~ Chapitre 97 ~

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En lisant ce SMS, la panique me gagne. Qui peut bien m'en vouloir au point de me menacer de mort ? Mille questions tournent en boucle dans ma tête. Je suis terrorisée.

Alors que j'essaye de retenir les larmes de peur qui menacent de couler sur mes joues, Sarah m'appelle.

-Maéva, tout va bien ? Me demande-t-elle un peu inquiète.

Je ravale mes sanglots et je sors de la cabine d'essayage aussi vite que je peux.

-Oui, désolé d'avoir mis autant de temps mais je n'arrivais pas à reboutonner ma chemise. Je déclare faussement gênée.

Je sens bien que personne n'est dupe alors je rajoute.

-Je ne sais pas comment c'est arrivé mais un bout de la manche s'est coincé dans la fermeture éclair de mon jeans. J'ai du tirer de toutes mes forces pour l'enlever et cela m'a pris quelques minutes.

-Aha, tu n'es vraiment pas douée ma chérie ! S'exclame ma mère avant d'éclater de rire.

Sarah, Andréa, Myriam et Carmen arquent un sourcil.

-Maéva a toujours été assez maladroite. Depuis toute petite, il lui arrive toutes sortes de mésaventures plus drôles les unes que les autres. Je vous en raconterais certaines avec plaisir. Leur explique ma mère.

Il est vrai que je suis extrêmement maladroite.

Mes amies et ma future belle-mère rient aux éclats.

Tout le monde a cru mon mensonge et n'y a vu que du feu, tant mieux.

Nous payons la robe et nous quittons la boutique. Avant de retourner au camp, nous passons chez mes parents et nous y déposons ma sublime robe. D'un commun accord, nous avons décidé que ça serait ma mère qui la garderait jusqu'au mariage afin d'éviter que Kendji ne la voie avant le grand jour.

Ma mère invite Carmen et mes amies à prendre le thé et comme prévu, elle raconte quelques anecdotes me concernant. Je souris de temps en temps pour faire bonne figure. Cependant, au fond de moi, je suis plus qu'angoissée et je n'ai qu'une envie : verser toutes les larmes de mon corps.

C'est peut-être complètement stupide de ma part mais je décide de ne rien leur dire à propos du message que j'ai reçu. Je ne veux pas qu'elles se fassent du souci.

Nous passons le reste de l'après-midi chez mes parents. Carmen propose à ma mère de se joindre à nous pour le dîner et elle accepte. Elle en informe mon père qui viendra au camp dès qu'il aura fini de travailler.

Aux environs de 18h30, nous regagnons le camp, mon deuxième chez moi. Je n'y suis pas vraiment installée, du moins pas pour le moment, mais j'y passe le plus clair de mon temps. Je ne dors chez mes parents que quelques jours dans la semaine ou quand Kendji n'est pas là. Une fois mariée, ma vie sera auprès de Kendji et c'est avec plaisir que je viendrais habiter avec lui dans sa caravane.

Durant tout le repas, la bonne humeur est au rendez-vous et tout le monde mange avec appétit. Moi qui d'ordinaire dévore littéralement les plats de Carmen, je n'ai presque pas touché à mon assiette. J'ai l'esprit ailleurs. Je ne cesse de penser au SMS que l'on m'a envoyé quelques heures plus tôt.

-Maéva ?

Je ne réagis pas.

-Maéva, t'es avec nous ? Insiste Andréa.

-Oui, c'est une excellente idée. Je rétorque sans connaître le sujet de conversation.

-Tu ne nous écoutais pas, n'est-ce pas ? Intervient Myriam.

-Non. Excusez-moi, je suis un peu fatiguée.

-Tu es toute pâle, tu devrais aller te reposer. Me conseille Carmen.

Je hoche la tête. Elle a raison. Dormir ne me fera pas oublier la menace qui pèse sur moi mais me fera le plus grand bien.

Je me lève de table puis souhaite une bonne nuit à tout le monde.

-Tu es sûre que ça va ? Me demande ma mère, un peu inquiète.

-Oui maman. Je suis juste épuisée. Ça ira mieux demain. Lançais-je pour essayer de la rassurer.

J'ai beau tenter de me persuader du contraire, je sais que demain je serais dans le même état.

-Je t'accompagne. Déclare Kendji avant de glisser son bras autour de ma taille.

Le trajet nous menant à la caravane se fait assez rapidement et en deux temps trois mouvements, nous y sommes.

Sans un mot, je file dans la salle de bain et je me mets en pyjama. Puis, je me glisse dans les couvertures.

Kendji est assis au bord du lit et me fixe. Il semble attendre quelque chose de ma part.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Je le questionne.

-Maéva, qu'est-ce qui se passe ?

-Rien. Tout va bien, je t'assure. Je suis juste fatiguée.

-Tu mens. Je sais que tu me caches quelque chose.

Je ne réponds pas.

-C'est à cause du mariage c'est ça ? Tu ne veux plus te marier ?

-Quoi ? Non, bien sûr que non ! Je veux toujours devenir ta femme ! Je m'exclame.

-Alors qu'est-ce que c'est ? Tu peux tout me dire, ma princesse... Reprend-t-il en s'approchant de moi.

Un combat silencieux se déroule dans ma tête. J'hésite à tout lui avouer.

Finalement, je décide de tout lui dire. Si ma vie est en danger, il a le droit de le savoir.

-Dans mon téléphone. Je déclare soudainement.

Kendji arque un sourcil.

-Le problème se trouve à l'intérieur de mon portable.

Il attrape mon sac à mains et en sort mon smartphone. Ma vue se brouille de larmes.

****

Point de vue de Kendji :

Lorsque je lis le SMS que Maéva a reçu quelques heures plus tôt, c'est comme si le ciel me tombait sur la tête. Je ressens de la haine envers celui ou celle qui a envoyé ce message mais je suis également effrayé à l'idée de perdre la femme de ma vie.

Une, puis deux, puis trois, puis toute une rivière de larmes coulent sur les joues de Maéva. Sans perdre une seconde, je m'approche d'elle et la prends dans mes bras. Elle se blottit contre moi et éclate en sanglots.

-Ne pleure pas ma princesse. Demain j'irais voir les gendarmes et ils trouveront la personne qui est derrière tout ça. Il ne t'arrivera rien, je te le promets. Je déclare tout en lui caressant les cheveux.

Au bout de quelques minutes, ses sanglots s'arrêtent et elle me demande.

-Tu peux rester dormir avec moi ?

-Bien sûr ma princesse. Je rétorque en souriant.

Je me détache d'elle et file me changer pour la nuit.

Avant de me glisser sous les couvertures, j'envoie un SMS à Andréa pour qu'elle prévienne mes parents et ceux de Maéva que moi aussi je vais me coucher.

Puis, je rejoins ma future femme. Je la serre contre moi et elle ne tarde pas à s'endormir.

Moi de mon côté, je ne peux m'empêcher de penser à ce message. Je ne sais absolument pas qui peut en être l' auteur mais je suis sûr d'une chose : si les forces de l'ordre ne parviennent pas à le découvrir, je m'en chargerais.

UN AMOUR SINCERE (K.G)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant