remarques et ses manières. Je commence déjà à me détester de lui avoir ouvert. Il s'assoit sur le lit.

« Qu'est-ce que tu veux ? » dis-je, un peu fatiguée de la situation et voulant en finir vite.

« Je suis désolé pour... Hier. » dit-il en baissant les yeux.