UN AMOUR SINCERE (K.G)

~ Chapitre 52 ~

En assistant à cette scène, mon sang ne fait qu'un tour et je n'ai qu'une envie : les séparer. C'est pleine de haine que je me dirige vers eux. Dès que je suis à leur hauteur, j'attrape Alice par les cheveux et la jette par terre tout comme j'ai fait avec Angie. Tous les regards se portent sur nous. Immédiatement, Kendji l'aide à se relever et lui chuchote quelque chose à l'oreille qui la fait sourire.

Ma main atterrit aussitôt sur sa joue.

-J'avais confiance en toi et une fois de plus tu m'as trompée. Je te déteste et je ne veux plus jamais te revoir ! Toi et moi c'est terminé !

Il éclate de rire avant de déclarer.

-Mais toi et moi ça n'a jamais commencé ! Je ne t'ai jamais aimée et je me suis servi de toi ! Tu n'étais qu'un passe-temps ! Comment pourrais-je aimer une fille comme toi ?

À l'entente de ces mots je ne peux m'empêcher de laisser couler les larmes que je retenais.

-Pleurer ne servira à rien ! Tu es tellement pathétique ! Intervient Alice.

Ses paroles me font extrêmement mal et mes sanglots redoublent de plus belle. Dire qu'il y a quelques heures à peine, je la considérais encore comme ma sœur !

Comment ai-je pu être aussi stupide et ne pas me rendre compte que tous les deux se servaient de moi ?! Comment n'ai-je pu pas m'apercevoir de leur véritable nature ?!

-Je ne veux plus jamais vous revoir ! Comment ai-je pu tomber amoureuse d'une ordure comme toi ?! Maudit soit le jour où je vous ai rencontrés ! M'écrié-je plus qu'en colère avant de tourner les talons et de quitter le chapiteau.

Je marche dans le camp avant de trouver un endroit pour m'asseoir. Toutes les personnes que je croise me dévisagent. Sûrement parce qu'ils ont entendu ce qu'il s'est passé entre Kendji et moi.

Une fois que je suis assise, mes larmes coulent de nouveau sur mes joues.

Je me sens trahie. Comment n'ai-je pas pu m'apercevoir qu'il n'était pas sincère avec moi ? Tous ses « ma princesse » et ses « je t'aime » n'étaient donc que des paroles en l'air !

-Ça va ? Entendis-je soudainement.

Je me retourne pour voir d'où provient cette question et je me retrouve face à un jeune homme d'une vingtaine d'années.

-Comment voulez-vous que j'aille bien alors que je viens d'apprendre que mon ancien petit-ami s'est joué de moi et qu'il était en couple avec ma meilleure amie ?! Lui répondis-je en m'énervant presque.

-Tu es Maéva ? Me demande l'inconnu.

-Oui hélas c'est moi et vous qui êtes-vous ?

-Tu peux me tutoyer. Je suis Steylor, le cousin de Kendji. J'ai assisté à la scène tout à l'heure et je ne reconnais pas mon cousin. Comment-a-t-il pu agir ainsi ?

Rien que le fait d'entendre le prénom de Kendji me fait pleurer.

-J'ai dit quelque chose de mal ? S'inquiéta-t-il

-Non c'est moi, j'ai du mal à accepter la situation. Déclarais-je malgré moi en souriant.

Quelques instants plus tard, il sort un paquet de cigarettes, en allume une et la porte à ses lèvres.

-Je peux en avoir une ? Lui demandais-je timidement.

-Oui bien sûr. Tiens ! Rétorque-t-il tout en me tendant une cigarette que je porte à mes lèvres et en parfait gentleman, il me l'allume.

J'aspire une bouffée de la nicotine qui me fait tousser.

-C'est la première fois que tu fumes ? M'interroge-t-il

-Oui, je n'avais jamais essayé avant.

-Et bien ça se voit ! Poursuit-il

-Comment ça ?

-Et bien, déjà tu as toussé quand tu as pris la première bouffée ce qui est tout à fait normal.

-Et puis ?

-Tu ne sais pas tenir ta cigarette ! Finit-il en éclatant de rire.

Je regarde aussitôt mes doigts et constate que je tiens la cigarette un peu n'importe comment.

Même si je me sens plus que mal, je ne peux m'empêcher de rire à sa remarque.

Pour tout avouer je me sens très bien avec lui.

Soudain, je ne sais pas ce qu'il me prend mais je l'embrasse.

-Je suis désolée. Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris... Déclarais-je en baissant les yeux lorsque nos lèvres se séparent.

-Ce n'est rien. Tu étais mal et je suis venu te réconforter. Ton baiser ne me prouve pas que tu m'aimes ; dans ce baiser tu me remercies. Répond-il en souriant.

Il a sûrement raison : je ne peux pas aimer quelqu'un que je viens tout juste de rencontrer et ce même s'il s'agit d'un très beau garçon.

Nous discutons un peu de tout et de rien. Être en sa présence me détend et me change les idées. Grâce à lui, j'oublie un peu les événements qui ont eu lieu.

-Il se fait tard. Je vais rentrer me coucher. Tu veux que je te ramène ? Dit-il

-Merci de me proposer mais je vais rentrer à pied. Je pense que marcher me fera du bien.

-D'accord. Même si notre rencontre ne s'est pas faite dans de bonnes conditions, je suis ravi de t'avoir rencontrée !

-Moi aussi. Bonne nuit !

Et nous nous faisons la bise avant de nous séparer puisqu'il regagne sa caravane tandis que je quitte le camp.

Quelques instants plus tard, je suis hors du camp. Je m'apprête à traverser la route lorsque je suis percutée par quelque chose. Il s'agit d'une voiture qui ne s'arrête pas et poursuit son chemin. Mon corps est projeté plus loin et ma tête cogne la route.

Mes paupières sont de plus en plus lourdes et je me sens de plus en plus fatiguée.

-Maéva, tiens bon ! J'ai appelé les urgences. Ils vont bientôt arriver ! Entendis-je alors que mes yeux se ferment de plus en plus.

Je reconnais la voix de Steylor.

-Désolé Steylor, je ne sais pas si j'en serais capable. Je me sens tellement fatiguée...

-Non tu n'as pas le droit d'abandonner !Déclare-t-il tout en tenant fermement ma main.

-S'il te plaît dit à Kendji que je ne lui en veut pas. Même s'il s'est servi de moi, les moments que nous avons passé ensemble ont été les meilleurs de ma vie.

-Je te promets de lui dire.

-Merci.

Et mes yeux se ferment. Je ne vois plus rien hormis une lumière blanche qui m'attire de plus en plus.

C'est en sursaut que je me réveille.

-Maéva tu vas bien ? Me demande Alice

-Oui, je viens juste de faire un cauchemar. Rendors-toi. Répondis-je en souriant.

La soirée organisée afin de célébrer l'anniversaire de mariage des parents de Kendji s'est parfaitement déroulée ; Kendji et Alice ne sont pas en couple et je ne suis pas morte : tout cela n'était donc qu'un mauvais rêve !