UN AMOUR SINCERE (K.G)

~ Chapitre 17 ~

Aujourd'hui nous sommes mercredi, le jour de mon rendez-vous avec Nicolas. J'ai hâte d'y être mais bizarrement, je ne me sens pas si heureuse. Pour une raison que j'ignore, j'ai l'impression d'avoir blessé Kendji et cela m'ennuie énormément car c'est un de mes plus proches amis même si nous ne nous connaissons que depuis très peu de temps. Hier soir, il ne m'a pas souhaité bonne nuit comme il le fait chaque soir et étrangement, j'ai ressenti un vide. Je me suis attachée à lui et le fait que nous soyons en froid me fait mal. Je dois absolument connaître la raison pour laquelle il a réagi ainsi et régler la « situation ». J'ai beau réfléchir, je ne sais pas pourquoi.

« Moi je sais ! C'est parce que... » S'exclame ma conscience au moment où mon téléphone vibre et donc l'interrompt. C'est Sarah.

-Allô, comme tu n'étais pas à l'arrêt ni dans le bus, je me demandais si tu allais bien... Déclare-t-elle

« Mince ! » M'écriai-je avant de lui répondre.

-Oui ne t'inquiète pas, je risque juste d'être en retard. Préviens la prof pour moi s'il te plaît !

-Pas de souci !

Et elle raccroche. Je n'arrive pas à y croire : j'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'ai pas vu l'heure passer.

Je file donc à la douche et me lave en vitesse avant de m'habiller avec un jean et un haut à manches longues de couleur claire.

Je me maquille en ne mettant que du mascara et c'est en courant que j'atteins l'arrêt de bus. Après un quart d'heure de trajet je suis à 8h00 au lycée. Par chance, je suis devant la salle avant la sonnerie.

-Ah te voilà ! Pour quelqu'un qui va arriver en retard, tu es pile à l'heure ! Annonce Sarah en souriant avant de me faire la bise.

-Après ton rencard, viens au camp ! Andréa veut te parler ! Poursuit-elle.

Je hoche la tête. Que veut-elle me dire ? Et si Kendji s'était confiée à elle et qu'elle connaissait les motifs de sa réaction ?

Et c'est pleine d'espoirs que j'entre en cours de littérature qui passe assez rapidement, tout comme celui d'anglais et de philosophie.

À 11h00, ma journée étant terminée je rentre chez-moi. Ma mère est à la maison. Lorsque je lui ai dit que j'avais rendez-vous avec le garçon qui me plaisait, elle a tenu à valider ma tenue pour comme elle dit : « mettre toutes les chances de mon côté ».

Ce midi c'est elle qui cuisine. Elle a fait une pizza ( son plat de prédilection). Elle est délicieuse. A 12h30, nous avons fini de manger. Il me reste donc 1h30 pour me préparer pour mon rencard. Je retourne toute mon armoire sans trouver le vêtement idéal.

Heureusement que ma maman vient à ma rescousse ! Elle me prête une robe noire car selon elle chaque femme doit en avoir une dans son dressing. Je la mets aussitôt et elle me va à la perfection. En guise de chaussures, je mets des ballerines noires et dorées afin qu'elles soient assorties à la robe. Pour finaliser ma tenue, j'ajoute un pendentif doré sur lequel se trouve un dauphin. J'y tiens beaucoup car c'est Alice qui me l'a offert.

Je me mets du gloss transparent et à 13h45, je suis prête. Ma mère me rassure en me disant que tout va bien se passer. Cependant, c'est plus fort que moi : je ne peux pas m'empêcher de stresser. Sûrement parce que c'est mon « vrai » premier rendez-vous avec un garçon.

J'arrive dans le bar où Nicolas et moi devons nous voir avec un peu d'avance. Il n'y a pas beaucoup de monde. Je m'installe donc au comptoir où je commande un coca. ( je ne bois pas d'alcool non pas parce que je ne veux pas ; c'est juste que je n'aime pas ça) Les minutes défilent et Nicolas fait enfin son apparition. Il s'installe à mes côtés puis déclare un « salut » avant de demander lui aussi un coca au barman.Je n'ose pas parler. Maudite timidité !

-Tu es ici depuis longtemps ? M'interroge-t-il

-Non, juste quelques minutes avant 14h00 ! Répondis-je en souriant

C'est assez étrange mais je ne me sens pas à ma place à ses côtés. Que m'arrive-t-il ? Je suis en rencard avec le garçon qui me plaît et je ne me sens pas à l'aise !

« Maéva, reprend-toi ! » M'ordonne ma conscience

Puis, nous discutons de nos goûts musicaux, de nos passions, etc...

J'apprends qu'il fait du foot et qu'il adore le rap. Je déteste le rap ! Je peux quand même faire une exception.

-Je dois m'en aller. J'ai entraînement. Déclare subitement Nicolas.

Je hoche la tête, l'air de dire « d'accord » puis lui fait la bise. Cependant, il m'arrête « en plein vol » et m'embrasse. Je réponds timidement à son baiser car c'est mon premier.

Nous échangeons nos numéros et il s'exclame :

-A plus tard ma chérie !

Et il quitte le bar.

Je rêve ou il vient de m'embrasser et de m'appeler « ma chérie » ?! Me dis-je dans mon for intérieur, encore perturbée par ce qu'il vient de se passer.

Je reprends mes esprits assez rapidement et c'est avec un sourire niais que je me rends au camp car Andréa souhaite me voir.

J'y suis vers 15h30. Andréa, Myriam et Sarah m'attendent à l'entrée. Dès qu'elle me voit Andréa me fait signe de la suivre tandis que Myriam et Sarah me font la bise. Andréa me conduit à sa caravane dans laquelle j'entre accompagnée de mon amie qui ferme la porte. Je m'installe sur son canapé. Elle fait de même.

-Alors de quoi voulais-tu me parler ? Déclarai-je pour détendre un peu l'atmosphère qui sans que je ne comprenne pourquoi, commençait à devenir pesante.

Elle prend une grande respiration avant d'avouer.

-De Kendji...

Je reste silencieuse, la forçant à poursuivre

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous mais depuis hier il n'est pas sorti de sa caravane...

Je décide de tout lui expliquer.

-Je vois... Dit-elle une fois que j'ai terminé.

-Je ne sais pas pourquoi il a réagi comme ça lorsqu'il a su que j'avais un rendez-vous avec Nicolas...

-Moi non plus... Rétorque Andréa avec un demi sourire l'air de dire « j'ai ma petite idée ».

J'ai moi aussi ma petite idée même si elle est plus qu'insensée.

«Arrête de te faire des films ! » S'énerve ma conscience.

Notre conversation s'achève ainsi. Sans prévenir qui que ce soit, je décide d'aller voir Kendji pour régler la « situation ».

Dès que je suis devant sa caravane, je m'apprête à frapper à la porte lorsqu'une magnifique mélodie me parvient aux oreilles. En me concentrant davantage, je reconnais la voix de Kendji et la chanson « Je l'aime à mourir » de Francis Cabrel. Il la chante divinement bien. Malgré tout, je l'interrompt. Il cesse aussitôt de chanter et ouvre la porte. En me voyant, son visage se décompose...