Heartbreak - Max Verstappen

Chapitre 50

14 avril 2019, Shanghai, CN

De retour dans le centre media, je n'entends parler que du pilote néerlandais. Presque tout le monde a assisté de près ou de loin à l'altercation entre Max et son père, et ceux qui n'y étaient pas le savent quand même.

« T'as entendu ce qu'il s'est passé avec... » me demande un autre journaliste à côté de moi.

« Oui. » soupirais-je.

« Imagine les titres que ça pourrait faire ! » me dit-il avec un grand sourire sur le visage.

Je sentais que l'énervement commençait à me monter, mais maintenant c'est trop. Prise de je ne sais quel élan, je monte sur la chaise juste à côté de moi.

« S'il vous plait ! » hurlais-je pour attirer l'attention.

Ça a l'air de marcher puisque je vois des dizaines de têtes qui se tournent vers moi.

« Vous ne connaissez rien de l'histoire, vous ne connaissez pas personnellement Max et son père non plus, alors soyez de bons professionnels et laissez cette histoire-là où elle est. On est tous journalistes sportifs, pas des journalistes gossip pas vrai ? Je ne vois pas à quoi servirait d'aller extrapoler les âneries dans le monde entier, si ce n'est empirer le problème. Laissez Max tranquille. »

Je ne me rends pas compte sur le coup, mais je crois que j'ai presque crié. Puis j'entends des ricanements et des discussions personnels un peu partout dans la salle.

« Dit celle qui a couché avec la moitié des pilotes de la grille. C'est peut-être toi le problème de cette histoire, non ? » me dit un journaliste d'une quarantaine d'année du fond de la salle.

Stoïque. Je reste totalement stoïque. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire, et je sens mes jambes faiblir et ma voix se bloquer dans ma gorge.

J'entends les rires de toutes les personnes dans la salle me traverser les oreilles, alors que je sens un poids sur ma main droite.

« Viens Kiara. »

Je regarde Tom et je descends de la chaise.

« Il me le paiera. » jurais-je entre mes dents alors que mon collègue prend mon sac et m'entraîne à l'extérieur.

Je suis énervée, agacée, fatiguée et inquiète. Heureusement, je vois les filles arriver vers moi, et je sens le poids sur mes épaules beaucoup moins lourd.

« Ça va ? »

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

Les filles m'entourent, et la main de ma meilleure amie se pose sur mon épaule. Je me mets à tout leur raconter.

« Quelle bande de connards je te jure. » dit Lily en regardant autour d'elle.

« C'est dégueulasse. Tout ça parce que tu es une fille. Ils se croient supérieur à toi, ce sont que des grosses merdes. » continue Isabel.

« Ne t'occupe pas de ça Ki, tu t'en fou, il ne faut pas écouter les gens sinon tu n'es pas rendue ! » me dit Léa en touchant mon visage.

« Vous avez vu Max ? » demandais-je.

« Quelques secondes, quand j'étais avec Pierre dans l'hospitalité Red Bull. Il est passé avec la fille. Il a juste pris quelques affaires et il est partit. » me répond Léa.

Je me contente d'hocher la tête. Après un petit moment d'échange, je jure aux filles que je vais bien, puis elles rejoignent leurs petits amis. Je crois que tout le monde rentre en Europe ce soir, les filles c'est sûr en tous cas. Isabel et Carlos rentrent à Madrid, Lily et Alex en Angleterre, alors que Pierre et Léa vont en Italie. Moi, je rentre à Monaco, et j'ai un voyage extrêmement long qui m'attend. Moi qui venais juste de m'habituer au décalage horaire, je vais encore une fois me le reprendre en pleine face.