UN AMOUR SINCERE (K.G)

~ Chapitre 62 ~

Cette annonce me laisse sans voix et je ne sais pas quoi faire d'autre à part prendre Kendji dans mes bras et l'embrasser tout en lui murmurant que tout ira bien. Cela me rappelle d'horribles souvenirs et je ne peux empêcher mes larmes de couler en repensant à ma tante, cet ange qui est parti trop tôt.

Nous quittons rapidement le café et regagnons aussi vite que possible notre suite. Nous faisons nos bagages. Kendji est plus que tendu et je le comprends. La peur se lit sur son visage. Kendji paye notre réservation et quelques instants plus tard, nous sommes dans la voiture, qui telle une fusée, démarre à la vitesse de l'éclair.

Les kilomètres défilent et Kendji accélère de plus en plus. Je pose ma main sur la sienne pour essayer de le calmer mais rien n'y fait.

-Mon amour s'il te plaît ralenti... Tentais-je une première fois.

Il ne répond pas et se contente de regarder la route tout en serrant davantage le volant et en appuyant un peu plus sur l'accélérateur, dépassant les 180 kilomètres à l'heure.

-Kendji arrête, tu vas nous tuer ! M'écriais-je

-Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ! S'exclame-t-il en me lançant un regard noir.

Peu de temps après, je sens une pression sur ma joue ainsi que des picotements.

Il se gare sur le côté et déclare paniqué.

-Ma princesse, je suis désolé. Je ne sais pas que ce qui m'a pris...

Je ne dis rien et me détache avant de sortir du véhicule. Après ce qu'il a fait il est hors de question que je reste une minute de plus avec lui !

-Je m'en veux tellement... Poursuit-il en s'approchant de moi.

-Ne fais pas un pas de plus ou je crie ! Rétorquais-je.

-Pardonne-moi... J'ai tellement peur pour mon père que je fais n'importe quoi...Laisse-moi voir... Continue-t-il.

Je lui montre ma joue légèrement rouge.

Je partage son inquiétude mais ce n'est pas une raison légitime pour me gifler.

-Comment puis-je être sûre que tu ne vas pas recommencer ?

-Comme ça. Conteste-t-il avant de me donner un tendre baiser.

-Ce n'est pas suffisant. Le fait que tu m'aimes n'est pas une preuve... Insistais-je.

-Tu ne me fais pas confiance ? Me demande-t-il du tac au tac.

-Si bien sûr que oui ! C'est juste que je ne veux pas finir comme toutes ces femmes battues...

-Maéva, je ne te battrais jamais. Ce qui s'est passé aujourd'hui était un accident et je te promets que ça ne se reproduira plus. Je t'aime trop pour te faire du mal.

Cette fois c'est moi qui dépose mes lèvres sur les siennes.

Après cet incident, nous reprenons la route et le trajet se déroule sans encombres.

C'est aux environs de 15 heures que nous arrivons à Bergerac. Dès que nous y sommes, nous prenons immédiatement la direction de l'hôpital où se trouve Paul.

Nous l'atteignons assez rapidement et en franchissons l'entrée à la vitesse de la lumière. Pendant tout ce temps, ma main est dans celle de Kendji et je ne suis pas prête de lui lâcher. Même s'il m'a giflé, je ne peux pas l'abandonner dans un moment pareil. Je ne veux pas. Je l'aime et il a besoin de mon soutien.

Quand nous arrivons dans le couloir des soins intensifs, Carmen se met à pleurer et se précipite vers nous avant de serrer son fils contre elle.

-Chut, ne pleures pas. Je suis là maintenant. La rassure Kendji tout en lui caressant les cheveux.

Je m'éloigne un peu et me dirige vers mes amies qui elles aussi sont dévastées par la nouvelle.

-Ne vous inquiétez pas, votre père est un homme fort. Il va s'en sortir. Dis-je avec un faible sourire.

Au même moment, je remarque une silhouette qui ne m'est pas inconnue. En y regardant bien on dirait qu'il s'agit de Kevin. Oui c'est lui. Je ne tarde pas à aller vers lui.

-Alors comment va ma belle-sœur ? Me demande-t-il.

Malgré de terribles événements, il garde le sourire. Ça doit sûrement être une façade afin de paraître plus fort alors qu'en réalité il souffre énormément.

-Tu dois être Maéva ! Déclare soudainement une ravissante jeune femme brune aux yeux marrons.

Je hoche la tête.

-Je suis Alicia, la petite amie de Kevin.

-Ravie de te rencontrer même si ce n'est pas dans de bonnes circonstances.

-Ne t'en fais pas, nous apprendrons à nous connaître quand l'ambiance sera joyeuse. M'assure-t-elle.

Nous sommes interrompues par l'arrivée du Docteur Martin.

-Monsieur Girac est sorti d'affaire. Annonce-t-il fièrement.

Nous soupirons tous de soulagement.

-Comment va-t-il ? L'interroge Carmen.

-Il faut qu'il se repose encore un peu mais il va très bien.

-Pouvons-nous aller le voir ? Intervient Kendji.

-Bien sûr ! Vous devez juste y aller par petits groupes ou un par un pour ne pas trop le brusquer. Nous conseille-t-il avant de s'éclipser.

Même si notre séjour dans les Alpes a été interrompu, Paul est hors de danger et c'est le plus important.