UN AMOUR SINCERE (K.G)

~ Chapitre 74 ~

Nous sommes désormais le jeudi 29 janvier 2015. Ce matin c'est seule que je me réveille. En effet, Kendji est reparti hier. Comme à chaque fois, la séparation a été très difficile et j'ai versé toutes les larmes de mon corps. A peine était-il parti qu'il me manquait déjà et que je ressentais un vide immense, vous savez celui qu'on ressent quand une personne qui nous est importante est loin de nous et bien moi c'est ce que j'éprouve quand je le vois s'en aller.

C'est peut-être égoïste mais parfois j'aimerais pouvoir l'empêcher de partir mais j'assiste impuissante à son départ et je ne lui en veux pas, au contraire, parce que je sais que chanter le rend heureux et remplit de joie son public et cela n'a pas de prix. Même si son absence m'est insupportable je l'accepte car il réalise son rêve etc'est le plus important.

Après m'être étirée, je descends à la cuisine afin de déjeuner. Pendant que mon thé infuse je beurre deux tartines. Je m'installe ensuite à table et déguste tranquillement mon premier, et le plus important, repas de la journée.

Alors que je suis en train de débarrasser, j'entends ma mère arriver. En guise de bonjour, je lui fait tendrement un bisou sur la joue avant qu'elle ne se prépare un café. Nous discutons quelques instants avant que je ne file me doucher.

Une vingtaine de minutes plus tard c'est vêtue d'un jean et d'un pull marron, maquillée comme à mon habitude et coiffée avec un headband que je sors de la salle de bain.

En attendant qu'il soit l'heure d'aller prendre le bus, je branche mes écouteurs et active la musique de mon smartphone. Pendant que« Chasing cars » du groupe Snow Patrol résonne dans mes oreilles je laisse mon esprit divaguer et repense aux deux derniers jours que j'ai passé en compagnie de Kendji. Comme le dit le fameux« Carpe Diem » nous avons profité du moment présent et chaque instant partagé était à la fois magique et précieux car malheureusement nous ne savons pas quand nous pourrons nous revoir.

Aux environs de 7h45 je quitte le domicile de mes parents et je me rends à l'arrêt de bus. Par chance, il ne tarde pas à passer et peu avant 8h00 je suis devant le lycée.

Avant de franchir le portail d'entrée je remarque que certains élèves me regardent avec insistance. Je n'y prête pas vraiment attention jusqu'à ce qu'un groupe de quatre pimbêches arrive à ma hauteur.

-Alors c'est toi la fameuse fille dont tout le monde parle ? M'interroge la première en me toisant méchamment.

J'arque un sourcil signifiant que je ne comprends pas ce qu'elle veut dire.

-Ne fais pas l'innocente, on a vu les photos. Poursuit la seconde tout en me tendant un magasine people dont Kendji et moi faisons la couverture.

Je lis rapidement l'article qui nous concerne :

"Kendji Girac : l'identité de sa petite amie est enfin dévoilée !

Rappelez-vous il y a quelques semaines l'idole de la jeune génération avouait à Sébastien Cauet être en couple mais pour préserver l'heureuse élue il avait préféré ne rien révéler sur elle.

Et bien il semblerait que nous en sachions plus sur celle qui a fait chavirer le cœur du beau brun ! Selon nos informations elle s'appellerait Maéva Beaumont, aurait 16 ans et serait scolarisée dans un lycée de Bergerac. Le couple a d'ailleurs été vu en train de s'embrasser et il semblerait qu'ils soient très amoureux comme en témoignent les gestes tendres qui ont été aperçus.

En tout cas on leur souhaite d'être heureux et on espère que la belle est consciente de sa chance."

-Franchement je ne comprends pas ce qu'il peut bien te trouver. Regardes-toi, tu es banale et sans intérêt... Reprit la première avec du mépris non dissimulé dans la voix.

-Attends laisse-moi réfléchir... Et bien peut-être que moi je m'intéresse à lui pour ce qu'il est vraiment et non pour son compte en banque ! Rétorquais-je assez fièrement.

« Et bim dans ta face le pot de peinture ambulant ! » Jubile ma conseillère interne.

Je m'apprête à rentrer dans l'enceinte du lycée quand elle s'écrie :

-De toute façon qu'il ait de l'argent ou pas ça ne change rien, c'est un voleur de poules !

En entendant ces mots, je fais immédiatement volte face et telle une furie je me dirige vers elle.

-Pardon ?!Lui demandais-je presque hors de moi.

-Oh tu as très bien compris ce que j'ai dit... Me provoque-t-elle.

Sans que je ne puisse la retenir ma main s'écrase violemment sur sa joue.

Et c'est prête à vivre une journée mouvementée que je franchis l'entrée de l'établissement scolaire.