~ Chapitre 83 ~

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En entendant les derniers mots de Kendji, je me mets aussitôt à paniquer.

-Que se passe-t-il ? Demandais-je en priant pour que ce qu'il ait à me dire ne soit pas grave.

A l'autre bout du fil, il semble hésiter avant de déclarer.

-J'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps et même si cette décision a été très dure à prendre, je pense qu'il vaut mieux qu'on se sépare...

Les larmes me montent immédiatement aux yeux et je dois me retenir pour ne pas pleurer au téléphone. Il marque une pause puis poursuit.

-Maéva, je t'aime comme un fou mais je sais que tu mérites quelqu'un de mieux que moi. Avec ma tournée nous nous voyons moins souvent et je sais que si ma carrière prend plus d'ampleur, ça sera pire. Je ne pourrais pas être présent et même si nous nous aimons, ça ne sera pas suffisant. Je ne veux pas te faire souffrir.

Il ne m'en faut pas plus pour éclater en sanglots. Je réalise soudain que tous les bons moments que nous avons passé ensemble ne sont plus qu'un lointain souvenir et que plus jamais je ne pourrais me blottir contre lui ou l'embrasser.

-Adieu Kendji. Rétorquais-je avant de raccrocher.

Sans prendre la peine de ranger mes achats, je me laisse glisser au sol et verse toutes les larmes de mon corps. Je suis anéantie. Tout mon monde vient de s'écrouler.

« Ressaisis-toi ! » M'ordonne ma conscience.

En temps ordinaire, je l'aurais écoutée mais là je n'en ai pas la force. Tout ce que je veux c'est pleurer jusqu'à ce que mon stock de larmes soit épuisé.

Je décide d'essayer de noyer mon chagrin à l'aide de films romantiques et de chocolat, un aliment calorique mais qui fait des miracles quand on n'a pas le moral.

En regardant ce long métrage, je ne peux pas m'empêcher de penser aux moments que j'ai passé avec Kendji : à notre rencontre, notre premier baiser, notre première fois... et mes larmes redoublent de plus belle.

J'éteins le plus rapidement possible la télévision et après n'avoir avalé qu'un simple yaourt, je regagne le cocon formé par mes couvertures.

J'ai beaucoup de mal à trouver le sommeil et ce n'est qu'aux environs de 2h00 du matin que je m'endors.

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Point de vue de Kendji :

-Je sais à quel point c'est dur pour toi mais tu dois le faire. Me lance Maud, mon attachée de presse.

Je prends une grande inspiration avant de composer le numéro de Maéva. La joie que je peux entendre dans sa voix lorsqu'elle décroche me fend le cœur car je sais que ce que je vais lui annoncer dans quelques minutes va la faire souffrir.

-Maéva, il faut qu'on parle... Déclarais-je en étant le plus froid possible.

Je ne pense aucun des mots qui sortent de ma bouche et pourtant je suis obligé de les lui dire. Malheureusement, personne ne le saura jamais et à partir d'aujourd'hui, ma vie ne sera qu'un tissu de mensonges.

UN AMOUR SINCERE (K.G)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant