Heartbreak - Max Verstappen

Chapitre 4

21 juin 2018, Toulon, FR

J'ai à peine le temps de mettre en marche mon nouveau téléphone et de connecter toutes mes applications, que je vois une belle voiture se garer au pied de mon hôtel. Je ne me trompe pas, puisque je reçois rapidement un message d'Esteban me confirmant qu'il était là.

J'attrape une veste et mon sac à main, avant de courir hors de ma chambre et de dévaler les escaliers. Esteban, toujours au volant de sa voiture, me fait un signe de la main, et je presse la poignée de la voiture pour ouvrir la portière, et je m'installe.

« Je suis désolée, j'ai eu un problème avec mon portable, j'ai dû aller en acheter un nouveau en urgence. » lui dis-je.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » me demande-t-il en prenant la route.

« Tout à l'heure j'ai croisé Verstappen qui m'a mis un grand coup d'épaule volontaire et mon portable s'est explosé sur le bitume. » dis-je, toujours énérvée de la situation.

« Quoi ? » me dit-il, indigné?

« Je te jure. »

« Il ne s'arrêtera jamais c'est dingue, de plus en plus provocateur, sûr de lui, et désagréable envers la plupart des personnes. » jure Esteban.

« Pourquoi il est comme ça ? »

Ma question semble faire rire Esteban.

« Je ne sais pas Kiara, il a un esprit très compétitif, il est comme ça depuis toujours, enfin du moins du plus longtemps que je le connaisse. Quand on faisait du kart, on courrait ensemble dans les compétitions internationales. Je devais avoir 13 ans, et il avait déjà une conduite sportive et très brut. Il y avait une grande rivalité, il n'arrêtait pas de vouloir me faire sortir de la piste, il a même détruit mon kart une fois ! Puis on s'est retrouvé une nouvelle fois en rivalité dans la lutte pour le titre de la F3 Europe en 2014, que j'ai finalement gagnée mais... On a toujours eu des différends, et je pense qu'on n'a jamais pu s'apprécier depuis le début. Il vit vraiment pour sa passion, comme nous tous en fait, mais lui le vis différemment, et je pense qu'il a du mal à distinguer les relations sur le circuit de celles en dehors. » me raconte le jeune pilote.

Je l'écoute en regardant par la fenêtre défiler les rues éclairées et animées de Toulon.

« Et pourquoi il s'acharne sur moi ? Je ne suis pas concurrente, moi. »

Esteban souffle.

« Je n'en sais rien. Mais s'il te redit quelque chose de déplacé ou s'il pose une seule main sur toi, il aura à faire à moi. »

Je sens mes joues étrangement chauffer, et je lui réponds par un simple sourire.

« Et Charles ? Comment vous vous entendez ? » questionnais-je après un silence, en repensant à l'avertissement que m'a mis Charles tout à l'heure avant de disparaître.

Esteban hausse les épaules, et il rit encore une fois.

« Tu sembles avoir beaucoup de questions ce soir. »

« Désolée, j'essaie juste de comprendre et de tout démêler, je t'avoue que j'ai du mal à comprendre les relations des uns et des autres. »

« J'ai rencontré Charles sur une course de karting, quand on devait avoir 6 ou 7 ans. On se battait pour la victoire, puis sans remettre la faute sur l'un ou l'autre : incident de course. J'ai pu finir la course, sans la gagner du coup, mais Charles a dû abandonner. A la fin de la course, on pleurait tous les deux dans les bras de nos parents. C'est comme ça qu'on est devenus les pires ennemis, et cela nous a suivi, on a toujours couru ensemble, on s'est toujours battus pour atteindre la F1. On savait qu'il n'y a que 20 places, et que ça risquait d'être soit l'un, soit l'autre. Finalement, on ne s'en est pas trop mal sortis, on ne se déteste pas, on échange parfois, mais on n'est pas les meilleurs amis du monde. »