Heartbreak - Max Verstappen

Chapitre 60

02 juin 2019, Monte-Carlo, MCO

J'entends toquer à ma porte. Bizarre, Léa est censée être avec Pierre à Milan. Je fronce les sourcils en m'approchant de ma porte, et je regarde par l'œillet.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » dis-je au jeune homme face à moi en ouvrant la porte.

« J'ai appris pour... ton travail. » me dit Charles en baissant les yeux.

« Rentre. » l'invitais-je à avancer avant de refermer la porte derrière lui.

Nous avançons dans le salon. C'est le bordel, il y a des objets qui traînent de partout. Franchement, ça fait quelques jours que je n'ai plus le courage de rien et que je n'ai donc pas fait de rangement dans mon appartement. J'ai honte.

« Désolée, c'est un peu le bazar, mais je n'avais pas la tête à... » dis-je en me grattant la tête, mal à l'aise.

« Ce n'est pas grave t'en fais pas. » m'assure-t-il en s'asseyant au bout du sofa.

Je ne sais pas quoi dire pour rompre le blanc.

« Donc c'est vraiment terminé ton contrat ? » me demande le monégasque.

« Oui. Fini. » soupirais-je.

« Tu penses qu'il n'y a pas moyen de... Tu sais, je connais du monde et je peux tenter une... »

« Non, ce n'est pas la peine. Je crois que faire ça, ça pourrait juste enterrer mon cas. Je préfère m'éloigner un peu de la Formule 1, j'ai vraiment besoin de changer d'air. » avouais-je à Charles.

« Je comprends. Je suis juste tellement triste que l'histoire se soit finie comme ça... J'ai été le premier à te parler dans le paddock, il y a pile un an d'ailleurs ! » se rappelle-t-il.

« C'est vrai. Je m'en souviens super bien d'ailleurs. J'étais tellement stressé. Mais tu m'as directement mise en confiance. Et je me souviendrais toute ma vie du moment où je t'ai dit que j'étais une Prost et que j'étais donc monégasque. » souriais-je.

« Moi aussi. A ce moment-là on n'aurait pas pu imaginer qu'on serait là, assis dans ton appartement en bordel pile un an plus tard. Je sais que cette année a été hyper dure pour toi, mais... De belles choses se sont produites non ? » me dit-il en souriant.

« Oui. »

« Tu te souviens les vacances à Venise avant le Grand Prix ? Et à la première soirée où je t'ai invité, tu m'as appelé Monsieur ! Et les dizaines de vols qu'on a partagé ensemble ! » me rappelle Charles.

« Quand tu es venu me chercher à la soirée à Monaco, à 4h du mat. Et aussi quand tu m'as annoncé avant tout le monde la signature de ton contrat chez Ferrari ! » ajoutais-je.

« Et à Sotchi, le meilleur slow qu'on ait pu danser. Tout le monde nous regardait, mais on s'en foutait. Bon, Max avait voulu m'arracher les dents après ça mais bon... »

« Et aussi quand on déambulait dans les rues de Singapour. » finissais-je.

« C'est vrai... On a vécu plein de choses magnifiques. » admet-il.

« Tu crois qu'on ne pourra plus en revivre d'autres ? » demandais-je.

« Pourquoi on ne pourrait plus ? » dit-il en arquant un sourcil.

« Ben tu as Charlotte maintenant, et puis moi je ne serais sûrement plus sur les paddocks de F1 donc on se croisera encore moins. Puis, on a plus la même relation qu'avant. C'est normal, bien sûr je le sais ! Tu es en couple, et tout a changé depuis. »